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Entrée privés 2019

Date de création: 14-06-2019 15:04
Dernière mise à jour: 14-06-2019 15:04
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FINANCES – BOURSE- ENTREE PRIVES 2019

Une dizaine d’entreprises privées ont déposé, en 2019, des lettres d’intention pour entrer en Bourse, qui suscite désormais  un «engouement» auprès des PME, a indiqué mi-juin  le président de la Commission de surveillance en opérations  de Bourse (COSOB), Abdelhakim Berrah.

Il s’agit de neuf Petites et moyennes entreprises (PME) et d’une grande entreprise, «ALMAG», qui est spécialisée dans la production de la margarine et ses dérivés, a expliqué M. Berrah dans un entretien accordé à l’APS. Les PME postulantes sont la société «S-five», activant dans le traitement des eaux usées, «Nopal Algérie» (cosmétiques), «UFMATP» (matériel de travaux publics), «ALG» (agroalimentaire) et «Casbah» (vinaigrerie). Les dossiers de quatre autres sociétés sont encore «au stade de maturation», selon M. Berrah. Cependant, ces PME, qui disposent d’une comptabilité conforme, souffrent d’une incapacité, de par leur petite taille, à répondre aux besoins du marché, ainsi que d’un manque de financement. L’entrée en Bourse, en décembre 2018, de la première PME «AOM Invest», avait suscité un intérêt pour ce marché chez d’autres entreprises de cette catégorie. Cet «engouement» a été également encouragé par l’effort de communication et de sensibilisation déployé par la SGBV et la COSOB auprès des PME et des chambres de commerce. S’agissant des conditions d’entrer en Bourse, M. Berrah a précisé qu’il s’agit notamment de se transformer en SPA (Société par actions) pour pouvoir ouvrir son capital à 10% au minimum, répartis sur trois investisseurs institutionnels ou 50 actionnaires personnes physiques (grand public).



La société postulante doit surtout, a-t-il dit, faire preuve de «discipline» dans la gestion. Par conséquent, elle doit être transparente, en fournissant, à son entrée, toute l’information sur son historique et sa situation financière et en divulguant régulièrement, une fois cotée, ses résultats ou tout évènement susceptible d’intéresser ses actionnaires. Cependant, malgré l’engouement de certaines sociétés privées, le «désintérêt» des entreprises pour le marché boursier reste «très marqué», a-t-il déploré. Selon M. Berrah, sur quelque 3 millions de sociétés actives en Algérie, dont 700.000 PME, la Bourse d’Alger, après plus de 20 ans d’existence, ne compte que six entreprises : Saidal, El Aurassi (publiques), Alliance Assurances, NCA Rouiba, Biopharm et AOM Invest (privées), avec une capitalisation boursière autour de 45 milliards DA seulement. Même si les origines de ce désintérêts sont diverses, M. Berrah estime que «l’absence de grandes entreprises publiques de ce marché en constitue l’origine principale». A trois reprises, l’Etat a fixé des listes d’entreprises publiques à introduire en Bourse. Et à chaque fois, «du fait de l’embellie financière, pour changement de cap ou pour d’autres considérations, l’Etat faisait marche arrière», a-t-il regretté. Sur les facteurs ayant conduit à «l’échec» de la démarche d’introduction des entreprises publiques en bourse, M. Berrah évoque, outre les surliquidités financières enregistrées ces dernières années, l’option du partenariat public-privé, annoncée avant d’être abandonnée à son tour. «Peut-être aussi que les gestionnaires publics n’ont pas bien compris le rôle de la Bourse», a estimé le président de la COSOB.

