Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Rapport Bm automne 2020

Date de création: 22-01-2021 18:32
Dernière mise à jour: 22-01-2021 18:32
Lu: 583 fois


ECONOMIE- ETUDES ANALYSES- RAPPORT BM AUTOMNE 2020

Photo : D. R.

La pandémie de Covid-19 a frappé l’Algérie au moment de la formation d’un nouveau gouvernement chargé de conduire des réformes politiques et économiques, et de rééquilibrer les finances publiques.

Dans sa note de conjoncture de l’automne 2020 sur l’économie algérienne, le groupe de la Banque mondiale (BM) pour la région MENA a établi sur la base des données disponibles sur la scène économique un constat sur les agrégats macroéconomiques de l’Algérie en pleine pandémie de la Covid-19, faisant ressortir une situation économique difficile, à laquelle les autorités tentent bien que mal de faire face.

La pandémie de Covid-19 a frappé l’Algérie au moment de la formation d’un nouveau gouvernement chargé de conduire des réformes politiques et économiques, et de rééquilibrer les finances publiques.

Ce qui a nécessité l’accélération des réformes structurelles pour rétablir les équilibres macrobudgétaires à long terme et encourager le développement du secteur privé, notamment à travers des textes de loi, et une conférence nationale sur le plan de relance économique et sociale est tenue pour tracer une stratégie.

Malgré tous ces efforts et les sommes consacrées à la lutte contre la pandémie qui sont de l’ordre de 3,7 milliards de dinars, l’économie nationale a dû faire face à un autre choc qui la guettait, celui de la chute drastique des prix du pétrole, ce qui a compliqué davantage la situation pour le gouvernement algérien.

Poursuivant son analyse, la Banque mondiale a souligné les incidences graves qu’ont subies le marché de l’emploi et la croissance en Algérie. Ainsi, à «l’approche du deuxième trimestre de 2020, l’élan économique est resté faible avec, au premier trimestre de 2020, une contraction de 3,9% de l’activité économique en glissement annuel», rappelle encore la BM.

Cette baisse est enregistrée suite au recul de la production dans différents secteurs, notamment les hydrocarbures avec -13,4%, et cela en dépit de la hausse des dépenses dans le Budget.

Pour le deuxième trimestre de 2020, les données sur la production industrielle publique indiquent une accentuation de la contraction globale enregistrée au premier trimestre de 2020 à la suite des mesures de confinement.

L’impact était très ressenti chez les entreprises publiques algériennes, qui ont subi d’importantes pertes de revenus en raison de la pandémie de Covid-19, en particulier dans les secteurs des transports, où toutes les entreprises ont subi d’importantes chutes de leurs revenus, et de l’énergie où le ministère a annoncé, en juillet, un audit de Sonatrach, suivi en octobre de coupes budgétaires chez Sonatrach et Sonelgaz de 182 milliards de dinars dans les dépenses courantes.

Une enquête du ministère du Travail a révélé l’impact négatif significatif de la pandémie de Covid-19 sur le marché de l’emploi. Les données préliminaires révèlent qu’environ 334 000 Algériens ont enregistré une baisse de leur nombre d’heures de travail, 53 000 se sont retrouvés au chômage de façon temporaire ou permanente et 180 000 ont subi des retards dans le paiement de leurs salaires.

Les secteurs les plus touchés étaient les transports, le tourisme, la restauration, l’hôtellerie, l’artisanat, l’énergie et le commerce de détail et de gros. En parallèle, le marché de l’emploi a fait face à une baisse de l’offre de main-d’œuvre, le nombre des demandeurs d’emploi chutant de 67 672 en janvier 2020 à 8579 en avril 2020.

Une enquête menée en juillet 2020 par le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (Care) révèle, quant à elle, la détresse financière du secteur privé.

En ce qui concerne le commerce extérieur, la situation n’était pas encore simple pour les autorités algériennes. Pour faire face à la baisse des recettes d’exportation des hydrocarbures, les autorités ont mis en œuvre des mesures pour limiter l’aggravation du déficit du compte courant.

Entre autres, la baisse des importations et la dépréciation du dinar. Cependant, durant le premier semestre de 2020, le solde du compte courant est resté stable à 9 milliards de dollars par rapport à la même période de référence de l’année précédente.

Pour les finances publiques, «la pandémie a entraîné une baisse considérable des recettes budgétaires et devrait conduire à une augmentation des dépenses de santé et de protection sociale», a souligné encore l’institution de Brettons Woods.

Selon les projections de la Banque mondiale, les revenus des hydrocarbures «passeront de 13,1% du PIB en 2019 à 9,5% du PIB en 2020, en ligne avec la contraction de la production et des prix des hydrocarbures».

L’impact touche aussi les recettes fiscales directes et indirectes, qui devraient «également diminuer, dans la foulée de l’activité économique, et l’incidence de la fraude fiscale pourrait augmenter compte tenu des difficultés économiques auxquelles sont confrontés les particuliers et les entreprises».

Le secteur bancaire lui non plus n’a pas été épargné. Il souffre d’un manque flagrant de liquidité, notamment des banques publiques, où elle a considérablement diminué au cours du premier semestre de 2020. La baisse est provoquée par la diminution des revenus des hydrocarbures.

En parallèle, «le resserrement des conditions de liquidité a amené les déposants particuliers à chercher à retirer leur épargne, exerçant ainsi une pression sur les dépôts d’Algérie». En termes d’inflation, le rapport a souligné que les pressions inflationnistes sur l’économie «restent pour l’instant contenues, avec des tendances divergentes entre les paniers alimentaire et non alimentaire de l’indice à la consommation nationale».