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Essai et poèmes Amar Belkhodja- "Momo, le poète béni..."

Date de création: 26-03-2019 16:42
Dernière mise à jour: 26-03-2019 16:42
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SOCIÉTÉ- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ESSAI ET POÈMES AMAR BELKHODJA- « MOMO,LE POÈTE BÉNI »

Momo, le poète béni. Essai et poèmes de Amar Belkhodja, El Ibriz Edition, Alger 2013., 200 dinars, 142 pages.

 

Chaque ville d’Algérie est, quoi que l’on dise, quelque part orpheline d’un homme qui la représente dans ses dimensions culturelles, cultuelles et sociétales....L’incarnation de la cité .Point de politique, du moins directement mais seulement pacifiquement et intelligemment.

Pour ce qui concerne Alger (et pas seulement sa Casbah),....Himoud Brahimi, dit Momo décédé depuis plusieurs années, en juin 1997 .....certainement épuisé par les douloureux événements vécus durant la décennie rouge est celui qui nous manque le plus (je parle ici de la génération qui a vécu et/ou connu, à l’âge de dix-huit vingt ans, Alger et ses lieux culturels et de convivialité emblématiques juste après l’Indépendance

L’homme réunissait plusieurs qualités en sa « force tranquille » : La  simplicité, la discrétion, la bonhommie, l’assurance sans prétention....et, surtout, un sens extraordinaire de la communication. Là où il passait (avec un éternel couffin à la main), il n’y avait qu’envie de « tailler une bavette »  avec lui et ce dans le plus grand des respects, sinon de l’admiration. Il est vrai que ses exploits et sa « carrière » étaient plus qu’enviables.

Grand sportif (il avait enseigné, comme moniteur,  l’éducation physique aux jeunes au niveau de la Casbah , un stade se trouvant près la caserne des zouaves), pratiquant le yoga, fan de plongée sous-marine, recordman du monde de la nage en apnée (5 mn 45 secondes sous l’eau) , acteur de cinéma (dont un film documentaire 100% algérien de 1952 sur « Les plongeurs du Désert » où il y tenait le rôle principal,  de Tahar Hannache, le premier cinéaste algérien....et le film culte de Zinet, « Tahia Ya Didou » ) , poète... mais aussi philosophe (porté sur l’interprétation des fois religieuses, il a publié en 1958, « L’Identité suprême »), parfois incompris (quel est le philosophe qui l’a été ?).......et, surtout, amoureux  fou d’Alger et de sa Casbah, un lieu qu’il n’a jamais quitté et où il y est décédé. D’ailleurs, le premier poème dédié à la Casbah portait le titre « Mienne Casbah »....et c’était en 1949 à Paris.....Un déclic, dira-t-il capital d’un amour qui va inciter Himoud Brahimi à regagner le pays natal, abandonnant Mouloudji, Sartre, Brassens, Simone Signoret, Boris Vian.....

Côté poésie, l’auteur de l’essai qui a tenté de tout regrouper comme œuvres de Momo, les a classées en trois genres, chacun correspondant à une période de la vie de notre héros :

Ya Bahjati d’abord ! « Mienne Casbah », « Architecture » (dédié à la ville d’Alger) , « Révérence » (chantant la baie d’Alger) , Encore « Mienne Casbah » (dédié à Paul Guion et Le Corbusier) , « Ressourcement » (toujours La Casbah), « Quand donc comprendra-tu ? », « Ya Bahdjati »... un poème en hommage à son ami de toujours, « Tahya Didou » et « Si j’avais à dire ce que je devais dire ».

 Poèmes ensuite !En tout , une quarantaine

De la poésie spirituelle enfin !

 

 

L’Auteur : Né en 1941 à Tiaret. Ancien journaliste à El Moudjahid (quotidien ), historien- chercheur. Plusieurs ouvrages à son actif.

 Extraits : « La Casbah était victime de l’indifférence. Non !Plus que l’indifférence. C’était du dédain » (Momo, p 16), «Mienne Casbah/Joyau de ma vie/ Je sais l’amitié que éprouves à l’égard de la fidélité /Et les combats dans tes ruelles, qui portent encore en eux/ La résonnance de la liberté, paraissent plus propres/Au milieu de leur saleté/ Cette saleté diabolique qui s’acoquine aux agitations/ Des gens avides d’argent et de gloutonnerie « ( Momo, p 21), « En devenant la mémoire de La Casbah, Himoud Brahimi en devient l’âme » (p 25)

Avis :Une re- découverte. Himoud Brahimi dit Momo : Un homme..... un vrai. Un poète.....un grand .Un grand amoureux de la vie et de la foi. A lire. A conserver précieusement.

Citations : « Il vaut mieux aider un homme qui reconnaît avoir été le véhicule d’une erreur que de seconder un autre qui prétend diriger la vérité «  (Momo, p 7),  « Les insoumis, le régime politique tentera toujours de les faire taire » (pp 17-18), « La révolte est humaine. Pour un homme intelligent, la médiocrité ne passe pas » (Momo, p 19) , « C’est s’aimer dans ce que l’on aime, quand on aime ce que l’on sème » (Momo, p 63)