COMMERCE- OPINIONS ET POINTS DE VUE- IATF , ALGER
SEPT. 2025
IATF : ET APRÈS ? (Belkacem Ahcene-Djaballah/
Chronique, Le Quotidien d’Oran, samedi 27 septembre 2025)
On ne peut qu’être satisfait ! La 4ᵉ édition de la Foire
commerciale intra-africaine (IATF 2025), clôturée mercredi 10 septembre au
Palais des Expositions de la Safex à Alger, a marqué
un tournant historique pour le commerce continental. Selon l’AfrEximbank, (Organisation multilatérale créée déjà en
1993) l’événement a débouché sur la signature de contrats record de 48,3
milliards de dollars, dont 11,4 milliards au bénéfice de l’Algérie. Ce
chiffre dépasse largement les prévisions initiales de 40 milliards de dollars.
Avec la participation de plus de 140 pays et
de 2 000 entreprises exposantes, dont 200 algériennes, cette édition
a -nous dit-on - confirmé la vitalité de l’économie africaine et le rôle
central de l’Algérie comme plateforme d’affaires.
D’accord ! Reste maintenant à transformer les essais , c’est-à-dire concrétiser les intentions inscrites
dans les accord signés .Aussi rapidement que possible et dans la
transparence afin de créer un processus cumulatif de réussites et, aussi , en
cas de découvertes de lacunes, relooker la stratégie commerciale et
industrielle continentale.
Il est certain que la création récente des deux organismes algériens chargés de la régulation
du commerce intérieur et du développement des exportations , entre
autres, ajoutée à une diplomatie économique active, va assurément
apporter toutes les aides et soutiens possibles. Cependant, il ne faut pas se
faire trop d’illusions. Le continent africain reste
encore, en bonne partie, sur le plan commercial et industriel, assez lié
(dépendant ?) des infrastructures et réseaux occidentaux et même
certaines installations sont propriété ou concédées à de grandes
multinationales du Nord global.Tout particulièrement
ceux et celles lié.e.s à la présence bancaire et à la
gestion des flux financiers....et ceux des communications (infrastructures
maritimes, aériennes, postales et de télécommunications ). Bien sûr, ici et là,
des tentatives de se dégager des emprises – d’entreprises ou/et d’États - malfaisantes
(qui vont jusqu’à créer de toutes pièces des problèmes de tous ordres dont
celui sécuritaire....ou favoriser les corruptions
individuelles ou groupales prédatrices) voient le jour avec plus ou moins
de réussite. Autre écueil : on reste encore trop enfermé dans le moule
politico-bureaucratico-étatique.....et parfois trop
« sécuritaire » qui freine les initiatives privées ou individuelles,
même au niveau des sociétés propriété publique ....Pas assez de (bonne et
efficace) diplomatie économique et commerciale et trop de diplomatie
politique et partisane ? Peu de spécialistes alignés au
front ? Des instruments inadaptés aux réalités de
chaque filière et des démarches, pour y accéder, encore assez complexes ?
Peu de signaux de confiance (dont la sécurité juridique) ? Trop de formulaires , comme s’il n’y avait pas assez de
frontières..... de visas et d’autorisations !? Un
peu de tout , de tout un peu.