Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Analyse Pr Ahmed Cheniki

Date de création: 21-10-2021 17:23
Dernière mise à jour: 21-10-2021 17:23
Lu: 618 fois


EDUCATION- ETUDES ET ANALYSES- ARABISATION- ANALYSE Pr CHENIKI

 

© Pr Ahmed Cheniki/ Fb,15 août 2020

 

 UNE PLONGÉE DANS L'HISTOIRE DE L'"ARABISATION"

 

La politique d’arabisation qui était prévue depuis la plateforme de Tripoli (mai-juin 1962) soulignait sa nécessité. Puis, par la suite, des textes législatifs et réglementaires avaient été promulgués, mais diversement appliqués en fonction des rapports de forces politiques en présence. Les différentes chartes insistaient sur la question, en en faisant un espace de légitimation idéologique. Le mot « arabisation », extrêmement ambigu, posait problème à beaucoup de monde à tel point qu’il avait été remplacé par le syntagme « généralisation de l’utilisation de la langue arabe » considéré comme plus acceptable. L’application, notamment dans l’enseignement, de ce projet n’allait pas sans heurts. Abdelhamid Mehri (1926-2012), ancien secrétaire général du ministère l’enseignement secondaire, limogé par Mostefa Lacheraf dès sa nomination à la tête de l’éducation nationale, ancien ambassadeur, ministre et secrétaire général du FLN fut l’un des grands artisans de l’arabisation, suspendant momentanément la formation des professeurs de français et multipliant les attaques contre Mostefa Lacheraf, alors ministre de l'éducation nationale, soutenant le bilinguisme progressif. Mais comme à son habitude, Boumediene plaçait M.S. Benyahia, défendant une autre conception de l’arabisation, réussissait à neutraliser quelque peu les prétentions de Mehri qui occupa le poste de secrétaire général du ministère de l’enseignement primaire et secondaire de 1970 à 1977. En 1973, une commission nationale de l’arabisation, dirigée par Abdelkader Hadjar, fut constituée. Son objectif était de rendre compte de l’application de cette mesure.

Cette option linguistique caractérise le discours du mouvement national depuis sa naissance. Que ce soit, l’ENA, le PPA, le MTLD, l’UDMA ou le FLN, ces mouvements font de l’arabe la langue officielle. Le congrès de la Soummam insistait sur ce fait. Après l’indépendance, la première constitution suivie des autres textes stipulait que « l’arabe est la langue officielle et nationale ». Mais c’est surtout la loi n° 91-05 du 16 janvier 1991 portant généralisation de l'utilisation de la langue arabe qui a été l’élément central renforçant et consolidant l’ « arabisation ». La loi N°91-05 du 16 janvier 1991 impose l’usage de l’arabe dans tous les secteurs administratifs. Son article 5 stipule ceci : « Tous les documents officiels, les apports, et les procès-verbaux des administrations publiques, des institutions, des entreprises et les associations sont rédigés en langue arabe ». Les partis politiques sont aussi obligés d’employer l’arabe (articles 4 de la loi N°89-11 du 5 juillet 1989 relatives aux associations à caractère politique et de l’ordonnance N°97-09 du 6 mars 1997). Ce n’est qu’à partir de 1996, sous la pression des événements et de différentes manifestations, que le pouvoir recula pour introduire le tamazight comme langue nationale, avec la possibilité de l’enseigner et la constitution du HCA (Décret présidentiel no95-147 du 27 mai 1995 portant sur la création du Haut Conseil de l’Amazighité).