Capitalisation boursière :  0,2% du PIB

La capitalisation boursière actuelle de l’Algérie avoisine 45 milliards (mds) de DA, soit 0,2% du PIB, un ratio «très faible» par rapport au potentiel économique du pays, a aussi indiqué Abdelhakim Berrah. La capitalisation boursière en Algérie, c’est-à-dire la valorisation, au prix du marché, des actions en circulation des six sociétés cotées en Bourse d’Alger, est actuellement estimée à 44,888 mds de DA, contre 43,935 mds de DA à la fin 2018 et 40,587 mds de DA en 2017 (+8,25%), a expliqué M. Berrah.
Cette amélioration a été le fruit du rétablissement progressif du marché principal (celui des grandes entreprises), qui a gagné près de 3 mds de DA, en plus de l’admission de la société «AOM Invest» au compartiment des PME avec une contribution de 347,79 millions de DA à la capitalisation boursière. Cependant, sur un PIB d’environ 20.355 mds de DA en 2018, la capitalisation boursière ne dépasse pas les 0,22%. «Ce niveau de capitalisation ne reflète pas la taille de l’économie algérienne.
Il faut au moins arriver à un ratio équivalant à 10% du PIB pour assurer une bonne participation de la Bourse à l’économie. En plus, il faut au moins une vingtaine d’entreprises cotées pour avoir un marché dynamique et des actions liquides», a-t-il estimé. Pour ce qui est des 27 lignes d’obligations assimilées du Trésor (OAT) cotées, leur encours global s’élève actuellement à 456,316 mds de DA, contre 444,45 mds de DA (+8,16% par rapport à 2017). Le montant d’OAT émises en 2018 a été de 40,552 mds de DA. Quant au marché obligataire, il n’a connu aucune nouvelle introduction en 2018. La dernière émission d’emprunt obligataire coté remonte à 2009. Sur le marché obligataire institutionnel, où cinq emprunts sont en circulation (émis par le FNI, MLA, la SNL et la SRH), l’encours global des obligations en circulation s’élève actuellement à 166,8 mds de DA, contre à 168,2 mds de DA en 2018 (+2,3%). La Bourse d’Alger, accompagnée par 11 IOB (Intermédiaires en opérations de bourse), compte un peu plus de 13.000 actionnaires. Interrogé, par ailleurs, sur un éventuel impact du financement non conventionnel sur la Bourse d’Alger, il a estimé que ce mode de financement «n’a eu aucun effet sur le marché boursier».
Reste à savoir, s’est-il demandé, «si ce financement n’avait pas eu lieu et si les banques étaient, par conséquent, contraintes à réduire leurs financements, est-ce que les entreprises seraient-elles venues en Bourse ?».
Pour M. Berrah, «les ingrédients sont réunis aujourd’hui pour le décollage de la Bourse». A une question relative aux conséquences du mouvement populaire, entamé le 22 février dernier, sur le comportement des entreprises, il a répondu : «Cette conjoncture aura un effet positif en matière de respect de la transparence». «Le mouvement populaire plaide pour plus de transparence en général, dont la transparence dans les marchés publics, les appels d’offres, la gestion des entreprises, l’octroi de privilèges et de terrains. Ce regain de transparence ne peut être, une fois concrétisé, que positif pour la Bourse», a-t-il expliqué.

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Qu’est-ce que la Bourse ?

