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Récit Fadhma Aith Mansour Amrouche- "Histoire de ma vie"

Date de création: 27-10-2019 18:54
Dernière mise à jour: 27-10-2019 18:54
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CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECIT FADHMA AITH MANSOUR AMROUCHE- « HISTOIRE DE MA VIE »

Histoire de ma vie.  Récit autobiographique de Fadhma Aith Mansour Amrouche (Préfaces de Vincent Monteil et de Kateb Yacine).Editions Mehdi, Tizi Ouzou 2009 ( Paru chez Maspéro en 1968 , chez  La Découverte en 1991 et chez La Découverte-Syros en 2000)

221  pages, 400 dinars

 

 

C’est, selon l’expression d’un des préfaciers, Vincent Monteil, “Une vie. Une simple vie, écrite avec limpiditié par une grande dame kabyle, d’abord en 1946, puis en 1962, avant que la mort ne vienne la prendre en Bretagne , le 9 juilet 1967, à quatre –vingt-cinq ans”. C’est la vie de la maman de Taos et de Jean Amrouche. Elle raconte tout , dans les moindres details : sa naissance, son enfance de “fille naturelle”, rejetée par une “société close” , impitoyable, son baptême (1899), sa scolarité (elle fut une des toutes premières “indigènes” à fréquenter l’école française en Kabylie…….et “cela fit scandale”, la vie des kabyles chrétiens (mals à l’aise, à peine tolérés, déchirés entre les fidélités contradictoires), ses exils intérieurs et à l’étranger (en Tunisie), la vie quotidienne  dure…..très dure…( Kateb Yacine dira que “ce n’est plus un pays, c’est un orphelinat”) – d’autant qu’elle n’a jamais accepté d’être “ le bonne de personne (les colons cela s’entend) , surtout en pays kabyle” - et , surtout, la fierté d’avoir des enfants qu’elle a aimés par-dessus tous….avec sa Kabylie…qu’elle n’a quitté – avec regret car désormais toute seule - qu’après le décès de son époux, en décembre 1958 . 

Comme ses enfants Taos et El Mouhoub, c’est un “être-frontière” entre les deux rives de la Méditerrannée, comme on voudrait tellement qu’il en existât tant de nos jours. Kateb Yacine le dit si bien: “ Le livre (…) porte l’appel de la tribu, une tribu comme la mienne, la nôtre, une tribu plurielle et pourtant singulière, exposée à tous les courants et cependant irréductible, où s’affrontent sans cesse l’Orient et l’Occident, l’Algérie et la France, la Croix et le Croissant,l’Arabe et le Berbère, la montagne et le Sahara, le Maghreb et l’Afrique, et bien d’autres choses encore….un arbre de jouvence inconnu des civilisés, piètres connaisseurs de tout acabit qui se sont tous piqués à cette figue de barbarie, la famille Amrouche

 

Avis :  A lire absolument . Car, c’est “un défi aux bouches cousues”. A mon sens, elle est plus que digne de figurer au Panthéon des femmes –courage, des femmes-repère  de ce pays . Et , comme le dit Kateb Yacine “qu’on ne vienne pas me dire : Fathma était chrétienne!

Phrase à méditer : « Je suis restée , toujours, l’éternelle exilée, celle qui, jamais, ne s’est sentie chez elle nulle part. Aujourd’hui, plus que jamais, j’aspire à être enfin chez moi, dans mon village, au milieu de ceux de ma race, de ceux qui ont le même langage, la même mentalité, la même âme superstitieuse et candide, affamée de liberté, d’indépendance, l’âme de Jugurtha ! »