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Tetma (Cheikha)

Date de création: 06-09-2022 17:21
Dernière mise à jour: 06-09-2022 17:21
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CULTURE- MUSIQUE- TETMA (CHEIKHA)

 Cheikha Tetma fait partie de ces musiciens qui ont marqué la vie artistique algérienne dans la première moitié du XXe siècle. Elle a été la première femme à chanter et organiser des fêtes à Tlemcen. De son vrai nom Fatéma Tabet, née en 1891 à Tlemcen (Algérie) où elle décéda le 22 avril 1962, est une interprète algérienne de musique et genre hawfi. Enfant, elle fréquente, comme beaucoup de gamins de son âge, l’école coranique où elle y apprend le Coran et la langue arabe auprès de cheikh el Iraqi el Hadj Mohamed. Mais c’est auprès de Moulay Ahmed Medeghri, dit Serfaqo, barbier musicien et poète, qu’elle s’initie à la musique. Sa mère, issue d’une famille de mélomanes, l’encourage. Plus tard, elle est prise en charge par les frères Dib (Mohamed et Ghaouti), grands maîtres de la musique andalouse de l’époque à Tlemcen. C’est en 1916, qu’elle se produit pour la première fois en public lors d’une fête foraine organisée place de la Mairie à Tlemcen. Cheikha Tetma joue au sein de l’orchestre de Braham ed Derrai, musicien de confession juive. C’est le début d’une longue carrière. Jouant du luth, de la kouitra et du violon, elle et son orchestre vont enchanter le site d’El Ourit (les Cascades) lors de ses interprétations de hawfi, un genre musical propre aux femmes. Le passage au hawzi se fait de manière aisée et la musicienne va également interpréter les œuvres des maîtres El Mandassi, Bentriki, Ben M’Saïb et Bensahla. L’année 1918 verra l’enregistrement de ses premiers disques aux éditions Pathé dont «El akhbar dja min el gharb» et «Hanina». De 1919 à 1925, l’artiste est contrainte de s’exiler à Fès, au Maroc, à la suite d'une cabale menée par certains notables conservateurs de la ville. Revenue à Tlemcen, elle collabore avec Abdelkrim Dali avec lequel elle interprétera en 1938 «Aziz el wissal» et fait dans les années 1940 de fréquents séjours à Alger, sollicitée pour animer les fêtes familiales algéroises. C’est sa consœur, Meriem Fekkaï qui se chargeait des commandes et de la programmation des soirées. De 1950 à 1955 l’artiste s’établit à Alger sollicitée par Boudali Safir pour faire partie de l'orchestre féminin aux côtés de Fadhela Dziria, Reinette Daoud, Meriem Fekkaï, Alice Fitoussi... En 1954 elle met fin à sa carrière musicale en faisant un ultime enregistrement aux éditions «Odéon», en l’occurrence une chanson à caractère mystique puisée dans le diwan de cheikh Sidi Lakhdar Ben Khlouf «Chehaleucht labod tendem».