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Noureddine Yazid Zerhouni

Date de création: 19-12-2020 19:04
Dernière mise à jour: 19-12-2020 19:04
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ADMINISTRATION- PERSONNALITES- NOUREDDINE YAZID ZERHOUNI

L’homme de tous les régimes

© Kamel Ghimouze/Liberté, samedi 19 décembre 2020

L’ancien ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, homme clé du régime Bouteflika entre 1999  et  2012, s’est éteint, vendredi 18/12/2020  à  l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja à l’âge de 83 ans.

Son  nom  reste  tristement  lié  aux  années  de  plomb  qu’a connues l’Algérie durant les années 70 et 80. Figure incarnant la période sombre de la Sécurité militaire,  Yazid  Zerhouni  était  un  des  personnages  ayant  structuré  la philosophie de la domination sécuritaire sur la vie nationale.

Responsable des services spéciaux, ambassadeur puis ministre de l’Intérieur, le “Malgache” s’est familiarisé avec tous les rouages du régime politique.

L’on retient de lui surtout sa dérive verbale  au  lendemain  de  l’assassinat du jeune lycéen Guermah Massinissa le 18 avril 2001 qui allait provoquer un bain de  sang  en  Kabylie.  Alors ministre  de  l’Intérieur, il  avait  qualifié  le  jeune  de Beni  Douala  assassiné  à  l’Intérieur  d’une  brigade  de la  gendarmerie de “voyou”.   

L’ancien  ministre  de  l’Intérieur  et  des  Collectivités  locales  et  non  moins homme  clé  du  régime  Bouteflika  entre 1999  et  2012,  Noureddine  Yazid Zerhouni s’est éteint hier, à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja à l’âge de 83 ans.

Pendant plus  d’une  décennie, il fut  l’un  des  plus  proches collaborateurs du président déchu qu’il servit même avec dévotion, contribuant déjà à consolider le régime Bouteflika durant ses deux premiers mandats.

Un cycle qui participera à planter le décor idoine pour des viols successifs de la loi fondamentale par la mise au pas de l’administration centrale et/ou locale et son asservissement pour les besoins électoralistes qui allaient perpétuer le règne des Bouteflika. 

Noureddine Yazid Zerhouni ne tardera d’ailleurs pas à se faire remarquer, en tant  que  premier  policier  du  pays, gardien  d’une fausse  pérennité,  par la répression sauvage qui s’abattit sur les manifestants de Kabylie durant le printemps noir de l’an 2001.

Il mettra davantage le feu aux poudres en qualifiant le jeune lycéen Guermah Massinissa de “voyou de 26 ans” au lendemain  de son assassinat par balles dans une brigade de gendarmerie à Beni Douala.

Dès lors, une situation quasi insurrectionnelle s’installa dans toute la région de Kabylie  et  gagna  même  d’autres  contrées  du  pays  au  moment  où  les gendarmes poursuivaient leurs expéditions punitives contre les manifestants et qui firent plus de 120 victimes.

Une tache noire qui colle depuis au nom de Noureddine Yazid Zerhouni dont le curriculum  vitae  prédestinait  pourtant  à  une  renommée  autrement plus valorisante.

Né en 1937 à Tabarka en Tunisie, il passa sa  jeunesse à Fès au Maroc et adhéra dès l’âge de 18 ans au FLN. À 20 ans, il est repéré par Abdelhafid Boussouf quI le recruta au sein du ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG).

En 1961, Noureddine Yazid Zerhouni qui n’avait que 24 ans fera partie de la délégation algérienne à Evian en tant qu’expert militaire. Rompu aux rouages des services de renseignements grâce à l’expérience acquise au sein de la direction de documentation et de recherche (DDR) du FLN qu’il dirigea dès 1958,  il  sera  chargé  dès  l’indépendance, de  la  direction  des  “services opérationnels” de la sécurité militaire.

À la fin des années 1960, il peaufinera son cursus scolaire en poursuivant des études  supérieures  en  droit  et  relations  internationales.  Nommé  par Boumediene à la tête du service des analyses et de la documentation de la sécurité militaire, il devient, quelque temps plus tard, l’un des plus proches adjoints de Kasdi Merbah alors patron des services secrets algériens auquel il succédera après la mise à l’écart de ce dernier par Chadli Bendjedid.

En 1982, il est remplacé par Mahdjoub Lakehal Ayat à la Sécurité militaire et rejoignit  le  corps  diplomatique  en  occupant  successivement  les  postes d’ambassadeur d’Algérie aux USA, au Mexique et enfin au Japon.

En  1999,  il  devient  un  incontournable  du  cercle  restreint  du  président Bouteflika  qui  lui  confie  dès son intronisation la mission d’organisation du sommet de l’OUA tenu à Alger au mois de juillet de la même année.

Noureddine Yazid Zerhouni gardera le portefeuille régalien de l’Intérieur et des Collectivités  locales  jusqu’au  mois  de  mai 2010 et  occupera par la suite le poste de vice-Premier ministre pendant plus de deux ans.

L’histoire retiendra également qu’en 2006, le défunt s’est fait remarquer en s’opposant farouchement à la loi sur les hydrocarbures, initiée par Chakib Khelil et approuvée par le Conseil des ministres.

Noureddine Yazid Zerhouni aurait  alors exprimé, séance  tenante, que son refus de cautionner une loi qui contribuerait à brader les richesses du pays, soit notifié dans le procès-verbal  de  la réunion. Une position saluée par le monde du travail et des partis de l’opposition à l’époque.