Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Conseil supérieur de l'Information (1990-1992)

Date de création: 19-09-2021 12:08
Dernière mise à jour: 19-09-2021 12:08
Lu: 837 fois


COMMUNICATION- ETUDES ET ANALYSES- CONSEIL SUPERIEUR DE L’INFORMATION (1990-1992)

©Belkacem Ahcene-Djaballah

En matière d'organisation des systèmes de Communication , il n'y a pas, encore, de modèle parfait.  Cela s'est même compliqué avec l'apparition des Tic qui, avec la mondialisation des activités , ont fait éclater tous les schémas traditionnels , et introduire de nouvelles approches dans le processus de communication.

Globalement, cependant, il faut reconnaître qu'il y a une tendance lourde qui fait qu'un peu partout à travers le monde, on accepte l'idée qu'il faut formuler une politique de la communication

 

Cette idée est née dans les années 70 avec la contestation de l'Ordre international de l'Information et de la communication établi. Elle a été , peu à peu, acceptée par les pays industrialisés, dominants, qui se sont vite aperçus que, malgré tout, il y allait de leur intérêt (économique, et industriels entre autres) de participer au débat afin , bien sûr , d'en contrôler les mécanismes.

Ils ont pu, ainsi, (dans la foulée de la défense du Droit à l'Information et à la Communication du citoyen face aux pouvoirs d'Etat et de leur politique de "moins d'Etat" tout particulièrement conquérante à partir des années 90, après la chute du "mur de Berlin", le démantèlement du camp soviétique et le recul du socialisme stalinien) imposer ou faire passer l'idée , qu'il était nécessaire de créer, dans chaque pays, un Conseil national de la politique de la Communication …..qui regrouperait des représentants des divers parties de la communication et qui serait l'organe central d'un mécanisme global de formulation , de mise en oeuvre , de coordination de la communication et, éventuellement, de régulation , de surveillance et d'arbitrage.

Certains sont même allés à faire participer (ou à défendre la participation) le public (la Société civile).

 

La formule a gagné du terrain. Cependant, dans les pays du Sud, malgré les choix économiques et politiques libéraux, on reste encore partagé sur le choix  (qui cache, en vérité, le souci de ne pas vouloir se délester du "pouvoir d"'informer"):

- de Conseils simplement consultatifs rattachés au gouvernement (ex: Tunisie ou l'Algérie puisque un Conseil de ce genre a existé vers les années 84-85….sur papier ou encore l'Algérie pour son Conseil de l'audio-visuel et celui de la Culture de 90). Ici, le Conseil est chargé de soumettre régulièrement des rapports aux organismes de décision qui , eux, relèvent de l'exécutif.

- De Conseils bénéficiant d'une certaine compétence administrative et juridique (totale ou limitée) (Ex: Csa  en France, Csi en Algérie)

 

Autre approche:

Des Conseils généralistes (englobant tout le secteur)

Des Conseils sectoriels (ex: Audiovisuel en France, Conseil de l'audiovisuel  et Conseil de la Culture en Algérie en 1990)

 

Cette nécessité d'un organisme de coordination est ressentie , chez nous et ailleurs, tout particulièrement dans les années 80 lorsque les organes de tutelle et de contrôle classiques (c'est-à-dire le ministère de l'Information et l'Appareil Central du Fln ) se sont retrouvés  "bousculés" par d'autres forces de pouvoir (ex: Armée, Présidence de la république…) et par des "idées" réformatrices venues de l'intérieur ou de l'extérieur (phénomène de la télévision satellitaire ..). C'est pour cela que le Fln a  poussé ,  le ministère de l'Information (trop proche à son goût de la Présidence de la République, un véritable "centre de pouvoir réel"),  a créer un Conseil consultatif de l'Information….pour mettre en application les résolutions du Parti unique sur l'Information . Juste après le 4ème Congrès ,celui du 27-31 janvier 1979 qui avait vu la production d'une "recommandation sur l'information" assez innovante et avant la loi 82-01 du 6 février 1982 portant code de l'Information. Ce Conseil  n'a jamais fonctionné ….pour des raisons évidentes!

La nécessité est apparue encore plus forte chez les "Réformateurs" en 1990: Le paysage médiatique allait être libéré , il y aurait "moins d'Etat", mais il était encore impenssable sinon impossible (ne serait-ce que provisoirement) de laisser des éléments nouveaux  (des  groupes partisans ou des investisseurs divers…), et les parties les plus lourdes du système traditionnel comme la télévision, la radio et l'agence de presse, "faire cavaliers seuls".

