Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Les Algériens et leur Histoire-Sondage Ecotecnics/Le Soir d'Algérie, Sam 15 juillet 2021 (I/IV)

Date de création: 15-07-2021 20:54
Dernière mise à jour: 15-07-2021 20:54
Lu: 802 fois


HISTOIRE- ETUDES ET ANALYSES- LES ALGERIENS ET LEUR HISTOIRE-SONDAGE ECOTECNICS/LE SOIR D’ALGERIE S 15 JUILLET 2021 (I/IV)

 

Les Algériens entre la revendication d’excuses à la France, les frustrations des résultats de l’indépendance et la méconnaissance de leur histoire

L’occasion de la commémoration du 59e anniversaire du jour de l’indépendance a offert l’occasion de sonder les Algériens sur quelques questions cruciales. La première est celle des excuses de la France qui revient régulièrement sur le devant de l’actualité. Les polémiques, de part et d’autre, reviennent avec la même régularité. Mais on n’a jamais demandé aux Algériens leur avis. Nous l’avons donc fait.
Certes, le moment de la Fête de l’indépendance peut introduire un biais, les images rappelant la colonisation, les cérémonies commémoratives, les discours, les conférences rendent la période plus présente. Mais la relativité de ce biais peut être illustrée par la proportion assez élevée de personnes ne sachant pas à quel événement se rapporte la date du 5 Juillet 1962. Mais comme on le verra, la proportion d’Algériens adultes voulant des excuses est suffisamment élevée pour mettre de côté tout doute, né d’un biais ou de la marge d’incertitude, quant à sa réalité. Ceci n’empêche pas le trouble qu’on peut ressentir à la lecture des résultats des deux autres questions. La première est l’importance de la proportion d’Algériens qui, à la question «cela fait 59 ans que l’Algérie a eu son indépendance. Pouvez-vous me dire si vous êtes satisfait ou pas satisfait de ce que l’Algérie a réalisé au cours de ces 59 ans ?», disent qu’ils ne sont pas satisfaits ou même pas du tout satisfaits. Ceux qui ne savent pas constituent une proportion importante aussi.
Enfin, et ceci pose de graves questions sur la connaissance des Algériens de leur histoire et surtout l’enseignement et la transmission de cette histoire de manière générale. Nous limitant à la période contemporaine, et pour approcher la question de la connaissance de l’histoire de la lutte pour l’indépendance, nous avons posé aux sondés 5 questions relatives à leur connaissance des événements relatifs à des dates qui ont jalonné cette lutte : le 8 Mai 45, le 1er Novembre 1954, le 20 Août 1956, le 19 Mars 1962 et enfin le 5 Juillet 1962.
Concernant cette dernière date, il y un biais certain parce que le sondage a justement été réalisé durant la période de commémoration du jour de l’indépendance, mais on sera très étonné du résultat. Presque un tiers ne savait pas l’événement associé à la date. Ces cinq questions sont d’autant plus intéressantes qu’on peut comparer leurs résultats à ceux obtenus lors d’un sondage réalisé en mars 2012.
Cette comparaison fait apparaître une baisse des proportions d’Algériens connaissant les événements associés aux différentes dates. L’ensemble de ces résultats appelle évidemment des approfondissements et des débats. Les problématiques sont nombreuses et importantes.

Méthodologie de l’enquête
L’enquête a été effectuée par téléphone du 30 juin au 10 juillet 2021 auprès d’un échantillon de 751 personnes de 18 ans et plus, tirées au hasard. L’échantillon a été redressé par rapport à la structure réelle par groupe âge et par genre de la population de 18 ans et plus. Concernant la taille de l’échantillon, si elle introduit un peu moins de précision que par rapport à un échantillon de taille standard (de 1 000 à 1 200), dans notre cas, on voit rapidement que, dès lors que l’échantillon dépasse quelques centaines d’individus, les estimations de proportions qu’on en tire varient assez peu. L’analyse croise les variables d’intérêt (celles sur lesquelles porte le sondage), avec les variables explicatives comme le genre, le niveau d’instruction, l’âge, la situation individuelle, la région ou le milieu de résidence… Elle croise aussi les variables d’intérêt entre elles. Il est clair que les impératifs de coller à l’actualité et/ou de publication rendent la durée de l’analyse extrêmement courte, alors que les questions soulevées devraient bénéficier d’approfondissements. Cette limite n’enlève pas toutefois l’intérêt d’un sondage dont l’objectif premier est d’essayer de mesurer l’opinion à un moment donné, sur un thème d’actualité le plus souvent.