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Récit Omar Zelig- "Slim, le gatt et moi"

Date de création: 13-10-2019 12:10
Dernière mise à jour: 13-10-2019 12:10
Lu: 1102 fois


CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECIT OMAR ZELIG- « SLIM,LE GATT ET MOI »


Slim, Le Gatt et Moi. Un récit de Omar Zelig. Editions Dalimen. Alger
2009. 120 pages, 660 dinars

La bande dessinée ? Bouzid ? Moustache et les frères Belgacem ? Zina ?
Ah, Zina !Le Gatt ? Sid Es Dik, le gros propriétaire, Ameziane le
militant, Oued side story, Oued Besbès ....un seul nom revient
inéluctablement sur toutes les lèvres, petits et grands, aujourd’hui
encore  bien plus qu’hier. Slim ! Comme le dit , technologiquement
bien,  l’auteur de l’ouvrage, Omar Zelig (pseudonyme du journaliste
algérien …Luc Chaulet)  qui lui est consacré , « de 1969 à nos jours,
on a tous quelque chose de Slim, stocké dans le disque dur de nos vies
».
Pourquoi, parce que, tout simplement, cet homme tranquille, discret,
modeste (du moins celui que j’ai connu et qui a réalisé –gratuitement
-  la couverture de mon premier livre – un chef d’œuvre, la
couverture, pas le livre - sur le Nouvel ordre international de la
Communication édité à l’OPU, en 1980, ) …est le premier qui a abordé
l’information politique , économique et socio-culturelle  d’actualité
par le dessin (sous forme de « planche » ou parfois, tout simplement
de caricature)…..dans la presse (Algérie Actualité, Révolution
africaine, La République, El Moudjahid..eh, oui…) .Avec lui, la bande
dessinée qui n’était pas vraiment recommandable auprès des parents, a
commencé à entrer dans les foyers . Durant la colonisation ..et juste
après, on  lisait les « illustrés » en cachette car ils étaient
supposés nous détourner de l’école traditionnelle , ou tout simplement
, dans une société encore conservatrice, parce qu’il y avait tout
simplement des images….alors qu’ils nous « offraient » le monde, avec
des héros , d’un autre monde, il est vrai.  En Algérie, après
l’Indépendance, la bande dessinée  est entrée, avec Slim et ses
compagnons,  dans l’univers des adultes apportant une autre manière de
lire et de comprendre une société qui commençait à se compliquer la
vie , tout particulièrement avec sa multiplicité de « révolutions » :
agraire, industrielle, culturelle ….,  un parti unique de plus en plus
envahissant et des appareils administratifs de plus en plus
bureaucratiques. En face ,un individu, Bouzid, « qui est du peuple ,
mais qui n’est pas le peuple »….toujours soutenu par Zina, sa
compagne…son épouse…son amie….qu’importe, en tout cas plus que sa
moitié : avec l’éloge de la débrouille, le droit à la paresse, un
certain hédonisme.. …et la recherche du bonheur d’être Algérien  « au
moins de temps en temps ». L’Algérien vrai, quoi !


Avis : Slim se livre, « va à confesse » dans un livre excellemment
fait, avec un texte fluide ,pas ennuyeux pour un sou, accompagné de
dessins. Un véritable livre-dessiné. A signaler que la bande dessinée
culte "Les aventures de Bouzid et Zina" (Sned, 1981) figure dans la
liste des « 1001 BD qu’il faut avoir lu dans sa vie », selon un
ouvrage de 960 pages sur la bande dessinée mondiale récemment édité
par les éditions Flammarion.

Phrases à méditer : « A l’époque de notre descente aux enfers, quand
les gens disaient, « ça va mal », moi, je leur disais : « nous vous
inquiétez pas, ça va changer…mais en pire ! », et je ne croyais pas si
bien dire » ( Slim, p.118) et « Après ce qu’on a vécu, aujourd’hui,
souvent je crois que j’ai rêvé, cauchemardé plutôt.Ça, ça me tue.
….Ce qui me chagrine le plus, c’est que beaucoup de copains sont morts
pour rien. Pour quoi sont-ils morts ? Pour défendre les acquis de X ou
Y ? Les conteneurs ?.... » (p.118)