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Mouvement contestation 2019- Slogans

Date de création: 20-03-2019 18:33
Dernière mise à jour: 20-03-2019 18:33
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VIE POLITIQUE- ENQUETES ET REPORTAGES- MOUVEMENT CONTESTATION 2019- SLOGANS

(c) Liberté/Mohamed Mouloudj, dimanche 17 mars 2019

Les marcheurs, qui ont pu, grâce à une bonne dose d’ingéniosité, adapter à chaque fois les mots d’ordre brandis, ont démontré une prise de conscience inégalée face aux manœuvres continues du pouvoir en place.

Un florilège de slogans apparaît à chaque manifestation publique. Depuis le 22 février dernier, cette éclosion de messages politiques ne s’estompe guère. Entre sarcasme et dérision, les slogans choisis par les manifestants expriment de manière distincte et éclatante une profondeur politique singulière. À cette limpidité du message politique transmis et réclamé à travers des pancartes et des slogans, c’est l’adaptation de ces mêmes formules à chaque évolution de la situation qui surprend. Si au début des manifestations, le rejet du 5e mandat pour Bouteflika a dominé les slogans brandis, le refus de la prolongation de l’actuel mandat a également suivi la décision du chef de l’État d’annuler la présidentielle, donc de surseoir à une autre mandature.
Aussitôt la décision prise, les manifestants ont adapté leurs slogans à la nouvelle donne, tout en gardant ceux en relation avec le départ du système. “Nous avons dit, vous allez partir tous”, “On a dit, donc, ce sera tous”, “Le peuple s’engage, système dégage” sont, entre autres, les slogans qui reviennent dans chaque manifestation publique depuis près d’un mois. Pour la manifestation de vendredi écoulé, il faut noter que le génie populaire n’a pas chômé pour autant. Tous les slogans relatifs au 5e mandat ont été presque bannis des marches.
Ceux qui ont apparu concernent notamment la prolongation du 4e mandat. On y a vu des pancartes dénonçant “un mandat de 4,5”, ou bien “un mandat 4+”. À côté du rejet de Bouteflika, les dernières décisions du pouvoir ont été largement commentées par la rue. La nomination de Bedoui comme Premier ministre et Lamamra comme adjoint a été l’une des “vedettes” de la manifestation. Pour exprimer le rejet de cette décision, des marcheurs ont exprimé leur refus par des slogans à la fois hilarants et désopilants, mais fermes. Même la conférence de presse animée conjointement par les deux responsables n’a pas échappé à la caricature des manifestants qui ont présenté l’événement comme un carrefour où les questions des journalistes prennent une direction et les réponses en prennent une autre. Une autre donne a aussi été largement reprise à travers les slogans. Ce sont les agissements de Lakhdar Brahimi. Brocardé et qualifié de tous les noms d’oiseau, les concepteurs des slogans et des pancartes se sont, en effet, déchaînés sur le personnage. “Vous avez toujours laissé la guerre derrière vous”, ont-ils rappelé, ou bien “Vous êtes diplomate ou infirmier de Bouteflika ?”, se sont interrogés les manifestants. À l’adresse du président français Emmanuel Macron, la rue n’a pas été tendre. Les déclarations officielles de la France, comprises comme une prise de position en faveur du système, ont fait réagir les marcheurs. D’autres ont rappelé à Macron que “l’Algérie française, c’est fini”. Un jeune a brandi une pancarte sur laquelle il invite les responsables français à s’occuper des “gilets jaunes”. Avec art et précision, la quasi-majorité des slogans criés ou brandis durant toutes les manifestations exprime une position claire et assumée par le mouvement.