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Essai Ahmed Benbitour- "L'Algérie de l'espoir"

Date de création: 28-06-2020 17:19
Dernière mise à jour: 28-06-2020 17:19
Lu: 853 fois


VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-ESSAI AHMED BENBITOUR- « L’ALGERIE DE L’ESPOIR »

L’Algérie de l’espoir . Essai  de Ahmed Benbitour. Editions Dar El Khaldounia, Alger 2015 , 127 pages, 250 dinars

Trop intello’, Benbitour ? Au minimum, professoral avec un souci évident (forcé ?) de pédagogie.C’est la première impression retirée de la lecture de son « petit » livre qui ressemble bien plus à un constat et à un programme dressés bien plus par l’universitaire et (ancien) grand commis de l’Etat que par l’ homme politique . D’habitude , les hommes politiques algériens vont droit au but, descendant (dénonçant) en flammes ce qui existe chez les autres (le pouvoir) et énonçant des solutions…. pour la plupart généralistes. Chez notre homme, il y a une entrée en matière qui se veut (et qui est) rigoureuse, mais qui  pêche par des raccourcis, surtout ayant trait aux faits ou propos historiques  dont certains sont présentés rapidement et hors contexte (exemple concernant l’immense Ferhat Abbas, ce qui a entraîné une série de protestations et de rectifications).  D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi nos  politiciens, anciens ou nouveaux,  passent leur temps , s’escriment , quand ils écrivent (si, si, ça arrive !),  à raconter l’histoire du pays , à remonter son cours –au lieu de se fixer uniquement ( ou ,surtout, sur le présent et l’avenir) – avec le grand risque , en tant que non-historiens validés, de raconter ou de rapporter des « bêtises » et d’ajouter de l’ombre à la confusion intellectuelle déjà existante ou entretenue par  une certaine rancune, dans une ambiance de « règlement de comptes ».

Ceci dit, le reste est totalement dans ses cordes. D’abord, description d’un pays en « transition permanente » : à savoir, ni système politique autoritariste organisé, ni démocratie et ni économie administrée correctement planifiée ni économie de marché. Ensuite, analyse du système de gouvernance avec un Etat qui se caractérise par l’autoritarisme, le paternalisme et le patrimonialisme dans l’exercice du pouvoir et par la rente et par la prédation dans l’allocation des ressources : Un système « kléptocratique ».Après ,et cela coule de source, la grande question : Quelle stratégie pour la transition démocratique ? Beaucoup (trop) de questions et de comparaisons. Enfin, le programme pour construire…. une Algérie de paix de justice et de prospérité : avec des tâches proritaires, autour de la refondation de l’Etat et de  la refondation de l’économie .

L’espoir fait vivre !

L’Auteur : Universitaire de qualité (licence ès-sciences mathématiques , DEA en calcul des probabilités et statistiques de l’Université d’Alger, et Ph.D en sciences économiques de l’Université de Montréal), plusieurs fois ministre (dans cinq gouvernements successifs :Finances, énergie), sénateur, consultant international…..il est sorti du lot lorsque Chef de gouvernement avec A. Bouteflika, il avait démissionné.Il avait « osé » et ce n’était pas peu. Le reste est un long parcours d’opposant politique critique…

Avis : Du déjà dit ou publié (dans la presse) mais qui a l’avantage d’être rassemblé et actualisé. Au niveau du programme, une priorité aurait dû être mise en évidence  et non diluée dans  la refondation de l’école : la refondation du citoyen afin d’améliorer , sinon de changer, ses comportements individuels et collectifs , actuellement « bouffés » par la fatalisme et l’indifférence ,par l’absence de morale collective , par la violence et la corruption.

Citations «  Face à une crise grave, la solution ne peut venir que d’innovations et de nouveaux paris » (p 23), « En l’absence du minimum de rerspect des règles de bonne gouvernance, ce sont les individus qui prennent les décisions au lieu et place des institutions habilitées. C’est alors la non gouvernance » (p 41), « L’Etat en Algérie se caractérise par l’autoritarisme, le paternalisme et le patrimonialisme dans l’exercice du pouvoir et par la rente et la prédation dans l’allocation des ressources « (p 61), « Lorsque nous parlons d’élites, nous parlons de groupe de gens, pas d’individus dispersés ; de société, pas d’un désert ; de puissance et d’influence , pas de gens marginalisés ; de richesses et de savoir, pas d’individus dépourvus de moyens intellectuels et matériels » (p 97), « Un système qui n’est pas disposé à apprendre, qui n’est pas juste, qui ne sert pas les intérêts de l’ensemble de la société , qui est construit sur la rente et la prédation, est appelé fatalement à disparaître. Le régime totalitaire court à son effonderment et son autodestruction » (p 101)