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Inflation 2020 (Ons)

Date de création: 26-12-2020 18:43
Dernière mise à jour: 26-12-2020 18:43
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ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES – INFLATION 2020 (ONS )

 

PHOTO : H. LYES

© Khelifa Litamine, El Watan, samedi 26 décembre 2020

Le taux de l’inflation annuel moyen en Algérie, communiqué jeudi par l’Office national des statistiques (ONS), se stabilise à plus de 2,3% à fin novembre dernier. Pour certains produits alimentaires, l’inflation est déjà à deux chiffres.

Selon les chiffres de l’ONS, repris par l’agence officielle APS, si les prix des biens alimentaires ont connu une baisse mensuelle de 1,6%, la hausse a touché les prix de la pomme de terre, qui ont enregistré une augmentation de 9,2%, et ceux des poissons avec plus de 3,8%.

Durant la même période, les prix des produits alimentaires industriels ont connu une hausse modérée de 0,6%, par rapport au mois d’octobre 2020, traduisant un relèvement des prix de certains produits, essentiellement les pâtes alimentaires (+15,5%), le couscous (+7,8%) et les légumes secs (+6,3%).

Les prix des produits manufacturés ont eux aussi enregistré un taux de +0,6%, alors que ceux des services se sont caractérisés par une évolution de 0,4%.

Par groupe de biens et de services, les prix du groupe divers ont connu une hausse de 2,0%, ceux du groupe «habillement chaussures» ont enregistré une hausse de 0,7%, le reste des biens et services s’est caractérisé soit par des variations modérés, soit par des stagnations, selon la même source.

De ce fait, durant les 11 premiers mois de l’année en cours, les prix à la consommation ont connu une hausse de 2,3%, malgré une baisse de 0,9% des prix des produits agricoles frais, indique l’ONS.

Quels effets sur l’économie en 2021

Si le taux de l’inflation semble, pour l’instant, moins conséquent, il prendra, en revanche, une direction ascendante l’année prochaine, dès l’entrée en vigueur des mesures de la loi de finances 2021, surtout avec le recul de la valeur du dinar algérien.

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Ainsi l’inflation sera l’un des agrégats économiques qui évoluera négativement au cours de l’année prochaine, notamment avec la dégradation de plusieurs facteurs économiques, tels que les recettes des hydrocarbures, et donc les réserves de changes, ce qui donnera un déficit très conséquent.

La loi de finances de 2021 prévoit un taux annuel d’inflation de 4,5%, dépassant celui des années précédentes qui était aux alentours des 2%. Mais, la réalité de l’économie nationale en ce moment, nous amène à penser que le taux d’inflation pour l’année prochaine sera beaucoup plus important que celui prévu par les organismes officiels.

En effet, plusieurs facteurs systémiques sont derrière cette hausse prévue du taux d’inflation, à commencer par la baisse de la valeur du dinar, qui enflammera notamment les prix des produits importés, qui subiront directement les effets du change, et en degré moins les produits semi-finis.

Selon l’économiste Yacine Ould Moussa, les autorités sont en train d’effectuer un ajustement structurel, qui aurait dû être fait depuis long temps. «Cet ajustement est nécessaire si l’Etat ne veut pas aller rapidement vers l’endettement extérieur», a-t-il estimé.

La hausse des dépenses publiques impactera également l’inflation, sachant que 60% des dépenses sont dirigées vers les salaires. Ce qui engendrera une augmentation dans la masse monétaire en circulation.

Cette masse est déjà alimentée en partie par les 6000 milliards de di-nars qui ont été injectés, il y a deux ans, dans l’économie, en termes de financement non conventionnel, afin de financer plusieurs déficits. Avec «l’absence de productivité en parallèle», certains produits «se retrouvent déjà dans une inflation à deux chiffres».

Poursuivant son analyse, Yacine Ould Moussa a souligné que les conséquences sur l’économie seront encore plus fortes, surtout sur les investissements, qui vont se rétrécir vu la hausse probable des coûts. L’impact sur l’emploi, où les chiffres du chômage sont déjà très affectés par la crise sanitaire, sera encore plus important.

Le pouvoir d’achat des Algériens subira lui aussi des dommages très significatifs malgré le maintien des aides de l’Etat pour certains produits essentiels.