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Cheikh Namous

Date de création: 19-04-2020 20:39
Dernière mise à jour: 19-04-2020 20:39
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CULTURE- MUSIQUE- CHEIKH NAMOUS

( photo : D. R. )

Rachidi Mohamed dit Cheikh Namous. 100 ans, doyen des artistes algériens : Le maître incontesté du banjo vous salue bien !

©  HAMID TAHRI –EL watan, 30 JANVIER 2020  (Portrait/Extraits)

 

……... Aujourd’hui, il est sur le point de boucler ses 100 ans, qu’il a traversés, cahin-caha, mais toujours la muse en bandoulière. Artiste jusqu’au bout des ongles, il compte sûrement parmi les banjoïstes et les guembristes les plus doués que l’Algérie a enfantés.

Il l’est toujours, même si l’emprise de l’âge déploie ses ailes lourdes et solde ses séquelles inévitables……………………….

 Fils unique, Cheikh Namous est né à Soustara en mai 1920 à Dar Bonita, ainsi dénommée parce que son propriétaire, poissonnier, vendait de la bonite à la pêcherie. Namous a obtenu son certificat d’études en 1933 à l’école Sarouy. Sa famille est ensuite descendue à Zoudj Ayoune, où l’ambiance, malgré la pauvreté, était joyeuse. «Il y avait des artistes, des sportifs comme Bob Omar le champion de boxe qui habitait avec nous et dont la mère, Khalti Doudja, a vécu 108 ans.»

Virtuose du banjo

C’est le meilleur «bonjoïste» de tous les temps. Hadj El Anka ne s’est pas trompé. Il aura été parmi les premiers à inclure, à travers ce virtuose, cet instrument dans son orchestre. El Hadj, dans sa recherche de l’harmonie instrumentale absolue, s’était aperçu que les sons du banjo et du mandole étaient faits pour s’entendre. ……………………………..Pourquoi un gars si attachant, si agréable, a-t-il été affublé d’un tel sobriquet ? «C’est quelqu’un de mon quartier, un certain Benyahia, parti par la suite en France, qui m’a accolé ce surnom. Peut-être parce que j’aimais plaisanter. J’étais virevoltant, j’étais partout. Depuis, on ne me connaît que sous ce nom…………………… Al’état civil est Mohamed Rachidi, né le 14 mai 1920 à La Haute-Casbah. Il a quitté les bancs de l’école pour le monde du travail. Il exerce comme livreur chez Baranès. Les fins de journée, il les passait au café du quartier. «Et là, Mustapha Lavigerie, qui jouait fort bien de la guitare, me disait : ‘‘Ched el mizan y a djedek’’, et moi, tout ouïe, je m’amusais à taper sur la table avec mes mains. Je me suis payé un guembri à 20 F. C’est comme ça que je suis entré dans le monde de la musique», se souvient-il en évoquant les réticences de son paternel qui a fini par s’y faire. Comme il n’était pas bien rémunéré, il quitte la livraison pour le métier de receveur de bus au sein de la société Lambrosi«On faisait la ligne
Alger-Béjaïa-Skikda-Constantine, puis Batna-Biskra avec retour sur Alger par Bou Saâda. On gagnait 20 F par jour.»
 La Seconde Guerre mondiale a mis un terme à cette aventure avec la réquisition de tous les bus. Namous est recruté comme bagagiste chez Air France. Ses économies lui permettent de se payer un banjo à 400 F. «Avec cet instrument, j’ai pu me frayer une place dans l’orchestre de Abderrahmane Sridek, mais l’apothéose aura été sans doute ma rencontre avec El Hadj El Anka

 Parcours 

Cheikh Namous est né le 14 mai 1920 à La Casbah où il a grandi. Très tôt, il est attiré par la musique. Il tâte du mandole avant de devenir un virtuose du banjo. Sa première «sortie» artistique se fera à Koléa en 1941 avec El Hadj M’hamed El Anka. Il côtoiera les grandes figures de ce style musical. Il accompagnera El Ankis, Dahmane El Harrachi, Guerrouabi, Ezzahi, Hacène Saïd, Laâchab… Il fera plusieurs métiers, mais sa passion restera braquée sur la musique. Il intégrera la radio kabyle avec cheikh Noureddine. Et lorsque ce dernier s’orientera vers le cinéma au début des années 1960, c’est Namous qui sera chef d’orchestre de musique kabyle. A ce titre, il verra défiler les Cherifa, Yamina, Djida, Djamila, Taleb Rabah, Abdiche Belaïd, Akli Yahiatène, Arab Ouzelague et bien d’autres.
A 100 ans, Namous goûte à une paisible retraite parmi les siens. Namous est père de 14 enfants et a 84 petits-enfants. Il vit dans un modeste appartement à Diar El Djemaâ à El Harrach. Sa demande de bénéficier d’un appartement plus spacieux datant de quatre décennies est restée, hélas, lettre morte !