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Roman Jean Claude Fournier- "Le fou de Leila"

Date de création: 03-12-2020 18:29
Dernière mise à jour: 03-12-2020 18:29
Lu: 715 fois


EDUCATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH – ROMAN JEAN CLAUDE FOURNIER – « LE FOU DE LEÏLA… »

Le fou de Leïla. Roman de Jean-Claude Fournier. Tafat Editions, Alger, 2020, 335 pages, 800 dinars

L’Algérie, les années 80. Des enseignants français qui se retrouvent, dans le cadre de la coopération technique , affectés à Bejaia et sa région.

Un couple –des soixante-huitards endurcis - avec deux enfants en bas âge….Un célibataire …qui avait fait ses premières armes , en 62, juste avant l’indépendance du pays ,  comme soldat d’occupation…..petit comptable  du « Bmc » (lieu accueillant des « filles de joie » ) de la base navale de Ain el Turk….Tous avec , dans la tête, soit des images produites par l’imaginaire colonial : du soleil à gogo, du camping au bord de l’eau,une vie libre et libéré de la bureaucratie « métropolitaine »,  un bon salaire , des « indigènes » accueillants, pas rancuniers pour un sou….et la volonté d’accomplir une mission humanitaire d’importance…soit le projet (et l’envie) de participer à  nouvelle aventure « révolutionnaire ».

Hélas, pour eux, si Bougie et sa région sont généreuses en mer bleue , en merguèzes, en aires de camping conviviales et pacifiques, en « aventures » amoureuses avec les coopérantes célibataires,  en jeunes « indigènes » assez ouverts sur le monde extérieur….le reste est « décevant ». Pas de logement décent, une hygiène publique laissant à désirer, un approvisionnement en produits de première nécessité difficile…..et même le Sahara « déçoit ». Seuls les enfants –certainement la tête pas chargée du tout d’images d’ « avant »- sont heureux.

Un roman ? Le titre pourrait le laisser croire. En fait, le récit d’un homme qui, nostalgique d’une amourette vécue dans un Bmc (de l’ Armée française), avec une pensionnaire « indigène » , cherche à la retrouver…..en venant enseigner là où , disait-elle, elle est née. Orient , quand tu nous tiens !Ou, bien plutôt, une raison de vivre pour échapper à une vie « merdique ».

Un livre qui ne mérite pas une ligne de plus de commentaire.Mais comme je l’ai payé, je voulais en avoir pour mon argent.Je l’ai terminé difficilement…..

L’Auteur :Auvergnat. Né en 1942 à Montluçon (Allier). Enseignant d’anglais…..Il a « tenté l’aventure algérienne » (sic !) de 1983 à 1986 en tant que coopérant dans des établissements scolaires à Bejaia.

Extraits : « Dans cette atmosphère de colonie de vacances pour addos attardés, peu pressés de virer leur cuti soixante-huitarde, le temps semblait suspendu. L’exil leur communiquait l’impression de se trouver en équilibre instable entre les deux ères. Ils avaient vécu une jeunesse militante et exaltée.Puis venait l’âge d’une maturité rendue plus pessismiste par la réalité d’un monde qui résistait aux utopies généreuses » (p 64), « C’était comme si rien ne s’était passé vingt ans auparavant.On eût dit que les haines accumulées pendant des siècles et pendant la guerre de libération n’avaient pas laissé de trace dans le cœur des gens.Les rancœurs semblaient abolies par la fierté d’être enfin libres de décider soi-même de son destin.Et qu’importait si l’indépendance n’ avait pas encore changé significativement la vie des populations rurales et citadines » (p 107)

Avis :Un roman ? Non,surtout un essai…..raté, sur l’Algérie des années 80.Un fouillis d’observations,un embrouillamini de commentaires….. fruits bien plus de la déception de se retrouver, loin d’un nouvel Eldorado, dans un pays en pleine reconstruction.

Citation : « La traversée (en bateau pour la France) fut l’occasion de prendre un peu plus conscience du décalage culturel entre les deux rives de la Méditerranée.En vérité, il serait plus juste de parler de béance civilisationnelle » (p 242)