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Entrepreunariat féminin 2022

Date de création: 07-08-2022 18:52
Dernière mise à jour: 07-08-2022 18:52
Lu: 374 fois


ECONOMIE- ENQUETES ET REPORTAGES- ENTREPREUNARIAT FEMININ 2022

 

© Tahar Kaidi/ El Moudjahid, samedi 6/8/2022

 

Tahir Metaiche Fatima, enseignante à l'Ecole Supérieure de Management de Tlemcen (ESMT), fait savoir que selon les données de l’Indice Mastercard de l’entrepreneuriat féminin (MIWE) publiées en 2019, "la présence des femmes entrepreneurs au niveau national est estimée à 7,3%, un taux qui figure parmi les plus faibles du total des entreprises algériennes qui sont détenues par des femmes dans le monde".
Pour l'universitaire, le pourcentage d’entrepreneurs féminins reste très faible en Algérie, "que ce soit par rapport au pourcentage d’entrepreneurs masculins ou par rapport à la proportion de femmes dans l’ensemble de la population". D'après les résultats d'une étude que la chercheure a réalisé, il s'avère que "les entraves à l’entrepreneuriat féminin renvoient aux lourdeurs bureaucratiques, au poids des charges fiscales, à la difficulté d’accès à la formation et au financement ainsi qu’à l’intégration de réseaux entrepreneuriaux".
Dr. Tahir Metaiche  explique  que "les femmes entrepreneurs ne se sentent pas discriminées, et estiment avoir acquis un statut dans la société et apprécient l’accueil qui leur est réservé par les  différentes parties prenantes". L’intérêt porté à l’entrepreneuriat féminin s'explique, selon elle, par "la volonté de la femme à s’affirmer dans le monde du travail et son aptitude à s’adapter à un environnement en évolution, la mettent à même d’être au rang des forces de progrès et de développement économique et social de l’Algérie".
S'agissant de la réalité de l'entrepreneuriat féminin, l'universitaire regrette le fait que "les données officielles relatives aux effectifs des femmes entrepreneurs sont rares et peu précises, à l’exception de quelques articles de presse, où le consensus est de mise quant à l’idée qu’il y a très peu de femmes entrepreneurs en Algérie". L'absence de chiffres actualisée constitue, selon elle, un handicap pour les chercheurs et spécialistes, "pour avoir une vision assez claire concernant le nombre exact de femmes chefs d’entreprises".
L’essor de l'entrepreneuriat féminin est le résultat d’un processus de changements qui ont marqué la société algérienne et le statut de la femme. En effet, selon Dr. Tahir Metaiche "la création d’une entreprise et son adaptation aux besoins de développement social et économique constituent, très souvent, une modalité forte d’accompagnement des processus de mutation structurelle et de changement social et organisationnel".
S'agissant de l'accès au financement, Dr. Tahir Metaiche indique qu'au niveau des structures de financement "les femmes ont plus de facilités que les hommes mais leurs projets ne représentent pas un intérêt en termes d’importance financière du fait qu’elles empruntent des petits crédits" d’une part, et "le choix du secteur d’activité du fait qu’elles s’investissent dans des secteur purement féminins et local et ne prennent pas des risques pour des projets d’une grande importance économique national" a-t-elle ajouté.
Estimant que les obstacles "sont d'ordre objectif et liés à un environnement de concurrence rude", Dr. Tahir Metaiche précise qu'en dépit de cela, "une tendance à la hausse des projets féminin est observée", grâce, principalement, aux mécanismes d'accompagnement et l’aide des acteurs économiques et des pouvoirs publics pour le financement de la femme créatrice d’entreprise", ainsi que "par la mobilisation de plusieurs dispositifs de l’Etat, "tels que, l’ANDI, l’ANSEJ et la CNAC, qui se basent sur le financement direct et  l’allègement fiscal, ainsi que la levée des contraintes bureaucratiques et réglementaires qui freinent encore l’investissement" a-t-elle ajouté.