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Surdité cochléaire

Date de création: 10-03-2023 19:13
Dernière mise à jour: 10-03-2023 19:13
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SANTE – MALADIE- SURDITÉ COCHLEAIRE

A SURDITÉ DE L’ENFANT représente un véritable problème de santé publique. C’est le déficit sensoriel le plus fréquent, et il est responsable d’un handicap social et psychologique majeur. Aujourd’hui, plus de 60.000 patients sont pris en charge chaque année dans le monde. Les implants cochléaires sont des prothèses électro-acoustiques qui induisent des sensations auditives, en stimulant directement le nerf auditif. Elles sont considérées comme une véritable révolution. Elles ont démontré leur efficacité dans la réhabilitation de ces surdités chez l’enfant. C’est une technique sûre, efficace lorsqu’elle s’adresse à des populations correctement sélectionnées. En Algérie, la situation est à son stade embryonnaire. Selon les résultats d’une étude clinique rétrospective de janvier 2008 à décembre 2022, 95 enfants ont été implantés au niveau du service d’ORL du centre hospitalo-universitaire du Dr Hassani Abdelkader de Sidi Bel Abbès. Selon le Dr Djofr du service ORL et chirurgie cervico-facial, 77% de ces enfants sont atteints d’une surdité profonde bilatérale et 23% d’entre eux sont touchés par une surdité sévère. L’étude a révélé que 39% des cas ont des parents qui ont un lien de consanguinité. La surdité sensorielle est le handicap le plus fréquent dans le cas des mariages consanguins avec une naissance sur 1.000. Dans cet échantillon, les filles sont les plus touchées avec un taux de 53%. Le praticien a fait savoir que 41% de ces patients ont bénéficié d’un appareillage auditif conventionnel avant l’intervention tandis que 12% d’entre eux ont bénéficié d’une mise en place d’un drain trans-tympanique dans le cadre d’une otite séro-muqueuse traitée avant l’acte chirurgicale. L’étude a démontré aussi un retard dans la prise en charge des enfants âgés de 1 à 3 ans soit un taux de 58%. Ce retard, a-t-il poursuivi, est dû au manque de moyens. Le Dr Djofr a fait savoir que 70 % des enfants ont suivi une scolarité normale. «L’objectif de l’étude est de rapporter notre expérience concernant l’implantation cochléaire chez l’enfant et de comparer nos résultats en fonction des paramètres suivant l’âge, le sexe, les antécédents, l’âge d’implantation, le suivi post-opératoire latérale et la méthode», a-t-il dit. Il a également fait savoir que 58% d’entre eux ont été opérés après l’âge deux ans. Ce retard, a-t-il regretté, est dû au manque de moyens. «Tous les spécialistes affirment qu’une implantation avant l’âge de deux ans offre une meilleure opportunité d’acquérir des capacités linguistiques qui peuvent se rapprocher de celles des enfants eux-mêmes ayant une audition normale», a-t-il ajouté. Le praticien a fait savoir que le recueil des données a été réalisé à partir des dossiers d’hospitalisation des patients et des fiches d’évaluation orthophoniques. La sélection des patients potentiellement implantables se fait par une équipe multidisciplinaire composée de chirurgiens, anesthésistes, radiologues, orthophonistes, électro-physiologistes, psychologues et audioprothésistes. Des spécialistes et associations de sourd-muet appellent les autorités concernées à fournir plus de moyens pour augmenter le nombre d’implants cochléaires. Ils constatent un déséquilibre entre l’offre et la demande. Ils plaident également pour le lancement de dépistage chez les enfants à la naissance pour un traitement précoce et éviter les complications. Pour Dr Djofr, l’implantation cochléaire a révolutionné la prise en charge de l’enfant sourd. Elle nécessite l’intervention d’une équipe multidisciplinaire disposant de moyens matériels et humains adaptés aux besoins. L’évolution des techniques chirurgicales et de rééducation orthophonique a fait en sorte de rendre l’insertion sociale et scolaire des enfants sourds semblable à celle des enfants normaux. «Le développement des programmes de dépistage de la surdité en milieu néonatal et la création de centres d’implantations cochléaires aux normes internationales devraient aider grandement à encore améliorer les résultats globaux de l’implantation cochléaire en Algérie», a-t-il conclu.