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Terrorisme/Massacres de Rais nuit 28,29 août 1997 (III bis /III)

Date de création: 29-08-2021 19:16
Dernière mise à jour: 29-08-2021 19:16
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DEFENSE- ENQUETES ET REPORTAGES- TERRORISME/MASSACRES DE RAIS NUIT 28,29 AOÛT 1997(III bis /III)© par ZERROUK Ahmed ex-magistrat militaire/www.algerie1.com, dimanche 29-08-2021

Des réactions internationales

L’ensemble de la communauté internationale a réagi immédiatement, par la voix de différents portes parole et représentants diplomatiques, par l’indignation et a exprimé sa consternation devant les atrocités commises à l’endroit du peuple algérien en manifestant sa solidarité avec lui. Ceux qui se sont prononcés publiquement ont déclaré être disponibles pour apporter toute l’aide nécessaire quelque soit sa nature. D’autres ont estimé qu’il ne pourrait s’agir désormais d’une affaire interne, passant sous silence l’attribution de la responsabilité du massacre aux terroristes. Le sous-entendu, qui s’y dégage, a été sciemment tu par finesse diplomatique. 

Certains diplomates, dont les pays sont touchés de plein fouet par le phénomène, tels l’Egypte et la Russie, ont, par contre, courageusement dénoncé le terrorisme en l’identifiant et en appelant à le combattre, comme on peut le constater du résumé des principales déclarations ci-après.

Le 30 août 1997, le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan, a lancé “un appel à la tolérance et au dialogue en Algérie” à la suite du massacre de Raïs. Il a déclaré au cours d’une conférence de presse à Venise que la montée de la violence en Algérie est “préoccupante” et ne peut plus être considérée comme une affaire interne ». Il a ajouté « qu’on ne peut plus abandonner le peuple Algérien à son sort, les mots ne suffisent plus et c’est un problème, dont on ne peut pas se contenter de discuter à la télévision ».

Cet « appel à la tolérance et au dialogue », ainsi que les propos du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies tenus lors d’une conférence de presse à la Mostra de Venise/Italie, selon lesquels « la montée de la violence en Algérie ne peut plus être considéré comme une simple affaire interne » ont été très mal accueillis par les autorités algériennes. Le porte parole du ministère des affaires étrangères a relevé avec « étonnement et désapprobation » que le communiqué du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies « ne contenait aucune condamnation de cet acte terroriste barbare (massacre de Rais) alors même que les Nations Unies sont saisies du dossier du terrorisme international. Il a ajouté que les propos du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies « sont inacceptables car outrepassant les compétences du premier responsable d’une organisation mondiale fondée sur le respect de la souveraineté des Etats et de la non ingérence dans leurs affaires intérieures ».

Quand au Vatican, il a dénoncé l’indifférence de la communauté internationale, jugée comme intolérable à l’égard de cette tragédie et s’est inquiété du déchaînement de la violence dont le peuple en est la victime.

Jacques Chirac, le président français a exprimé «son indignation à l’égard de ces actes de barbarie et sa sympathie pour le peuple Algérien». Aussi, le Gouvernement Français par la voix de Jacques Rummelhardt, porte parole du ministère des affaires étrangères, a dénoncé les «crimes odieux» perpétrés par les bandes terroristes, affirmant à cet égard que ces « actes barbares inqualifiables n’inspirent qu’horreur et compassion pour les victimes ». Il a ajouté : « Nous condamnons la violence qui frappe la population Algérienne à laquelle nous exprimons notre solidarité ».

De plus, Le ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Nous accueillons avec tristesse toutes les informations tragiques sur les lâches assassinats et massacres commis en Algérie. Nous les condamnons énergiquement et officiellement ».

Evgueni Primakov, ministre russe des affaires étrangères, a tenu à souligner de son côté « la solidarité de son pays avec l’Algérie contre le terrorisme religieux ». Le ministre russe a condamné «le terrorisme sous toutes ses formes et plus particulièrement le fondamentalisme et l’extrémisme religieux ».

Quant au ministre allemand des affaires étrangères, Klaus Kinkel, il a déclaré que « l’Allemagne condamnait le terrorisme de la manière la plus ferme ». Avec les législatives de juin 1997, l’Algérie a « franchi une importante étape sur la voie de la réconciliation nationale. Cette voie doit se poursuivre malgré les manœuvres des fanatiques terroristes ».

