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Cheikh Bouziane

Date de création: 05-07-2020 18:57
Dernière mise à jour: 05-07-2020 18:57
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HISTOIRE- RESISTANCE – CHEIKH BOUZIANE

Cheikh Bouziane qui fait partie des résistants algériens du 19ème siècle dont les crânes avaient été séquestrés depuis plus d’un siècle et demi en France et rapatriés (25) à l’occasion de la commémoration de la fête de l’indépendance et de la jeunesse, le 5 juillet 2020

. Cheikh Bouziane avait dirigé la résistance héroïque de l’oasis des Zaatchas, dans la région de Biskra en 1849. Ahmed Bouziane est originaire de Bordj Ouled-Azouz, petit village de la vallée de l'Oued Abdi dans les Aurès. Il était prédicateur religieux et nationaliste que l’Emir Abdelkader avait désigné comme chef de la tribu des Zaatchas. Au début de l’année 1849, deux ans après la fin de la résistance de l’Emir Abdelkader, il déclare la guerre sainte contre les troupes françaises en mobilisant les populations locales de la région de Biskra. Il se fixe avec sa famille (une femme, une fille, deux fils) dans le village de l'oasis de Zaatcha, à trente-cinq kilomètres au sud-ouest de Biskra. Connu comme étant l'homme le plus aisé des Zaatchas, intelligent et organisateur, Cheikh Bouziane prétexte l'augmentation de la taxe sur les palmiers pour déclencher l'insurrection généralisée de toute la région des Zibans. Cette insurrection qui débute le 16 juillet 1849, a été prise au sérieux par les autorités coloniales qui ont mobilisé d’importantes forces de répression dirigées par les officiers les plus sanguinaires de l’armée française, parmi lesquels le colonel Carbuccia et le général Herbillon qui avait reçu d’importants secours en hommes et en matériel avec ordre de mater les « rebelles » et de liquider Cheikh Bouziane qui avait réussi à galvaniser ses combattants et à recevoir le soutien de certaines tribus du Hodna et des Ouled Nail. C’est ainsi qu’après quatre mois d’affrontements ininterrompus, le général Herbillon ordonne le 7 octobre 1849, le bombardement à l’artillerie lourde des remparts entourant l’oasis de Zaatcha et réussit à ouvrir des brèches et à occuper la Zaouïa du Cheikh Bouziane. Les troupes françaises mobilisées pour faire le siège de Zaatcha dépassaient le nombre 8.000 soldats commandés par une armada d’officiers dont le tristement connu colonel Canrobert et une dizaine officiers aussi cruels les uns que les autres. Devant la résistance héroïque des compagnons de Cheikh Bouziane soutenu par la population, ordre est donné à la troupe de passer à l’assaut et de massacrer sans distinction tous les habitants de l’oasis, de couper les palmiers (10.000 au total) et d’incendier toutes les maisons. Voilà ce qu’écrit le colonel Canrobert au sujet de ce massacre collectif inhumain : « A mon réveil, je trouve devant ma tente, fixé à la baïonnette d’un fusil, la tête de Bouziane. A la baguette pend celle de son fils ; à la deuxième capucine est celle de l’un des autres chefs insurgés. Avant de les exposer au camp aux yeux des Arabes, qui pourront constater que leur shérif et ses califes sont morts, les zouaves ont voulu me faire l’hommage de ce sanglant trophée. Je suis écœuré ; je me fâche à la vue de ces dépouilles dignes des barbares : « Que voulez-vous, m’objectent les zouaves ; ils se défendaient : il fallait bien les tuer si nous ne voulions pas qu’ils nous tuent ». Je suis obligé de me résigner à cet usage indispensable pour frapper l’esprit des populations toujours disposées à se soulever ». Les résultats de cette bataille : près de 1.000 cadavres ont été découverts sous les décombres (hommes, femmes et enfants). Les français reconnaissent avoir eu : 165 tués dont 10 officiers et 790 blessés. Les crânes de Cheikh Bouziane, de son fils Hassan Bouziane et de son lieutenant El-Hadj Moussa Eddarkaoui, morts en héros le 26 novembre 1849, font partie des 24 qui ont été rapatriés le 3 juillet 2020 pour être inhumés le 5 juillet au carré des Martyrs d’El-Alia.