Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Aissa Al Djermouni (Chanteur)

Date de création: 05-04-2023 18:39
Dernière mise à jour: 05-04-2023 18:39
Lu: 277 fois


CULTURE- PERSONNALITES- AISSA  DJERMOUNI (CHANTEUR)

Star des années 1920 et 1930 de la chanson « Riffi », il est le premier algérien à se produire à l’Olympia de Paris. Sa voix, à la fois puissante et émouvante, résonnait fort. Aissa Merzougui, dit Aissa Al Djermouni, est né en 1886 à M’toussa (Khenchela). C’est un chanteur et poète algérien qui s’est distingué par son vaste répertoire musical qui ne laisse guère indifférent. Issu d’une famille de paysans sans terre appartenant à la tribu des Ouled Amara (Djeramna), il a connu durant sa jeunesse la misère, la guerre et l’oppression. Il commença très tôt à travailler la terre en compagnie de son père chez les colons de la région. C’est en gardant le troupeau qu’il apprit à chanter et à faire face à la solitude. Etant analphabète, il chantait tout ce qu’il ressentait sans composition, aidé en cela par certains poètes tels que Boufrira et Cheikh Mekki Boukrissa. Hadj Djebari lui écrivait des chansons nationalistes dans le genre Batna ya Batna. C’est lui qui chantera Benzelmat (Ekker En Nouguir), le bandit d’honneur et aussi l’insurrection de 1916 dans les Aurès. On raconte que Aissa Djermouni, tout analphabète qu'il était, trouvait seul les paroles qui composaient ses chansons ; les airs musicaux aussi qu'il fredonnait et que Mohamed Benzine reprenait aussitôt à l'aide de sa "gasba " (flûte genre nai). Leur génie était dû à une bénédiction de Cheikh Zouaoui homme saint que tout le monde respectait pour sa dévotion à Dieu et ses bienfaits à l'égard des démunis et des malades, disait-on. Ses premiers enregistrements datent de 1930. Il remporte son premier succès en 1933. Il sera suivi en 1938 d’une série de 10 disques. Parmi, les œuvres qui ont forgé sa notoriété, on peut citer, entre autres, «El Fouchi Nou Mesmar», ou «Wach talaou fel aguba»… Une centaine d’œuvres, des dizaines de représentations publiques, une vie intense vouée au chant, à la défense des valeurs essentielles d’une communauté rurale brisée par la colonisation, à la recherche d’une renaissance. Sa voix inimitable est un long cri de douleur, une émouvante complainte où se mêlent la révolte et l’humilité, la grandeur d’âme et la bravoure. De constitution physique moyenne et de petite taille, le chanteur est frappé de typhus à Guelma en 1945, il sera transporté à l’hôpital de Constantine où il mourra le 16 décembre 1946. Il sera enterré à Aïn Beida où il a passé la majeure partie de sa vie artistique. Il laissa quatre filles dont l’une a chanté, au début des années 1980, pour la télévision les chansons de son père. Le jour de sa mort, tous les commerçants de la ville ont baissé leurs rideaux et Hadj Mohamed Benzine a brisé sa flûte jurant de ne plus jouer tant l’onde de choc était importante. Un an plus tard, Benzine partira à la Mecque pour ratifier sa promesse avant de rejoindre son ami quelques années plus tard. Aissa El Djermouni sera ‘‘ressuscité’’ en 1992, grâce à la sortie d’une série de cassettes, en plusieurs volumes, constituée d’une grande partie de son riche patrimoine menacé de disparition. Depuis de nombreuses années, la ville d’Oum el Bouaghi organise le Festival Aïssa Djermouni, manifestation culturelle et artistique importante, qui comporte des expositions, des galas, des conférences, des troupes folkloriques des pièces théâtrales pour enfants et adultes ainsi que, bien évidemment, le concours relatif à la poésie et aux contes