Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Fernand Pouillon (Complément)

Date de création: 20-04-2023 22:18
Dernière mise à jour: 20-04-2023 22:18
Lu: 218 fois


HABITAT -PERSONNALITES- FERNAND POUILLON (Complément)

Fernand Pouillon est né le 14 mai 1912 à Cancon dans le Lot-et-Garonne où son père, entrepreneur de travaux publics, construit la voie de chemin de fer. Bientôt la famille regagne Marseille, le berceau familial.
C’est en Provence que Fernand Pouillon établira les bases de son savoir-faire et sa notoriété. On peut se reporter utilement à ses « Mémoires d’un architecte » (Ed du Seuil. 1968) pour comprendre l’envol de sa carrière dès le début des Trente Glorieuses. Néanmoins, tandis  que dans les années 1930 ses confrères affrontent un marasme profond, Fernand Pouillon construit déjà beaucoup: un immeuble de trente à quarante logements environ chaque année, toujours bien situé dans les centres villes d’Aix-en-Provence et de Marseille, de 1934 à 1939, alors qu’il a tout juste vingt-deux ans.

Toute sa vie il restera ouvert à toutes les techniques, tous les procédés, tous les matériaux, toutes les formes dès lors, et cela est le fondement même de son travail, qu’ils serviront ses objectifs: des prix bon marché et la restitution authentique par les volumes, les formes et les matériaux de ses propres sentiments et aspirations.

Jusqu’à la fin de sa vie l’énergie de Fernand Pouillon sera sans limite. En dehors du fait de construire des milliers de logements simultanément en France, en Algérie et en Iran où il construit notamment deux gares et des cités militaires, il est architecte-conseil du département du Vaucluse et il est professeur à Aix-en-Provence puis à Marseille. Sa collaboration avec ses élèves d’Aix-en-Provence lui fait faire les premiers pas dans deux domaines où il excellera : l’écriture et l’édition de livres d’art.


A partir de 1959 la gestion peu orthodoxe du CNL met sa société au bord de la faillite. Il gagne un peu de temps mais n’évite pas le désastre.
Il est arrêté le 5 mars 1961. Le CNL est mis en liquidation.

Le 23 septembre de la même année le Conseil de l’Ordre des Architectes prononce sa radiation à vie du tableau de l’ordre des Architectes.
Le 8 septembre 1962, Fernand Pouillon s’évade de la clinique où il était détenu pour raisons de santé. Le 14 mai 1963 Il se constitue prisonnier pour le jour même plaider lui-même sa défense lors du procès qui vient de s’ouvrir.

Le 13 juillet 1963, il est condamné à quatre ans de prison, ramenés à trois ans par la Cour d’Appel le 15 janvier 1964. Fernand Pouillon retournera en prison le 5 février 1965. Il sera libéré le 25 février 1965 après une ultime grève de la faim, et amnistié le 12 mai 1971 par un homme qui connaît le dossier pour avoir été dès 1958 le directeur de cabinet du général de Gaulle, puis son premier ministre à partir de 1962, le Président de la République Georges Pompidou.

Pendant ces années de prison, Fernand Pouillon trouve le ressort d’écrire un livre qui affirme son talent d’écrivain. «Les pierres sauvages» publié en 1964, reçoit le prix des Deux-Magots. C’est un livre de chevet pour nombre de personnes dans le monde puisque ce livre, constamment réédité (dernière édition, 2006) a été traduit en plus de trente langues. Il écrit également des chapitres de ses futures « Mémoires d’un architecte ».

En 1964 Fernand Pouillon ne reste pas inactif. A sa sortie de prison Guillaume Gillet (Grand Prix de Rome en 1946) l’accueille dans son agence .Un peu plus tard,
Au même son ami Jacques Chevalier qui n’a jamais quitté l’Algérie , l’incite à l’y rejoindre à Alger.  Fernand Pouillon retrouve donc la maison qu’il occupait au début des années cinquante, villa et agence tout à la fois, la Villa des Arcades, très dégradée par l’occupation militaire française et qu’il restaurera pour la seconde fois, puis qu’il agrandira.
C’est donc l’
Algérie qui bénéficiera des compétences de Fernand Pouillon pendant vingt ans, jusqu’en 1984, deux ans avant sa mort. Avec le ministre du tourisme Mohamed Maoui il couvrira le territoire algérien d’hôtels d’affaires ou de tourisme et de complexes balnéaires. Les ministères de la Poste, de l’Enseignement Supérieur, de l’Intérieur, lui confieront aussi des projets.

En 1982 la Biennale de Venise sur le thème de l’architecture dans les pays islamiques rend hommage à son travail, aux côtés de Hassan Fathy, Louis Kahn et Le Corbusier.

Alors qu’il achève triomphalement et dans des délais record en juillet 1982 le chantier de l’hôtel El-Djazaïr à 
Alger (ex-hôtel Saint-Georges), qui doit être prêt pour les vingt ans de l’Indépendance de l’Algérie, sa fin dans ce pays est pourtant déjà programmée. Au printemps 1984, Fernand Pouillon renonce à retourner à Alger, abandonnant ce qu’il y possède.

En France les événements se précipitent alors. Fernand Pouillon a bien réintégré le tableau de l’Ordre des Architectes et été élu au Conseil régional de l’Ordre d’Ile de France en 1980 .Le Président de la République François Mitterrand aura à cœur d’aider  Fernand Pouillon à réintégrer la France et à le réhabiliter en l’élevant au grade d’Officier de la Légion d’Honneur (1984). Ces attentions rassérènent beaucoup Fernand Pouillon.

Lorsqu’il meurt le 24 juillet 1986 dans le château de Belcastel en Aveyron, une ruine très délabrée mais majestueuse qu’il a restaurée pendant sept ans avec une équipe de maçons algériens.