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Cyberguerre - Hirak Algérie 2019

Date de création: 22-09-2019 16:42
Dernière mise à jour: 22-09-2019 16:42
Lu: 1167 fois


INFORMATIQUE- WEB - CYBERGUEERE- HIRAK ALGERIE 2019

 (c) Nabila Saïdoun.Liberté, dimanche 22 septembre 2019

BATAILLE ENTRE LES POUR ET LES CONTRE LA RÉVOLUTION

La cyberguerre gagne le “hirak

“L’élection du 12 décembre prochain doit se tenir, et tous ceux qui sont contre sont des traîtres à la nation.” De pareils posts pullulent sur les réseaux sociaux pour contrecarrer le mouvement populaire en marche depuis le 22 février dernier. Ce procédé, qui ne date pas d’aujourd’hui, est, en fait, exacerbé par l’annonce de la date de l’élection présidentielle.

“Le Web est désormais un outil majeur de désinformation. Il devient presque  un allié de ce régime qui annonce la couleur en devenant de plus en plus répressif”, notent des citoyens sur facebook, résumant une situation des plus complexes dans laquelle s’entremêlent  des avis contradictoires. Inondés de fakenews et autres posts manipulateurs, les réseaux sociaux qui, jusque-là, ont été l’outil fort de la révolution deviennent une arme à double tranchant.

C’est carrément une bataille féroce qui est engagée entre les personnes favorables au statu quo et celles réclamant un changement radical de système. Le dernier exemple en date est cette page créée sur twitter pour soutenir l’élection présidentielle, “El-Djazaïr tantakhib”, très vite balayée par le hashtagRoho T… bil intikhabat taâkoum”, qui a eu un succès phénoménal.

C’est dire que toutes les tentatives de saboter le hirak n’ont pas eu l’effet escompté. Il devient, en effet, difficile de nier l’impact de ces intrusions qui deviennent de plus en plus palpables. “Le Web est désormais un outil majeur de désinformation et de contrôle.

Il devient presque un allié majeur du régime, n’était la vigilance de nombreux Algériens qui mettent à contribution leur savoir-faire technologique pour débusquer les fausses informations et autres intrusions des mouches électroniques”, nous explique un expert du Net, rejoint par Iheb Tekkour, également spécialiste des nouvelles technologies.

“Internet est devenu la plateforme la plus accessible où chaque partie tente de tirer son épingle du jeu et de faire croire qu’elle est majoritaire, quitte à recourir à des procédés pas toujours légaux ou du moins admis.”

Et de poursuivre : “Le plus dangereux et qui pourrait être préjudiciable au mouvement, ce sont les algorithmes qui font basculer la tendance.” C’est qu’il s’agit là d’un “net” avantage à la contre-révolution fomentée par des parties occultes qui profitent de cette faille technologique pour manipuler l’opinion et semer la suspicion.

Ils salissent carrément la réputation de certains activistes politiques en les décrivant comme des traîtres ou des perturbateurs à la solde de l’étranger. Car, au-delà des trolls et des fakenews, il s’agit désormais de récupérer de véritables pages facebook qui, initialement se revendiquaient du mouvement populaire, introduisent, actuellement, d’autres contenus aux fins de provoquer des divisions. “C’est en effet l’une des formes de cette cyberguerre où se distingue ce hirak.

On peut te voler ton identité digitale ou ton produit digital comme on peut te l’acheter aussi. Et c’est d’ailleurs ce qui différencie l’espace digital de l’espace réel”, soutient Farid Farah, enseignant chercheur et spécialiste des TIC, qui ira plus loin dans son analyse en précisant : “Le sort de l’Algérie se joue à l’intérieur de facebook beaucoup plus que dans la rue”, avant d’ajouter : “La révolution se passe dans l’espace digital associé à une interactivité entre l’espace audiovisuel et les réseaux sociaux.

Les partages, les fakenews, les commentaires, les like et dislikes quant à la crise algérienne deviennent des armes redoutables entre ceux qui veulent le changement et les autres.” Raison pour laquelle facebook devient un crachoir digital pour certains, sans remettre en cause la sincérité des activistes qui, d’ailleurs, en font les frais. 

C’est le cas de Boumala, dernière personne en date a avoir été arrêtée pour ses positions exprimées dans ses publications sur facebook. Mais le hirak n’a pas encore dit son dernier mot. La marée humaine qui a déferlé dans la rue vendredi est la preuve que le peuple est seul maître de son destin, et il ne peut en être autrement.