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Stades de foot- Révolution -Liès Bourouis

Date de création: 16-04-2019 19:01
Dernière mise à jour: 16-04-2019 19:01
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SPORTS (ET JEUNESSE)- OPINIONS ET POINTS DE VUE- STADES DE FOOT- RÉVOLUTION –LIÈS BOUROUIS

 

La révolution vient…des stades de foot

(c) Liès Bourouis/www.fildalgerie.com, avril 2019

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·        Le mouvement populaire né le 22 février dernier est la conséquence d’un cumul d’injustice, de corruption et de gestion catastrophique des affaires du pays durant au moins ces 20 dernières années pour ne pas dire depuis le recouvrement de notre indépendance. Toutefois, il n’est un secret pour personne que l’influence des ultras des stades de foot n’est à présent plus à démontrer.
A coups de chants et slogans entonnés chaque week-end dans les ‘’Kop’’ des enceintes sportives, les fans de l’USMA, CRB, MCA, USMH, MCO, CSS et autres ESS et JSK étaient aux premiers rangs des  manifestations et des marches qui ont forcé l’admiration du monde entier de par leur pacifisme. Mieux, ces jeunes inconditionnels ont été à l’origine de la révolution car si on revient quelques années en arrière, on se rend compte que les premiers signes de révolte ont pris forme dans les stades. Des jeunes qui étaient assurément plus que visionnaires dans la mesure où ils prédestinaient déjà la situation qu’on vit aujourd’hui. Des banderoles et des slogans hostiles au régime de Bouteflika étaient ouvertement affichés.                                                                                      Symbolisant parfaitement cette prise de conscience, le tube ‘’Casa Del Mouradia’’ des ultras ‘’Ouled El Bahdja’’ de l’USM Alger, écrit en 2018, qui dénonce les intentions de Bouteflika de briguer un 5
ème mandat est devenu l’hymne (presque) officiel des manifestants qui ont vite adopté et appris par cœur cette chanson politique. C’est dire que les supporters étaient déjà certains que le clan présidentiel n’allait pas reculer en dépit des pressions d’ici et là.


Le mouvement populaire né le 22 février dernier est la conséquence d’un cumul d’injustice, de corruption et de gestion catastrophique des affaires du pays durant au moins ces 20 dernières années pour ne pas dire depuis le recouvrement de notre indépendance. Toutefois, il n’est un secret pour personne que l’influence des ultras des stades de foot n’est à présent plus à démontrer.
A coups de chants et slogans entonnés chaque week-end dans les ‘’Kop’’ des enceintes sportives, les fans de l’USMA, CRB, MCA, USMH, MCO, CSS et autres ESS et JSK étaient aux premiers rangs des  manifestations et des marches qui ont forcé l’admiration du monde entier de par leur pacifisme. Mieux, ces jeunes inconditionnels ont été à l’origine de la révolution car si on revient quelques années en arrière, on se rend compte que les premiers signes de révolte ont pris forme dans les stades. Des jeunes qui étaient assurément plus que visionnaires dans la mesure où ils prédestinaient déjà la situation qu’on vit aujourd’hui. Des banderoles et des slogans hostiles au régime de Bouteflika étaient ouvertement affichés.                                                                                      Symbolisant parfaitement cette prise de conscience, le tube ‘’Casa Del Mouradia’’ des ultras ‘’Ouled El Bahdja’’ de l’USM Alger, écrit en 2018, qui dénonce les intentions de Bouteflika de briguer un 5
ème mandat est devenu l’hymne (presque) officiel des manifestants qui ont vite adopté et appris par cœur cette chanson politique. C’est dire que les supporters étaient déjà certains que le clan présidentiel n’allait pas reculer en dépit des pressions d’ici et là.

Les mêmes scènes sont et surtout la même ambiance est observée dans tous les stades d’Algérie où se déroulaient les rencontres de championnat de foot de Ligue 1 et Ligue 2 Mobilis et même des paliers inférieurs. Des critiques acerbes sont lancés sous forme de chants à l’égard du pouvoir. A l’image de cette vidéo tournée dans le métro d’Alger, à une semaine du début du mouvement populaire, dans laquelle, on aperçoit et on entend des fans du CR Belouizdad chantaient « Bouteflika le marocain, il n’y aura pas de cinquième mandat » (Bouteflika yal marroki, makanche ouhda khamsa) qui a fortement résonné lors des marches.                                  Le ton a été même lancé en 2014, au lendemain de la réélection de Bouteflika pour un 4ème mandat. Dans le ‘’Kop’’ du stade de 20 août, des ultras du CR Belouizdad arboraient une banderole dans laquelle, on pouvait lire « Félicitations au peuple algérien pour le changement de la chaise » (mabrouk châab taghyir el koursi), allusion faite à la maladie du président de la République. Quelques années pus tard, les supporters du MCA ont sorti uns formidable chanson intitulée ‘’Soug Ellil’’ (marché de la nuit) dans laquelle, ils racontent la malvie de la jeunesse algérienne.


Partout, dans tous les stades d’Algérie, la révolution couvait. Amir DZ, l’activiste exilé à Londres, connu pour ses positions anti-pouvoir, s’invite lui aussi dans les stades et son nom est scandé dans les tribunes et les ‘’Kop’’’. A Ain M’lila, les fans de l’équipe locale déploient un tifo qui faisait du prince héritier saoudien Salmane et du président US, Donald Trump, les deux faces d’une même pièce. Il n’en fallait pas plus pour créer un sérieux incident diplomatiques avec l’Arabie saoudite, à telle enseigne que notre Premier ministre à cette époque, Ahmed Ouyahia, s’est vu obliger de condamner cet acte et de présenter les excuses officielles de l’Algérie au royaume wahabite, ce qui a provoqué une vague d’indignation et n’a fait qu’exacerber le sentiment des algériens à l’égard du régime de Bouteflika.                                                                                                  Peu à peu, les langues commençaient à se délier en dehors des enceintes sportives. La suite ; tout le monde la connait. La contestation s’installe désormais dans la rue. Merci à qui ? En partie aux supporters de foot qui ont donné une belle leçon de maturité (politique) au régime qui pensait longtemps qu’il avait réussit à les endormir avec le sport-roi.