COMMERCE- COMMERCE EXTERIEUR- BALANCE COMMERCIALE PREMIER TRIMESTRE
2025/ONS
Au premier trimestre 2025,
l’Algérie a vu sa balance commerciale repasser en territoire négatif, mettant
fin à la dynamique excédentaire amorcée en 2024. Le pays enregistre un
déficit de 269 milliards de dinars, selon les données publiées par l’Office
national des statistiques (ONS/Août 2025).Ce glissement, souligné dans le dernier rapport de l’ONS, marque un
changement net par rapport à la même période de l’année précédente, où l’Algérie
enregistrait encore un excédent de 114,3 milliards de dinars.Cette dégradation résulte d’un double
phénomène. Le repli des exportations, combiné à une forte accélération des
importations, a creusé un déséquilibre commercial durable.
Les exportations algériennes ont
accusé une baisse de 5,8% en valeur, passant de 1 610,6 milliards de
dinars au T1 2024 à 1 517,9 milliards au T1 2025. Ce recul s’explique par une
double pression. Une baisse des volumes exportés (-4%) et un
repli des prix (-1,8%).L’ONS précise que cette tendance est particulièrement
marquée sur le secteur des hydrocarbures, qui reste le pilier des exportations nationales : Les prix des
hydrocarbures ont fléchi de 2,5%./ Les volumes exportés ont
chuté de 2,9%./ Les exportations hors hydrocarbures ont, quant à
elles, plongé de 16%, malgré une hausse des prix de 5,8%.. Ce dernier
point traduit un essoufflement préoccupant de la diversification des
exportations, encore limitée face aux
variations du marché mondial des matières premières.
À l’inverse, les importations ont
fortement accéléré. En valeur, elles atteignent 1 787,2 milliards de dinars,
contre 1 496,3 milliards un an plus tôt, soit une hausse de
19,4%. En volume, la progression est encore plus marquée : +25,2%. Plusieurs
catégories de produits tirent cette dynamique : Boissons et tabacs :
+54,1% en valeur/ Combustibles minéraux, lubrifiants : +47,4%/ Huiles et
graisses : +18%/ Articles manufacturés divers : +15,9%/ Produits
alimentaires et animaux vivants : +1,9%
Paradoxalement, certaines
catégories ont reculé : Machines et matériels de transport : -19,8%/ Articles
manufacturés divers : -17,2%/ Matières brutes non comestibles sauf
carburants : -1,2%
Le volume total des importations
progresse donc, malgré des prix globaux à la baisse (-4,6%), ce qui souligne
une hausse réelle de la consommation ou des besoins industriels. Fait notable,
le volume des boissons et tabacs importés chute de 35,5%,
traduisant un effet de rattrapage en valeur, probablement lié à une flambée des
prix sur cette catégorie précise. La conséquence directe de ces évolutions
déséquilibrées est visible sur la balance commerciale, qui affiche
un déficit de 269,3 milliards de dinars. Le taux de couverture, qui
compare les exportations aux importations, s’effondre, passant de 107,6% à
84,9% en un an. Cependant, l’ONS signale une
évolution plus favorable sur le plan des termes de l’échange. Ils
s’améliorent, atteignant 133% au T1 2025, contre 129% un an plus tôt.
Cette hausse de 3,1% indique que, malgré la baisse des volumes et des
prix sur certains postes, la valeur relative des exportations reste globalement
supérieure à celle des importations. Mais cet indicateur reste insuffisant pour
compenser le déséquilibre structurel observé.
Ce premier trimestre 2025 expose
les fragilités persistantes de la structure commerciale algérienne. La dépendance
aux hydrocarbures reste dominante, avec des performances hors hydrocarbures
encore trop faibles pour amortir les chocs extérieurs.
En résumé : Les exportations
reculent, tirées vers le bas par les hydrocarbures./ Les importations
explosent, en volume et en valeur, malgré la baisse des prix./ La balance
commerciale bascule dans le déficit./ Les termes de l’échange
s’améliorent, mais de manière insuffisante./ La diversification des
exportations reste un défi à relever.