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Pollinose

Date de création: 15-06-2020 16:28
Dernière mise à jour: 15-06-2020 16:28
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SANTE- MALADIE – POLLINOSE

 

Cette maladie se développe notamment dans les régions où le palmier est fortement cultivé.

Au-delà de ses aspects positifs innombrables, le potentiel phœnicicole dont regorge Biskra, entre autres,  se présente parfois comme étant source d’ennuis dont souffre une partie considérable de la population autochtone. Le palmier est en effet source d’une pathologie peu connue pour beaucoup d’Algériens. C’est l’allergie au pollen du palmier dattier, une pathologie dont on ne parle que peu, alors qu’elle est toujours présente dans la région. La rhinite et la conjonctivite sont parmi les principaux symptômes. 
Le Dr Nabil Cheriet, pneumo-allergologue ,  l’explique en détail : “La pollinose, ou l’allergie au pollen, se manifeste par des réactions allergiques caractérisées par un écoulement et un picotement du nez, une toux sèche, des démangeaisons, des maux de tête, des éternuements à répétition, de l’eczéma, et bien d’autres symptômes. Les sujets atteints de cette maladie, qui touche notamment les régions où le palmier est fortement cultivé, peuvent développer ces symptômes toute l’année.” “Les pollens du palmier contiennent une protéine végétale appelée «profiline», principalement impliquée dans cette réaction allergique, et elle est responsable des manifestations cliniques respiratoires.

Ce sont les grains de pollen qui provoquent des difficultés respiratoires, oculaires et des allergies cutanées, constatées chez beaucoup de personnes de tous âges”,. Interrogé sur le diagnostic de la pollinose, le Dr Cheriet souligne que “cela exige entre autres une certaine connaissance palynologique. Le diagnostic s’appuie essentiellement sur des tests cutanés allergologiques qui se font au niveau de la face antérieure de l’avant-bras, en mettant des gouttes de l’allergène.

Le dosage sanguin peut évoquer le diagnostic par la mise en évidence des immunoglobulines E (IGE) spécifiques des pollens du palmier dattier dans le sang des malades, puis on pique doucement à l’aide d’un stellar-point (petit bâtonnet en plastique conçu à cet effet), et la lecture se fait après 15 minutes, en mesurant le diamètre de la réaction cutanée qui se manifeste par une rougeur localisée au point de l’injection”. Pour ce qui est du traitement de cette maladie, l’allergologue  fait savoir que “généralement les médecins prescrivent à leurs malades des médicaments contre l’allergie dès que les premiers symptômes commencent à apparaître, et parfois ce sont de simples médicaments préventifs.

Et si le patient développe un asthme ou présente d’autres formes sévères, on recourt à la prescription des corticoïdes. On a, à titre d’exemple, traité des centaines de cas sous corticoïdes et anti-histaminiques, et la majorité des patients vient pratiquement de toutes les régions de la wilaya. La plupart ont des rhinites allergiques améliorées, alors que d’autres ont présenté des maladies associées, l’asthme bronchique, une allergie alimentaire par phénomène d’allergie croisée”. À la question sur les mesures à prendre pour se prémunir contre la maladie, le spécialiste en pneumologie recommande surtout d’éviter de se promener dans les palmeraies en période de pollinisation.

À propos de la prévalence de la maladie, l’interlocuteur indique : “Selon une étude clinique réalisée par le service de pneumologie du CHU de Beni Messous il y a quelques années, quasiment 16% de la population de Biskra sont atteints de pollinose, et la plupart des patients présentent d’autres maladies associées, telles que la bronchite, l’allergie alimentaire ou la rhinite allergique.” Concernant les actions de sensibilisation aux dangers de l’allergie au pollen, le Dr Cheriet rapporte que  : “L’année dernière, nous avons mené, à titre bénévole, une campagne de sensibilisation de grande envergure touchant les habitants des régions de Doucen, Djemorah et Zeribet El-Oued, où des consultations gratuites ont été effectuées dans les structures sanitaires locales. Nous prévoyons également de lancer une autre campagne de même nature qui serait éventuellement programmée après la disparition de l’épidémie de coronavirus. Lors de notre sortie, nous avons découvert de nombreux cas de pollinose.” L’interlocuteur réitère, en conclusion, son appel à l’évitement, qui est, selon lui, le seul moyen de se protéger contre cette pathologie qui peut évoluer vers un asthme bronchique sévère en l’absence de mesures de protection.