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Nouvelles Hakim Laâlam- "L'homme-carrefour...."

Date de création: 04-01-2020 18:58
Dernière mise à jour: 04-01-2020 18:58
Lu: 871 fois


CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- NOUVELLES HAKIM LAÂLAM- « L’HOMME-CARREFOUR.... »

L’HOMME–CARREFOUR ET AUTRES HISTOIRES D’UN PAYS IMPOSSIBLE. Nouvellesde Hakim Laâlam. Editions Frantz Fanon, Tizi Ouzou 2019, 198 pages, 600 dinars

En neuf nouvelles, l’auteur, fin observateur de la société dont il est très proche (chroniqueur de talent ....., d’abord à la radio puis au « Soir d’Algérie ») a fait le tour de la question ô combien cruciale de l’ « homo-algerianus », qu’il soit simple citoyen, cadre ou dirigeant. Bien sûr , comme tout journaliste du réel voulant capter l’attention du lecteur (normalement une qualité « obsessionnelle » chez tout journaliste qui se respecte....et qui respecte son outil de travail et le public......ce qui n’est pas généralement le cas chez beaucoup de ses confrères , hélas), il le fait avec son style désormais bien connu (il n’a qu’à voir les titres de ses ouvrages).......chargé d’humour mais assez caustique sans être méchant....On sent même qu’il est malheureux, quelque part,  de constater des situations déplorables. Sans s’avouer vaincu...car cela fait si longtemps qu’il mène le combat contre l’ignorance, l’intolérance et la bêtise humaine. Il l’a même payé assez cher, pour cela,  en étant « limogé » de la radio où il y excellait .

Donc, neuf nouvelles graves, humoristiques, presque toujours lucides,  donnant une forme et un contenu au « drame » algérien...un drame devenu, au fil du temps, inintelligible à force de contradictions et rendant presque impossible la compréhension de la « Dezedizie » (comprendre l’Algérie) .Il est vrai que cela ne date pas d’-aujourd’hui : il n’a jamais existé dans le monde de bon « algerionologue ». 

Neuf nouvelles donc, faisant le portrait de simples gens , de maîtres des lieux et  la description, en toile de fond, d’atmosphère d’une  désolation entraînant la Algériens dans le gouffre du non-sens.

Le sommaire : Le marabout/ L’homme-carrefour /L’amour aveugle /Le porte-bonheur /La ceinture/ Le Prix/ La dictature du moins (note : comprendre -) et les Maîtres obscurs de la Soustraction/L’immeuble des inutilités /Le crypto-tendinite ou complot rhumatoïde.

Des titres empruntant bien plus à la presse, correspondant assez bien au style du journaliste-chroniqueur mais, en fait, correspondant surtout à des contenus assez graves correspondant très bien au style et à l’engagement du nouvel ...écrivain. Bienvenue dans monde de la (new) littérature algérienne ....de langue française !Traducteurs, à vos méninges.

 

L’Auteur : Journaliste né en 1962. Après un passage à la radio publique « Chaîne III »,il est devenu journaliste chroniqueur dans le quotidien « Le Soir d’Algérie ».Ecrivain , déjà auteur de plusieurs ouvrages : « Le nez et la perte », « Enseignes en folie », « Pousse avec eux » et « Rue sombre au 144 bis »

Extraits : « Les gens oubliés aux carrefours de la ville pouvaient tout simplement être rappelés......tous les errants et les épaves des carrefours pouvaient tomber en dénuement total, voire friser la clochardise, mais il y avait une chose, un objet  dont ils ne pouvaient se séparer, encore moins ne pas en être dotés : le téléphone mobile !Un outil utile. Incontournable. Vital même. (p 31), « Le carrefour n’est qu’un carrefour. Un moment de vie. Sinon à quoi bon ?Ce qui m’aide à tenir, ce qui me pousse  à attendre ainsi, c’est le signal. Il finira par venir. Alors oui ! Je suis heureux, parce que j’ai un objectif, je poursuis un but » (p 41), « Les femmes peuvent avoir des jambes. Les autres femmes avaient le droit d’avoir des jambes. Et juste des jambes. Affaf avait les jambes » (pp 59-60), « Lui était véhiculé. Il avait une voiture. Il était passé de l’autre côté du trottoir. Du bon côté, celui des gagnants, des conquérants, de ceux qui avaient le pouvoir d’accélérer le cours de leur vie, de dépasser les limites, de s’aventurer plus loin que cet îlot... »(p 83), « Ils dressaient de lui le portrait d’un sage. Le Roi des sages. Le sage suprême que les autres sages , les sages subalternes, les sages intermédiaires, les sages stagiaires venaient voir pour boire ses paroles sensées et s’abreuver de ses conseils clairvoyants et en propager les bienfaits apaisants dans leurs pays , et partout dans le monde » (p 119)

 

Avis :Pour de bonnes nouvelles , ce sont de bonnes nouvelles !Il y a en a même   qui flirtent (plus que ça !) avec le grand art de l’écriture et de la pensée. A vous de les découvrir. Il faut seulement tout lire. Mais attention ! Plaisir de rire ou de sourire mais risque ......de pleurer en découvrant    le ridicule de situations....tuantes

Citations : « Tous les papas ont été à un moment donné de leur vie de plage des architectes émérites » (p 47), « Aimer, c’est protéger l’autre dans la détresse » (p 52), « Il n(et jamais bon de provoquer des remous dans les couloirs traditionnellement feutrés des bâtisses royales » (p 165) , « Tout le monde, de ce monde –là qui se taisait, était content et soudé autour du Consensus construit par Chafik 1er et ses 22 sages. Une soudure établie sur un système qui n’était pas sorcier, compliqué et difficile à décortiquer. Non ! Il reposait tout entier sur la gratification, elle-même assise confortablement sur la sacro-sainte règle du silence » (p 169)