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Rachid Ksentini

Date de création: 08-05-2020 10:51
Dernière mise à jour: 08-05-2020 10:51
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CULTURE- THEÂTRE - RACHID KSENTINI

Le rire était son terrain de prédilection et son moyen d’expression. Chansonnier et homme de théâtre, Rachid Belakhdar, dit Rachid Ksentini, est un monstre sacré de la culture algérienne dont le plus fort de la carrière s’est situé entre les deux guerres, soit
entre 1926 et 1944.
Dix-huit années de dur labeur, tous azimuts, portant un message verbal au peuple algérien, un message empreint de nationalisme, de solidarité, d’union et d’identité. Le public le comprenait aisément et le lui rendait admirablement car, côté succès, l’ampleur et l’engouement ne seront jamais égalés de son temps. Cet artiste, qui a marqué de son empreinte la première moitié du XXe siècle, a été comédien, auteur, compositeur, humoriste et interprète. Il fut homme-orchestre et figure de proue dans la vie socio-culturelle de notre pays et ce, jusqu’à nos jours. Né le 11 novembre 1887 à la Casbah, au cours de son enfance, Rachid Ksentini effectue une scolarité studieuse à l’école coranique, sous la direction du maître Mohamed El Blidi, située à Zenqète Bouakacha, à la Casbah d’Alger, et très jeune, il décide de se lancer dans la vie socio-professionnelle. Il quitte très tôt l’école pour travailler comme apprenti ébéniste auprès de son père à Bab El Oued jusqu’à 1914. Après un apprentissage d’ébéniste à 27 ans, il va tenter d’élargir son champ de connaissances.
À la veille de la première guerre mondiale, il s’engage dans la marine marchande, curieux de nature et fin mélomane, il écoutera attentivement toutes sortes de musique. Le bateau où il embarque est torpillé par les forces navales allemandes. Les rescapés ont été repêchés par la marine anglaise qui les transfèrent ensuite à Marseille. De par son métier de matelot, il connut l’Europe, l’Amérique du Nord, la Chine et l’Inde.

De l’opéra jusqu’aux airs folkloriques et populaires locaux

Il apprend à gratter, en amateur, sur les cordes d’une guitare qu’il avait achetée sans aucune prétention. À ce moment-là, il ne savait pas qu’un génie campait dans sa personne. Dans la marine marchande, il connaitra beaucoup de pays ainsi que leurs musiques. De toute évidence, c’est une aventure qui va le mener à travers tous les continents : l’Europe, l’Amérique, en passant par la Chine et qui va durer douze années. Il revient en Algérie mais pour un bref séjour. Il repart ensuite en France ; la dernière étape fut Paris, où il exerça comme employé aux Galeries Lafayette. C’est au cours de cette période qu’il aiguise ses dons d’artiste dans de petits rôles de figuration, dans le monde du spectacle parisien. En 1925, il décide de revenir définitivement à Alger. Ce retour lui sera profitable, car il y trouve une véritable activité artistique, notamment théâtrale et musicale qui s’échafaudera autour de Sellali Ali dit Allalou (1902-1992) qui lui propose d’intégrer sa troupe théâtrale Ezzahia avec Mahieddine Bachtarzi (1897-1986). Ce duo prestigieux a donné naissance à une floraison d’activités et d’artistes qui connaitront plus tard un succès immense. Fort de son expérience, en plus du talent indéniable de comédien, c’est Allalou qui lui donnera sa première chance, un certain 12 avril 1926, sur la scène du Kursal d’Alger (salle démolie en 1928).
Leur collaboration se traduit entre autres par la présentation de la pièce Zaouadj Bouaklin le 26 octobre 1926 qui marque la première apparition de Rachid Ksentini sur les planches. Une prestation qui a subjugué le public. La collaboration des deux hommes se poursuit avec des adaptions par Allalou des séquences "des Mille et une nuits" où Rachid Ksentini obtient les premiers rôles. En 1927, il créé avec Djelloul Bachdjerrah, la troupe El Djazaïr dissoute peu de temps après.
Certes, Rachid Ksentini s’est imposé surtout dans le théâtre, mais, il s’est investi en parallèle dans la chanson humoristique à fond social. Nombreuses de ses chansons sont composées de musiques tirées du patrimoine national.
Rachid Ksentini meurt  à Alger le 4 août 1944. Il était marié à Marguerite Sevigné. Le couple divorce peu avant la mort de l'artiste