ADMINISTRATION- ETUDES ET ANALYSES-
GOUVERNANCE- ETUDE MBO IBRAHIM
Les rapports se suivent et semblent confirmer tous les
classements de l’Algérie dans le concert des nations. C’est ce qui ressort du
12e index de l’Indice Ibrahim 2018 de la gouvernance en Afrique (IIAG) qui
montre, encore une fois, que “la gouvernance sur notre continent s’améliore
lentement en moyenne” dans les 54 pays d’Afrique.
En ce sens, l’IIAG fait ressortir que l’Algérie occupe le milieu du tableau
dans la gouvernance globale, soit la 27e place. Tout en perdant 1,3 point par
rapport à l’année 2017, l’IIAG indique qu’“il n’existe pas de forte corrélation
entre la taille du PIB d’un pays et les résultats obtenus dans la catégorie
Opportunité économique durable”. Autrement dit, même si notre pays figure parmi
les dix pays dont le PIB est le plus élevé sur le continent, ce score inférieur
à la moyenne africaine en matière d'opportunité économique durable ne justifie
pas ce classement, d’autant que l’Algérie figure aux côtés des pays comme
l’Angola, le Nigeria et le Soudan. Au plan de la sécurité et du droit, la
plupart des pays affichent une détérioration croissante. Sur ce chapitre
précis, précise l’IIAG, l’Algérie a progressé en moyenne de +2,0 points par an.
Une progression constatée depuis 2013. “Si cela continue à ce rythme, en 2019,
le pays (l’Algérie, ndlr) va inverser le cap de la décennie et la tendance
négative pour atteindre un score supérieur à celui de 2008.” En revanche, notre
pays a perdu 5,6 points au plan de la participation citoyenne et de la notion
des droits de l’Homme pour occuper la 28e place en Afrique, et ce, même si le
rapport relève que l’Algérie occupe la 9e place dans le développement humain
avec 65,6, soit -0,05 point. Si l’IIAG signale huit pays qui ont connu un
ralentissement économique, avec des progrès stagnants au cours des cinq dernières
années, l’Algérie est classée dans la catégorie des pays où la situation
économique s’aggrave, alors que le rapport économique sur l’Afrique (EER) 2017
a classé l’Algérie parmi les pays riches en minerais qui représentent plus de
20% de ses exportations totales. L’IIAG affirme, par ailleurs, que “de
nombreuses tendances positives se dégagent de l’Indice de cette année et ce
sont quinze pays sur les 54 qui enregistrent des progrès en général”. Selon le
même rapport, la gouvernance s’est accélérée en Côte d’Ivoire, au Maroc et au
Kenya qui affichent les plus impressionnants résultats. Du reste, l’IIAG
relève, qu’en moyenne, il y a une amélioration des indicateurs liés à la santé
et aux infrastructures, même si les scores sont encore faibles. En parallèle,
l’IIAG a expliqué que le continent est confronté à une croissance démographique
sans précédent. Les domaines-clés de la gouvernance ne progressent pas assez
vite pour répondre à la demande croissante de la jeunesse qui représente la
majorité des populations et qui devrait encore augmenter de 20% au cours de la
prochaine décennie.
Devant la baisse de moitié des résultats scolaires, la fermeture des espaces
d’expression politiques et des restrictions des droits de l’Homme, l’IIAG
estime que l’Afrique fait face à un tournant décisif, et les prochaines années
seront cruciales, non sans confirmer que l’État de droit et la transparence
demeurent la clé du progrès en matière de gouvernance et d’amélioration des
opportunités économiques.