Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Roman Yasmina Khadra - "Les Vertueux" (I/II)

Date de création: 28-08-2022 19:55
Dernière mise à jour: 28-08-2022 19:55
Lu: 362 fois


BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN YASMINA KHADRA- “LES VERTUEUX” (I/II)

 Les vertueux. Roman de Yasmina Khadra, Casbah Editions, Alger 2022.541 pages, 1500 dinars

 Après Kaboul, Tel Aviv, Baghdad, Rio Salado (El Mallah) , Tripoli, Tanger, Paris, Molenbeek, La Havane, Blida, Ciudad Juarez……l’auteur nous ramène, cette fois-ci (enfin !) au pays.Avec même un retour en force à Oran et ...à Kenadsa.  Au pays, mais durant la période coloniale, celle, peut-être la moins connue mais peut-être  la plus sombre de notre histoire, celle de la dépossession  des terres et d’un apartheid ne disant pas son nom. Voilà donc un  retour réussi aux sources  après avoir été « accusé » (par ses éternels contempteurs et autres « envieux » de son talent et de sa franchise) d’éloignement du pays et d’on ne sait quoi d’autre.

Cette fois-ci, l’histoire romancée (de ce pan de notre Histoire) n’ a absolument rien à voir avec ce qui   lui avait été reproché dans « Ce que le jour doit à la nuit » (2008) avec son village de rêve regroupant , dans  une atmosphère de cohabitation « heureuse »,  pieds-noirs et indigènes.

Nous sommes au début des années 1900...alors que le colonialisme triomphant (aidé en cela par ses « Caïds ») , bien que n’ayant pas encore conquis tout le pays, tout particulièrement les régions du Sud, voyait s’approcher l’horizon  (à fêter)  du centenaire de l’occupation.Hélas, ce colonialisme -, dans le récit, on ne le voit pas ou pas assez  .Il  est vu à travers son  relais  habituel, le Caid ou l’agha  et la misère des « indigènes ». Ou, si on le voit , c’est à travers   les gestes « fraternels » d’anciens soldats  dirigeants les « Turcos » (des tirailleurs, pour la plupart « engagés » de force, dans  la première guerre mondiale face aux « Boches » ).

1914 : La guerre éclate en Europe. La France mobilise, contre leur gré, les jeunes hommes des populations colonisées. Le fils du Caïd du coin (Gaïd Brahim) est déclaré inapte.....ce qui ne plaît guère au papa, -lui, un anacien combattant- toujours à la recherche d’une médaille à suspendre sur la poitrine familiale .Il fait remplacer , secrètement, son fils par Yacine  (Cheraga) , un jeune issu d’une famille pauvre. Débute alors la grande aventure au sein des « Turcos », parsemée de morts et d’exploitsPuis vint la fin de la guerre.....et, avec le retour au pays,  le début des grandes désillusions et de trahisons (le caïd n’ayant pas tenu ses promesses et ayant même tenté d ’assassiner le « remplaçant » de son fils) .....avec leur lot de misères mais aussi de d’amour (s), de résistances et de luttes pour une vie meilleure et, aussi, pour libérer le pays du joug colonial.

Notre héros va tout connaître du joug colonial, dont onze années de bagne, ayant été (injustement) accusé d’avoir occis deux sbires du caid (qui voulait alors effacer toutes les traces de l’imposture originelle ayant profité à son image de marque et à celle de son fils, bons serviteurs de la France).

Heureusement, il y aura l’intervention de son ancien supérieur « Turco » (celui-là un Européen d’Algérie, l’adjudant Gildas, devenu un colon au grand cœur ) et il sera libéré. Heureusement, il retrouvera , par hasard , sa famille chassée alors de ses terres par le Caïd et forcée à la mendicité. Heureusement, il y a l’aide d’un ancien compagnon de bataillon (celui-ci, un « Araberbère »...un néologisme  invienté par l’auteur ?) et il retrouvera assez vite son épouse, Meriem, sa « merveileuse petite rose des sables » et son enfant .........Et, plein de sagesse  et son indéfectible humanité , la rancœur s’étiolant et beaucoup de serments perdant de leur ferveur (même le visage de Gaïd Brahim  ne remue rien en lui) , il coulera , grand père, des jours heureux......à Kenadsa, le « ksar millénaire  aux êtres de lumière et de charité fraternelle ».

 

L’Auteur : en janvier 1955 à Kenadsa, élève de l’Ecole des cadets de la Révolution,  ancien officier de l’Armée nationale populaire, Yasmina Khadra , de son vrai nom Moulessehoul Mohammed, est , aujourd’hui , un écrivain très connu . Lu dans des dizaines de pays , il est traduit en près de 50  langues. Il a , à son actif plusieurs dizaines  d’œuvres dont deux sont autobiographiques (« L’Ecrivain » en 2001 , « L’imposture des mots  » en 2002) . La plupart sont des romans dont certains ont été adaptés au cinéma comme « Morituri », « L’Attentat »,  « Ce que le jour doit à la nuit »  et « Les hirondelles de Kaboul » et au théâtre  et même en bandes dessinées.........ceci sans parler des ouvrages (dont des romans policiers) publiés sous pseudonyme au milieu des années 80 et au tout début des années 90, inventant même un  personnage fameux, celui  du Commissaire Llob (« Le Dingue au bistouri » et « La foire aux Enfoirés ») . A noter qu’ilco-signé, aussi, des scénarii de films.....qu’il a été un certain temps directeur du Centre culturel algérien à Paris......et qu’il a même tenté une courte « aventure » politique  lors de  présidentielles!Et, qu’il a récemment effectué une tournée à succès de promotion du livre (Oran, Tizi Ouzou, Alger)