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Moussaoui Mohamed Sadek (Mahieddine)

Date de création: 04-08-2020 15:49
Dernière mise à jour: 04-08-2020 15:49
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CULTURE- PERSONNALITES – MOUSSAOUI MOHAMED SADEK (MAHIEDDINE)

 

Moussaoui Mohaed Sadek , dit Mahiedine est  le premier responsable du cinéma en Algérie, celui qui dirigea le CNC algérien à l'indépendance. C'est au 26, rue Larbi-Ben-M'hidi que se situe la Cinémathèque algérienne. Dans cette large rue qui mène de la place de la Grande-Poste vers Bab El Oued, la façade déclare en arabe, en amazigh et en français qu'en ce lieu, le cinéma mondial a rencontré l'Algérie indépendante. Il fut un temps où Alger était non seulement la capitale des révolutionnaires mais aussi un carrefour cinématographique foisonnant.  Ce foisonnement fut porté tout entier par la Cinémathèque d'Alger. À l'origine de cette Cinémathèque algérienne, un homme, Mohamed Sadek Moussaoui, dit Mahiedine. Il a présidé avant l'Indépendance la cellule images et son du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il devient responsable de la communication du FLN à Alger. Lui vint d'abord l'idée de regrouper tous les films faits pendant la guerre d'Algérie, le cinéma de maquis et les reportages, tout ce qui avait servi au final d'«arme de propagande». Mahiedine comptait créer une espèce d'INA ainsi qu'une école de cinéma. Jean Michel Arnold, ami du fondateur de la Cinémathèque française Henri Langlois, lui suggère alors de créer une cinémathèque. C'est aussi ce même Mahiedine qui a voulu et permis le Festival panafricain d'Alger.
Au printemps 1956, quelques mois avant son arrestation, Mohamed Boudiaf, qui naviguait entre le Maroc et Le Caire, organisa à Tétouan le noyau d’un service d’information  pour remplacer celui du Caire. Mohamed Sadek Moussaoui et Hocine Bouzaher en étaient les premiers animateurs. Ils furent rejoint par un groupe de militants qui rédigea le numéro 8 d’El Moudjahid.
Après la création du GPRA, Mahieddine Moussaoui a été confirmé dans ses fonctions de «coordinateur de la collecte des images» au sein du ministère de l’Information, sous la direction de M'hamed Yazid. Mahieddine Moussaoui avait commencé à militer à Jijel après avoir vu son père se faire arrêter lors des événements de Mai 1945. Il était de ceux qui pensaient que l’image allait apporter beaucoup à la cause indépendantiste, ce qui en faisait un précurseur. La collecte des images en vue de leur utilisation pour internationaliser le conflit était un objectif majeur.
Il ne s’agissait pas, pour ceux qui prenaient des images, de devenir des cinéastes célèbres, mais de faire œuvre de combattants au service d’une idée.
Selon Pierre Chaulet, l’idée de Moussaoui était de mettre sur pied une «commission image et son, mais malheureusement, elle n’a pu voir le jour que fin 1959». Dans cette commission, disait encore Pierre Chaulet, «on essayait d’avoir une philosophie de la communication filmée», lit-on sur le site de la Cinémathèque, d'après un extrait du livre de Mohamed Bejaoui.
A l’Indépendance, c’est à lui qu’échut l’honneur de réaliser le premier long métrage algérien «Une si jeune paix», produit par le CNC.
Convaincu de l’importance des Archives, Mahieddine Moussaoui s’était entouré d’une équipe qu’il destinait à un grand projet de centre audiovisuel.  Dès qu’il fut installé à la tête du nouveau Centre national du cinéma (CNC), regroupant l’ensemble des activités cinématographiques, il demanda à Valentin Pelosse de travailler à la création d’une cinémathèque qui, au départ, n’était pas conçue comme un lieu de projection, mais comme un service d’archivage et de conservation. La priorité de Mahieddine Moussaoui était la création d’un centre pour regrouper en un seul endroit les archives photos et audiovisuelles rapatriées de Tunis. Son credo : «un peuple sans histoire n'est pas un peuple, un pays sans archives n'est pas un pays».
Partant de ce principe, il a organisé à Tunis le départ des archives du ministère de l’Information du GPRA, dans les jours suivant la déclaration d’Indépendance.
Mahieddine Sadek Moussaoui, est mort en avril 2007 à Paris à l’âge de 72 ans des suites d’une longue maladie.

Avant sa retraite, Mousaouia été Secrétaire général du ministère de l’Information au début des années 70 avec Mohamed Seddik Benyahia