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Roman Ahcene Beggacha - ".....Et si tu écoutais mon coeur"

Date de création: 06-09-2022 10:46
Dernière mise à jour: 06-09-2022 10:46
Lu: 339 fois


SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN AHCENE BEGGACHE- « ...ET SI TU ÉCOUTAIS MON CŒUR »

.....Et si tu écoutais mon cœur ! Roman de Ahcène  Beggache. Editions El Qobia, Alger2022, 252 pages, ????dinars

Qu’elle est belle l’histoire d’amour que celle de  Lydia (la dentiste) et de Yacine (l‘enseignant). Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes......Mais, il était dit (et écrit) que cela n’allait pas se passer facilement.

Lydia (au bel avenir) est ....promise (sans qu’elle ne le sache, la « chose » ayant été arrangée entre son frère et son oncle, tous deux  en relations d’ « affaires » avec un mafieux) au fils d’un apparatchik, très haut fonctionnaire dans un ministère de souveraineté, roi de la corruption administrative. Une bande et une famille de pourris-ripoux, avec un père maître- chanteur  et une mère encore plus affreuse croyant pouvoir tout « acheter »......dont une belle-fille pour son unique fils chéri, un fils à papa , fainéant comme pas un , que même l’armée (la belle « couverture » ) n’a pas réussi à « re-dresser »

L’histoire ? Un vieil enseignant retraité est menacé d’ expulsion de son  logement de fonction  s’il persistait à autoriser son fils, Yacine  (un enseignant lui aussi) à vouloir épouser son aimée, Lydia 

Par peur ? Par lâcheté ? Par fatalisme devant le pouvoir discrétionnaire du « système » ?  Il ordonne sans explications à son fils de rompre. Respectueux de la décision, Yacine s’exile.....sans explications. Le poids d’un système autoritariste et archaïque !Le silence et la fuite en avant.....laissant la jeune fille,  brutalement abandonnée, seule et choquée !

Une histoire douce-amère où l’on retrouve bien des maux du pays comme la corruption, le népotisme, mais aussi -heureusement- le Hirak....un mouvement aux effets -indirects- sur la gestion politique du pays, ce qui a permis à l’histoire d’amour de bien se terminer , après trois années de parenthèse douloureuse: les méchants seront punis, les marionnettes complices se repentiront , le « fuyard » sera pardonné et les   amoureux se réconcilieront ....en se mariant. N’est-elle pas belle cette histoire d’amour ? On en redemande et je suis absolument certain que le genre fera beaucoup de bien à la littérature populaire algérienne.

L’Auteur : le 2 avril 1972 à Imaandène (M’kira/Tizi Ouzou). Chimiste de formation. Longtemps enseignant de langue française puis Inspecteur de l’Enseignement primaire

Extrait : « Hier fait déjà partie du passé ;le passé est ce qu’il est , tu ne peux rien changer à cela ; nous ne pouvons que le regarder, l’analyser, l’exploiter pour vivre le présent mieux que le passé. L’avenir n‘est pas encore là, même demain est loin de nous, tu le vivras seulement demain, mais avant tu dois vivre ton jour, sinon tu en feras la prison de tes remords , une source intarissable de regrets » (p73)

Avis :Une belle histoire d’amour. Mais pas que ! Une véritable (bonne) salade algérienne où problèmes de relations sociales et humaines se mêlent (parfois s’affrontent) aux problèmes sociétaux (dont la grande corruption) et politiques.....comme le Hirak.

Se lit d’un seul trait d’autant qu’il est écrit en très bon français

Citations : «  Se taire quand tout son être parle, rire quand son cœur est en colère, dire exactement le contraire de ce que l’on veut dire relève non seulement de la maîtrise de soi, mais aussi du sacrifice de soi, de sa dignité, de ses principes, de sa fierté » (p23), « Parfois, il fait sortir du cadre pour trouver la solution. Nous avons tous besoin de celui qui regarde notre situation sous un autre angle, sous son propre angle » (p 41), « Un cœur qui n’écoute pas la raison est un cœur aveugle ; quand il ouvrira les yeux, ils sera trop tard pour changer sa destinée (p 87), « Quand la pauvreté entre par la fenêtre, l’amour sort par la porte » (p 222)