Pour sa part, Jean Audibert, ancien Ambassadeur de France, à Alger, de 1988 à 1992, a estimé que la politique des autorités et de l’opinion Française  à l’égard de l’Algérie doit s’inspirer de trois principes qui sont : «L’humanité », « La fraternité » et  « La solidarité ».

Le Gouvernement Américain a condamné sans équivoque la barbarie terroriste sauvage qui s’abat sans distinction sur les citoyens en Algérie, dont des femmes, des enfants et des bébés. Les Etats Unis se déclarent outrés par la recrudescence de la violence et des attentats sauvages dans les localités telle que Raïs et expriment leur opposition ferme au terrorisme en Algérie et désavouent ceux qui veulent s’imposer par le sabre en Algérie.

Le Docteur Saïd Tantaoui, recteur de l’université d’El-Azhar, a appelé au châtiment des crimes terroristes en Algérie, affirmant que toutes les religions monothéistes sont affranchies de ces crimes. 

Dans un communiqué rendu public le 31 août 1997, le Cheikh d’El-Azhar a déclaré : « ceux qui commettent ces actes barbares n’ont aucun lien avec les religions monothéistes et sont rejetés par l’esprit humain qui exige qu’ils soient punis car ils font la guerre à Dieu et à ses Prophètes et sont hostiles aux lois positives et à la dignité humaine ».

Frédérico Mayor, Directeur Général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), a appelé la communauté internationale à condamner à l’unanimité le terrorisme barbare en Algérie afin de faire échec à ses « actions criminelles ».

Frédérico Mayor, s’est dit « horrifié » par la « barbarie inqualifiable et injustifiable de ce terrorisme qui relève de la folie ». « Aucun sentiment religieux, aucune idéologie, aucun point de vue ne peuvent se défendre par la violence et surtout par une violence aussi extrême » a-t-il dit dans une déclaration rendue publique.

De plus, le Directeur Général de l’UNESCO a lancé un appel à tous les pays et au mouvement associatif international dans toute sa diversité pour une « condamnation unanime contre les tenants du terrorisme en Algérie et partout dans le monde ».

Le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa, a déclaré que le Gouvernement Algérien « parviendra avec l’aide de Dieu et du peuple à vaincre le terrorisme et mettre définitivement fin à ces actes criminels ». Il a réitéré le soutien du Gouvernement Egyptien à son homologue algérien à l’égard des crimes perpétrés contre le peuple Algérien.

Le journal Tunisien, Essabah, proche du pouvoir tunisien a affirmé que le peuple algérien vivra grâce à sa détermination et son unité face au terrorisme.

Du mot de la fin

De l’horreur et des actes de cruauté vécus cette nuit du 28 au 29 aout 1997, et aussi durant toute une décennie, est née de nouveau une Algérie forte et unie, une « Algérie terre de liberté, de fierté et de dignité » ; ne voulant « plus jamais revivre ça ».

 Le peuple a démontré d’une manière claire et limpide, qui ne souffre d’aucune ambigüité, son attachement inébranlable à l’unité et à l’intégrité territoriale du pays d’une part et d’autre part, son sens élevé de la réconciliation et de la  tolérance pour un vivre en commun dans le respect des uns et des autres.

L’élan spontané de générosité, de fraternité, de solidarité et de compassion agissante dont a fait preuve le peuple algérien en soutien aux populations des différentes wilayas touchées par les incendies ces dernières semaines, en est la  preuve éclatante et remarquable de ce  lien indéfectible qui unit les fils et les filles de l’Algérie, cette terre forte de ses composantes fondamentales, l’Islam, l’arabité et l’amazighité.

La paix, l’égalité, la tolérance, la dignité, la générosité et  l’altruisme sont autant de valeurs qui transcendent les algériens et les algériennes et qui constituent le ciment qui nous lie les uns aux autres, en tant que nation et peuple. Œuvrons ensemble pour faire prospérer notre pays, assurer son essor socio-économique, et aussi protéger « notre Algérie » de tous ceux qui lui veulent du mal.