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Entretiens P.Martin et C. Drevet (avec) -"La langue française vue de la Méditerranée"

Date de création: 04-07-2020 17:16
Dernière mise à jour: 04-07-2020 17:16
Lu: 1022 fois


EDUCATION – BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ENTETIENS P. MARTIN ET C. DREVET (AVEC) – « LA LANGUE FRANCAISE VUE DE LA MÉDITÉRRANÉE »

La langue française vue de la Méditerranée. Entretiens réalisés par Patrice Martin & Christophe Drevet (Préface de Maïssa Bey). Editions Média –Plus , Constantine,  2011 ( Tarik éditions, Maroc, 2001, puis Zellige, France , 2011) , 188 pages, 700 dinars

 

Une sélection de trente  neuf entretiens (concis , précis, tournant autour de deux à trois questions) parmi les trois cent entretiens réalisés dans le cadre d’une émission (1997-2003) sur Médi 1 (radio/ Tanger).

L’idée de départ était simple : partir à la découverte des écrivains francophones du monde entier et qui accepteraient de partager leur parcours singulier et leur regard personnel sur la langue française. Une langue qu’ils ont appris à pratiquer , parfois difficilement, souvent assez facilement…..subie ou choisie, d’accueil ou d’exil, d’héritage colonial ou d’émancipation individuelle, de travail , d’amour, d’enfance ou de maturité, de résistance , de liberté….

Pourquoi la Méditerranée seulement ? Une réalité géographique et stratégique , mais aussi une réalité poétique et mythologique (Edgar Morin) qui en font la beauté et le mystère …Un lieu matriciel, « tissé de contrastes qui en font la beauté et le mystère  »  (Maissa Bey)  .

Pourquoi le français ? Sans abandonner les langues maternelles (arabe,  berbère, judéo-arabe, grec, espagnol, turc, italien…) qui sont toujours là, il y a une ou plusieurs rencontre(s) ,  puis  une sorte d’histoire (s) d’amour , chaque écrivain rencontrant ou recherchant un « souffle », celui de la liberté.

Deux  Grecs, deux Syriens, un Italien, huit  Algériens , six Tunisiens, deux  Espagnols, cinq Marocains, deux Egyptiens, cinq Libanais, deux  Albanais, un Palestinien…..

Driss Chraibi, Salim Bachi, Malek Chebel, Ismail Kadare,  Yasmine Khlat, Salah Stétié, Amin Malouf, Yasmina Khadra, Assia Djebar, Boualem Sansal, Albert Memmi,  Abdelwahab Meddeb, Elias Sanbar, Fouad Laroui…..

Sans eux, « les affluents  qui se déversent dans le fleuve de cette langue », selon Vénus Khoury-Ghata, qui rejette la langue française telle qu’elle s’écrit, dans le roman français actuel,… «   la langue hexagonale serait  une langue sèche, froide, sans aucun  lyrisme, sans âme, sans cœur, sans jus, sans suc, sans  sève » . Une langue qui ne parle pas à l’âme …..

 

Les Auteurs : Patrice Martin est un ancien journaliste d’Europe 1, France Info’ et M6 ayant rejoint Médi 1 en 1991. Chef de service…jusqu’en 1991. Il aurait été « limogé » pour avoir comparé (en conférence de rédaction) le parti politique marocain Pjd au Fn de Marine Le Pen. A vérifier ! Il avait été « récupéré » en tant que chef du service des langues géopolitiques de l’Audiovisuel extérieur de la France….

Le co-auteur, Christophe Drevet est (était ?) , aussi , on l’aura compris à la lecture de l’avant-propos, journaliste à Médi 1

 Avis : Conseillé à tous ceux qui n’aiment pas la langue  française…..et à ceux qui, francophones,  veulent se débarrasser de leur (s) complexes

Citations :  «  Les langues sont difficiles à apprendre mais faciles à oublier » (Vassilis Alexakis, écrivain  grec,  p 15) , « Je n’aime pas la méthodologie politique de la francophonie. Je n’aime pas la francophonie politiquement posée mais, par contre, j’aime beaucoup la langue française » (Rachid Boudjedra, p 40), « Le français, tel que je l’écris, ou même tel que je le parle, c’est une langue que je fabrique »  (Driss Chraïbi, p 58), « Si on est fidèle à une langue, on est fidèle à une terre, même si on n’a pas les pieds sur cette terre –là » (Colette Fellous, écrivaine franco-tunisienne, p 67) , « La littérature,  c‘est d’abord une question d’idées, de pensées et non pas de langue. La langue, c’est un moyen. En littérature, ce n’est pas la langue qui compte, c’est la générosité, le talent, le message qu’on veut communiquer » (Yasmina Khadra, p 87), « Ecrire, c’est un acte éminemment sensuel » (Yasmine Khlat, écrivaine libanaise, p 97), «  La France pour moi, c’est Paris, c’est une table sur laquelle il ya une machine à écrire. Mon imaginaire et mes souvenirs vont toujours piocher dans cet Orient que j’ai quitté » (Vénus Khoury-Ghata, écrivaine libanaise, p 100), «  Une langue n’est jamais que ce qu’on en fait » (Malika Mokedem, p 129), « Le français est une langue de résistance. C’est une langue qui est dans l’opposition, qui n’est pas la majorité (….) .C’est de là que naît la culture la plupart du temps «  (Wajdi Mouawad, écrivain libanais, p 133), « En se fabriquant sa propre langue ou en s’enfermant dans sa langue, on ne va pas très loin (….). Il faut s’accrocher au mouvement général, sinon les tendances au repli peuvent faire reculer dans le temps » (Boualem Sansal, p 163)