La Bourse d’Alger, dénommée «Société de gestion de la bourse des valeurs mobilière» (SGBV), a été créée en 1997 avec pour actionnaires les six banques publiques que compte le pays (BDL, BEA, BADR, CPA, BNA et CNEP). Elle comprend, en vertu du décret législatif 93-10 du 23 mai 1993 qui la régit, les organismes suivants: - Une Société de gestion de la Bourse des valeurs. - Un dépositaire central des titres dénommé Algérie Clearing, une société par actions détenue par les banques et les sociétés cotées. - Des intermédiaires en opérations de Bourse. - Une Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) qui constitue l’autorité de régulation du marché des valeurs mobilières. Actuellement, la Bourse d’Alger compte six titres que sont El Aurassi, Saidal (publics) et Alliance assurance, NCA Rouiba, Biopharm et AOM Invest (privées), totalisant une capitalisation de 45 milliards de DA, soit 0,2% du PIB. - Le 3 septembre 1999: première cotation à la bourse d’Alger de l’entreprise publique agroalimentaire ERIAD Sétif, qui ouvre 20% de son capital. L’entreprise s’est retirée de la Bourse en 2006. - Le 20 septembre 1999 : le groupe pharmaceutique public SAIDAL est coté. - Le 14 février 2000 : l’hôtel public El-Aurassi fait son entrée en bourse. - Le 7 mars 2011 : Alliance Assurances devient la première entreprise privée à entrer en bourse. - Le 3 juin 2013 : la société privée Nouvelle conserverie algérienne de Rouiba (NCA) entre en bourse. - En mars 2016 : C’est au tour du laboratoire pharmaceutique privé Biopharm de s’y introduire. - Le 12 décembre 2018: la société AOM Invest Spa, activant dans le développement et l’exploitation de projets touristiques fait son entrée à la Bourse d’Alger. - La Bourse d’Alger est composée de trois marchés que sont : - Le marché principal: destiné aux grandes entreprises. Il abrite actuellement, Saidal, El-Aurassi, Alliance Assurances, NCA-Rouiba et Biopharm. - Le marché PME : Il compte une seule société (AOM Invest). - Le marché des titres de créance, composé d’un Marché des obligations (émises par les sociétés par actions) et d’un marché bloc OAT, réservé aux Obligations a ssimilables émises par le Trésor public. Ce dernier compte actuellement 27 lignes cotées englobant plus de 450 milliards de DA.
 

L’Algérie peut désormais accéder aux marchés financiers internationaux grâce à la signature , début juin, d’un accord entre la COSOB et l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (OICV), a indiqué Abdelhakim Berrah. «L’Algérie était sur la liste grise des pays qui ne coopèrent pas avec l’OICV.

L’Algérie peut désormais accéder aux marchés financiers internationaux grâce à la signature récemment d’un accord entre la COSOB et l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (OICV), a indiqué Abdelhakim Berrah. «L’Algérie était sur la liste grise des pays qui ne coopèrent pas avec l’OICV.
De ce fait, elle ne pouvait pas accéder au marché de capitaux étrangers. Maintenant qu’elle a signé le Multilateral Memorandum of Understanding (MMoU), elle rejoint la communauté internationale des pays coopérant contre le blanchiment d’argent via les marchés financiers et les infractions boursières transfrontalières», a précisé dans un entretien à l’APS. Il a tenu, toutefois, à préciser que l’Algérie, même avant la signature du MMoU, «n’avait rien à cacher» en matière d’informations financières. Elle avait juste un cadre juridique qui ne lui permettait pas d’échanger ce genre d’informations avec le reste du monde. Il a fallu que la loi de finances 2018 soit promulguée pour donner la possibilité à la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) d’échanger ces informations avec les 122 autres signataires du MMoU.
«Si un pays signataire ouvre une enquête sur un opérateur suspecté de fraude, il peut demander à toutes les autorités de régulation signataires du MMoU, à savoir tous les pays à l’exception des pays en guerre comme le Yémen, l’Irak et la Lybie, des informations sur cet opérateur», a encore expliqué M. Berrah. La signature du MMoU met ainsi l’Algérie aux normes internationales et vient compléter les autres mécanismes d’entre-aides judiciaires et d’échange d’informations déjà existant en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, la corruption et la fraude transfrontalière.
 De ce fait, «l’Algérie pourra envisager d’ouvrir sereinement sa Bourse à l’investissement étranger et attirer des investisseurs internationaux, du moment qu’il sera plus facile, grâce au MMoU, d’obtenir des informations sur l’origine des fonds investis et sur l’identité des investisseurs et des bénéficiaires effectifs». Afin de vulgariser les avantages du MMoU, il a indiqué que la COSOB organisera en septembre prochain un atelier technique pour informer toutes les parties concernées sur son fonctionnement pratique.