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Essai Abdelkrim Tazaroute- "Cinéma algérien et guerre de libération nationale. L'image du héros"

Date de création: 05-04-2023 18:52
Dernière mise à jour: 05-04-2023 18:52
Lu: 234 fois


CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI ABDELKRIM TAZAROUTE- « CINÉMA ALGÉRIEN ET GUERRE DE LIBÉRATION NATIONALE.L’IMAGE DU HÉROS »

Cinéma algérien et guerre de libération nationale. L’image du héros. Essai de Abdelkrim Tazaroute. Editions Anep, Alger 2023, 129 pages, 1 200 dinars

 

Ce n’est pas le premier ouvrage consacré au cinéma algérien. En fait , en cherchant bien, tout particulièrement sur les étagères poussiéreuses des bibliothèques universitaires  algériennes et autres, des dizaines d’études et de mémoire ou thèses  lui ont été consacré. L’auteur lui-même en a commis déjà un et le préfacier plusieurs.

Plus de six décennies après l’indépendance, le pays se retrouve encore à rechercher sa voie en matière de production cinématographique, après avoir connu bien des hauts et pas mal de bas. Des succès et des bides ! Entre-temps, les nouvelles technologies de la com’ ont « vampirisé » les nouveaux jeunes publics, de plus en plus  en plus assoiffés d’une autre façon de consommer le film. Et, aussi, à la recherche de nouvelles approches filmiques , originales, selon leur goûts (ce qui a engendré une nouvelle génération de jeunes réalisateurs, encore insaisissables !....heureusement ?  ).

En fait, sans que cela ne soit exprimé ouvertement, l’auteur , maîtrisant son sujet et doté d’une expérience de terrain accomplie (re-) pose indirectement une question bien plus qu’il n’y répond : après l’engouement avéré auprès du public algérien pour les films consacrés à la guerre de libération nationale, et bien qu’il y ait eu des dizaines de films dédiés au genre (sous la forme fictionnelle et/ou documentaire et dont certains ont connu un succès international et national .....l’Algérie ayant alors le réseau de salles le plus important d’Afrique)   doit-on ,désormais, faire, a.u.s.s.i, autre chose que les films de guerre ? On a eu , certes , des moments de rupture (« Le Charbonnier » de Mohamed Bouamari, « Noua » de Abdelaziz Tolbi, « Les vacances de l’inspecteur Tahar » de Moussa Haddad......), salués en leur temps ,  encouragés par la critique et connaissant le succès auprès du grand public.

Pour l’instant il semble bien qu’il n’y ait pas de réponse claire....d’autant qu’on ne semble pas pressé de fournir une réponse aux questionnements, l’industrie ( ?) algérienne du cinéma, étant en souffrance.  Seul grand changement, porteur d’espoir et d’ouverture.....le  slogan « Un seul héros, le peuple » (avec des héros ayant pour seul signe de reconnaissance des prénoms de guerre) est en fin de parcours et les sujets abordés , à travers la guerre, sont centrés surtout sur les héros eux-mêmes trop longtemps délaissés :Ben Boulaid, Krim , Lotfi, Zabana,  Maillot, Larbi Ben M’hidi...et beaucoup d’images sur les « Vingt-deux » et les « Six historiques». En attendant « Abdelkader » !

L’Auteur : Né en 1956 à Béjaïa .Journaliste, écrivain et critique de cinéma, il a, durant les années 1980 et 1990, assuré la couverture de nombreux festivals de cinéma en Algérie et à l’étranger. Il a été membre de la commission du FDATIC et plusieurs fois président et membre de jury.  Auteur de plusieurs ouvrages sur la musique et le cinéma (dont des biographies : Djamal Allem, Brahim Izri, El Hachemi Guerouabi, Mohamed Lamari..)....d’un roman (« Une épine au pied ») , mais également de documentaires et d’un court-métrage de fiction

Table des matières :Préface (Ahmed Bedjaoui) / Avant-propos/ Première partie :Révolution sur grand écran, Trop ou peu de films de guerre ?,Un seul héros, le peuple, Héros anonymes, L’humour pour dédramatiser, La bataille sans héros, Le héros sans nom/ Deuxième partie : les films (13) /Troisième partie : les hommages. 23 portraits) Extraits « Faire un film sur la guerre de libération n’est pas écrire l’histoire qui est une affaire et un travail de recherche dédiés aux historiens. Le cinéaste , lui, apporte un regard, forcément subjectif et cela reste un travail artistique » (p17), « Nos artistes ont tellement souffert ici-bas qu’ils ne peuvent être que dans l’éden » (p123), « L’exploitation des films en Algérie est  une chimère et ,en définitive, les cinéastes ne cherchent que la visibilité de leur produit filmique »  ( Yamina Bachir-Chouikh citée, p 125)

Avis :Un ouvrage documentaire très utile pour mieux comprendre -en tout cas une bonne partie , sinon l’essentiel- le pourquoi et le comment du cinéma national et ses relations avec la Guerre de libération nationale.

Citations : « Le peuple est certainement le grand héros de notre révolution, même s’il n’est pas le seul » (Ahmed Bedjaoui, p 8), « Le film de guerre n’est pas un livre d’histoire, il n’enseigne pas l’histoire, il la décrit selon la perception d’un cinéaste » (p 17) , « La mémoire ne vaut pas que par le souvenir, comme on a tendance à le croire, elle vaut aussi et surtout par le devenir » (p 30), « Mais comment

 prendre la mesure du courage si on ne sait pas ce qu’est la couardise ? » (p 46)