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Récit Djenas Messaoud- "Si Belcourt m'était conté "

Date de création: 24-10-2021 13:54
Dernière mise à jour: 24-10-2021 13:54
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HABITAT- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RÉCIT DJENAS MESSAOUD- « SI BELCOURT M’ÉTAIT CONTÉ…. »

 

Si Belcourt m’était conté. Séquences de vie de Messaoud Djennas. Casbah Editions , 205 pages, 750 dinars, Alger 2014

                                                           

Une auto-biographie ? Des mémoires ? La description d’un grand quartier ? Une analyse socio-politique ? Un peu de tout, de tout un peu.

Belcourt (aujourd’hui Belouizdad, du nom d’une des plus grands icônes du Mouvement national, décédé trop tôt, usé par la lutte clandestine bine avant 54 ) est un quartier au monde (encore) foissonnant et hétéroclite. Un carrefour et un rond –point….que les manifestations du 8 mai 45 et surtout du du 11 décembre 60 (ces dernières précédées, il faut le répéter et le répéter encore et encore, par celles du 10 décembre à  Ain Témouchent, « bien que d’une ampleur moindre »….et dans d’autres villes du pays  ) …..puis –après l’Indépendance - son club de football (surtout du temps de Hacène Lalmas) ont rendu célèbre. Comme la Casbah , avec sa blancheur et sa « Bataille ».

Durant la période coloniale décrite par l’auteur, on y retrouvait de tout : Arabes, Européens de toutes confessions…..mais tous appartenant à la sous-classe moyenne (la mère de Camus faisait les ménages) , avec une pincée de familles dites aisées (Hamoud Boualem, Tiar, Brihmat, Ben Lakhal, Hadj Hammou, Bensiam, Sid Ali M’Barek….)  . Une sous-classe moyenne flirtant quotidiennement sinon avec la pauvreté, du moins en recherche continuelle de sa pitance quotidienne.On cohabitait. Presque aucun apartheid (visible) , mais sans trop de mélanges, chacun dans son monde. « Ainsi était vécue une réalité coloniale : cohabitation forcée avec les Chrétiens et les Juifs, dans un modus vivendi excluant tout affrontement des communautés , que tout séparait par ailleurs ».

D’ailleurs, cette cohabitation ne concernait pas uniquement les Algériens et les Européens, mais aussi, dans une moindre mesure ( la religion étant un ciment rassembleur, puis par la suite, la résistance et lutte contre l’occupant )  les composantes d’un système communautariste qui s’était installé. « Progressivement, s’étaient implantées (à Belcourt) les communautés kabyle, djidjellienne, biskrie, mozabite, à côté de la population belcourtoise de souche et d’autres communautés nettement moins importantes, avec leurs particularismes, qui avaient fini par engendrer un régionalisme des plus négatifs… ». Des particularismes qui durent encore ? Heureusement qu’il y a le Crb !

 

 

Avis : Un contenu qui ne correspond pas très exactement au titre. En fait, c’est surtout  Belcourt à travers la Révolution algérienne.  Il faut s’en contenter !

 

Extrait : « L’Histoire  ayant largement consacré la suprématie , puis le triomphe de l’idéologie nationaliste révolutionnaire, l’Intelligentsia algérienne se trouvera ainsi constamment marginalisée, tant avant le 1er Novembre 1954 que durant la guerre d’indépendance et dans l’Algérie actuelle, pour le grand malheur du peuple algérien »  (p 16), « En somme, pour ne pas succomber à une mort programmées par l’indu-occupant, la société indigène vivait dans une coquille sociale, un moule forgé par les antiques traditions berbères et les valeurs hautement moralisatrices de l’Islam, en atente du jour « J » de sa résurrection , alors que la société française baignait dans un paradis social qu’elle voulait et croyait éternel… » (p 62)