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Peine de mort- Débat

Date de création: 11-10-2020 12:54
Dernière mise à jour: 11-10-2020 12:55
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JUSTICE- OPINIONS ET POINTS DE VUE- PEINE DE MORT –DEBAT

Journée mondiale contre la peine de mort : Les crimes ravivent le débat en Algérie

©  MADJID MAKEDHI/El Watan,  dimanche 11 OCTOBRE 2020

 

Surfant, à chaque reprise, sur la douleur des familles endeuillées, des individus et des organisations, généralement d’obédience islamiste, appellent au «Quissas (Loi du talion)». «Œil pour œil, dent pour dent», lancent-ils, en s’adossant toujours sur la religion qui impose, selon eux, cette solution.

L’horrible meurtre de l’adolescente Chaïma au début du mois d’octobre en cours ravive le débat autour de l’application de la peine de mort en Algérie. Certains plaident pour l’exécution du criminel présumé, d’autres appellent plutôt à ne pas lutter contre le crime par le crime.

Mais on assiste toujours au même dialogue de sourds. Le débat n’avance pas. Il laisse place, souvent, à des polémiques stériles qui naissent à chaque fois qu’un crime du genre est enregistré dans le pays.

Surfant, à chaque reprise, sur la douleur des familles endeuillées, des individus et des organisations, généralement d’obédience islamiste, appellent au «Quissas» (Loi du talion) «Œil pour œil, dent pour dent», lancent-ils, en s’adossant toujours sur la religion qui impose, selon eux, cette solution.

Ils pensent, à tort et sans avancer de preuves tangibles, que la peine capitale «mettrait fin à la criminalité dans la société».

Du côté des autorités, le ministre de la Justice, Belkacem Zaghmati, a laissé entendre, récemment, que «la peine de mort sera rétablie partiellement, dans le cadre de la révision du code pénal». Si cette décision est confirmée, cela signifie que l’Algérie abandonne le moratoire adopté depuis 1993 qui suspend l’exécution des peines de mort dans le pays.

Des peines alternatives

Pour les défenseurs des droits de l’homme, ce pas en arrière est incompréhensible et contraire aux engagements internationaux de l’Algérie. Ils rappellent d’ailleurs la baisse sensible des condamnations à la peine infamante, prononcées par la justice algérienne ces dernières années.

Selon l’ONG Amnesty International, cette sentence a été prononcée une seule fois en 2018, contre 27 en 2017, 50 en 2016 et 62 fois en 2015. Tout en condamnant les crimes, les défenseurs des droits de l’homme appellent à des peines alternatives, telle que la perpétuité.

Ils avancent, dans la foulée, une multitude d’arguments prouvant que cette peine doit disparaître. Ils rappellent notamment l’existence d’erreurs judiciaires qui mènent à l’exécution de personnes qui s’avèrent, avec le temps, être innocentes. «La peine de mort est irréversible», précisent les abolitionnistes.

Cette peine, ajoutent-ils, n’a jamais réduit le taux de la criminalité dans les 49 pays qui continuent de l’appliquer dans le monde, soulignant aussi le fait que «cette sentence est utilisée, dans les régimes autoritaires, contre les opposants politiques». De plus, les premières victimes de cette peine sont les personnes défavorisées.

Selon l’organisation «Ensemble contre la peine de mort» (ECPM), «le droit à un avocat est un droit fondamental consacré au niveau international, comme dans la plupart des pays. Cependant, les pays rétentionnistes font figure de mauvais élèves».

Dans la pratique, ce droit est souvent mis à mal : manque de temps pour les avocats de travailler sur le dossier avant le procès. «La difficulté est d’autant plus grave pour les commis d’office qui ont peu de temps pour s’entretenir avec leurs clients, leurs rémunérations sont faibles», rappelle l’association.

Et de préciser : «L’accès à un avocat ou avocate dans une affaire où la peine de mort est encourue fait la différence entre la vie et la mort.» Aujourd’hui, 142 pays sont abolitionnistes en droit ou en pratique.

Clés

– 4 L’Algérie observe un moratoire sur la peine de mort depuis 1993

– 4 La tendance baissière des condamnations à mort se confirme dans le pays : 1 cas en 2018, 27 en 2017, 50 en 2016 et 62 en 2015

– 4 Seulement 49 pays dans le monde exécutent les peines capitales, contre 142 Etats abolitionnistes en droit ou en pratique.