 

La loi du 3 avril 1990 , avec la suppression du ministère de l'Information et de la Culture a donc basé toute son économie sur l'existence d'un Conseil supérieur de l'Information (On ne pouvait certainement dire Csc car il existait un club de football centenaire  du même nom)

 

-        Le Conseil , institué par la loi 90.07 du 3 avril 1990, inscrit ,c'est évident, sa démarche dans la logique de l'exigence démocratique, celle du pluralisme, résultat de la mutation structurelle que le système politique a connu après l'adoption de la Constitution du 23/2/1989

-        C'est une Autorité administrative indépendante (du Gouvernement, du Parlement et de la Justice) de régulation jouissant de la personnalité morale et de l'autonomie finançière. Une Institution sans précédent dans le pays car certains de ses traits la distinguent des autres organismes  à caractère administratif

-        L'Autorité dont le Csi était investi  s'exprimait à travers des pouvoirs de décision, d'avis, de recommandations , de proposition, d'investigation , d'observation politique et de sanction sur tous les médias.. Il les exerce de façon autonome dans le cadre de sa mission de régulation. Son indépendance est affirmée à l'égard des pouvoirs publics et des milieux professionnels.

-        Le Conseil est composée de 12 membres  dont 3 désignés par le Président de la République (dont le président du conseil), 3 désignés par le Président du parlement et 6 journalistes (de plus de 15 a,ns d'expérience) élus par les journalistes professionnels  et représentant l'audiovisuel (3: Radio et télé et Anaf) et la presse écrite et l'agence (3). L'élection eut lieu de la manière la plus démocratique: 1500 inscrits, 1200 votants, 50 candidats au total.

-        Bien de ses  textes sont publiables au Jo sous la signature de son président et ont force de loi incontestable

-        Installé officiellement par le Chef de l'Etat le 25 juillet 1990, il s'est doté de 4 Commissions spécialisées (compsées d'un président, d'un vice-président et de membres).

On eut donc: - Organisation professionnelle (Belkacem A-Djaballah et Abdennour  Dzanouni)         -   Ethique professionnelle  (Brahim Belbahri et Seghir Benammar)

                               -   Développement (Mohamed Saidi et Merzac Bagtache)

                                - Droits à l'expression et des campagnes électorales (Abdelkayoum Boukâabèche et Nourredine Inoughi)

-        Le Csi s'est assez rapidement pourvu d'une Administration  (un Cabinet, un secrétariat du conseil et 3 directions: direction de l'action normative et du suivi des questions de déontologie, Direction de la régulation et de développement, Direction de l'Administration et des moyens)

-        Rapport annuel élaboré : 1 seul allant d'Août 90 à Décembre 1991. Transmis au président de la République et au président de l'Apn mais il n'a jamais été diffusé à la pressse et au public et aux partis.. A noter qu'il a été élaboré par l'Administration et les membres l'ont rejeté à l'unanimité (14 mars 1992) et ont  joint un document d'explication du rejet complémentaire.

-        Le Conseil a bien fonctionné les deux premières années (90, 91 et début 92) , mais par la suite il y eut un blocage total par manque de communication entre la majorité des membres et le président du Conseil accusé d'avoir "bureaucratisé" le Conseil, de marginaliser les Commissions, de ne pas assumer toutes les prérogatives, de faire du juridisme pointilleux,  ….Il est vrai que la "crise" a démarré avec l'approche des élections pour le renouvellement du tiers du Conseil et que certains élus étaient critiqués par le corps journalistique quelque peu décu par ses représentants devenus assez vite des "hauts-fonctionnaires" ayant oublié la base qui les avait désigné. La Présidence de Boudiaf et de Ghozali n'ayant pas voulu ou pu trancher, celle de Kafi a pris la décision (correspondant en fait avec le besoin du gouvernement de Belaid de récupérer "le pouvoir d"informer" puisqu'il a recréé le Ministère de la communication) d'abroger  (par décret législatif 93-13 du 26 octobre 93) les dispositions de la loi du 3 avril 1990 relatives au Csi et de transférer les attributions et les activités "à des organes appropriés", en l'occurrence le MC recréé , dirigé par Mohamed Merzoug. Il a été mis fin aux fonctions des membres du Conseil le 26 octobre 1993, toujours par décret de A Kafi.

 

TRAVAUX REALISES: VOIR LECTURE DU RAPPORT ANNUEL

TRAVAUX EN COURS AU MOMENT DE LA SUPPRESSION DU CSI ( Projet de Convention collective en collaboration avec le ministère du Travail, Projet de textes concernant la libération de l'audiovisuel, en commencant par la radio, projet de texte concernant une commision  paritaire indépendante élue pour délivrance dela carte professionnelle )