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Etude Fatiha Loualich- "La famille à Alger...."

Date de création: 09-03-2019 18:05
Dernière mise à jour: 09-03-2019 18:05
Lu: 1076 fois


POPULATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ETUDE FATIHA LOUALICH- « LA FAMILLE A ALGER.... »

La famille à Alger. XVIIè et XVIIIè siècles. Parenté, alliances et patrimoine. Etude de Fatiha Loualich (Préface de Bernard Vincent).  Said Hannachi, Editions Média-Plus, Constantine, 2017 ( Editions Bouchène, France, 2016) , 423 pages, 1 500 dinars

 

Elle a consulté plus de quatre mille actes concernant Alger – couvrant , de manière inégale certes, la période allant du XVIè siècle au milieu du XIXè siècle - et elle a exploité plus de deux mille qui ont été examinés d’une manière exhaustive, répertoriés et classés dans un ordre thématique (principalement le fonds ottoman d’Alger, la série el-mahakim shar’yya) .

Tout s’est centré sur Alger, alors , à la fin du XVIè siècle, Cité d’au moins 60 000 habitants , ville-port ouverte sur la mer, et donc l’une des plus grandes villes méditerranéennes du temps , constituant un impressionnant kaléidoscope social, avec une série de milieux « communautaires » ou professionnels : ulémas, khodja, raïs, janissaires, maçons, Turcs , Andalous ....  dont la solidarité est renforcée par l’endogamie. Cependant, nous dit le préfacier (Bernard Vincent qui a encadré l’auteure dans sa recherche), bien des facteurs et en premier lieu les aléas démographiques ont brisé les lignées , et les nombreuses vagues d’immigration ont favorisé un réel brassage social . Les signes abondent à travers les alliances matrimoniales entre Algérois de souche et janissaires ou fonctionnaires turcs qui ne sont pas rares. D’ailleurs , l’auteure a relevé des legs opérés par les Turcs en faveur de la Grande Mosquée ou de Sidi Abderrahmane, le saint patron de la ville .

Certes , la recherche s’est axée sur Alger et d’aucuns pourrait arguer qu’Alger ne reflète pas réellement la société algérienne et n’en serait pas représentative....et , que pour bien étudier la société algérienne, il faut le faire à partir des villes de l’intérieur. Or, pour l’auteur  la réalité est tout autre : c’est à partir d’Alger qu’on peut faire une histoire sociale de l’Algérie car,  «  c’est à partir des archives d’Alger (bien tenues) qu’on peut le mieux étudier le local et le global, tout en considérant que chaque localité se distingue par ses particularités , ses détails, l’histoire de chaque ville étant le reflet des sources qu’elle a produites ».Mais, les archives d’Alger ne reflètent pas uniquement le local car on y retrouve des traces de l’ensemble des villes et provinces : « C’est le local dans sa dialectique du global »

Première partie : l’exploitation d’une partie importanate des archives, les actes de mariage et de répudiation, de demandes de divorce, des inventaires après décès et des successions.

Deuxième partie : l’analyse et l’exploitation des résultats des différentes enquêtes menées pour aborder le patrimoine sous ses multiples aspects

Troisième partie : l’étude des consultations et des fatàwa délivrées par l’instance judiciaire

Enfin , la conclusion reprenant les différents résultats et les conclusions partielles des différents chapitres et parties

Et, des annexes très riches.

 

L’ Auteure : Professeur à l’Université d’Alger. Elle a publié plusieurs articles dans diverses revues sur l’Algérie durant l’époque Ottomane

Extraits : « Alger, capitale du pays, est une ville marquée par la coexistence de plusieurs groupes sociaux. Cette diversité  a fortement influencé la population dès le début de la période ottomane » (p 29), « Au niveau des mahakim, chaque rite avait le quotidien à gérer avec des pics d’intensité. La mahakma hanafite avait une activité prenante avec un rythme assez intense d’enregistrement des biens habus, la totalité des fondateurs ayant opté pour ce rite.  La mahakma malékite, quant à elle, devait affronter les pénibles péripéties des successions et les tracas des partages » (p 352)

Avis : Destiné aux spécialistes , aux descendants et  aux mordus de l’époque.

Citations : « Les sociétés ouvertes qui accueillent des populations venant d’horizons divers laissent peu d’espace pour la fermeture et le cloisonnement social » ( p 30) « Le nom contribue à créer la personne sociale et fonctionne comme un signe de classe » (p 41), « L’acquisition d’un bien est un acte d’investissement, un placement ; sa transmission constitue un acte de transcendance du temps. Opter pour une forme de transmission, c’est choisir la dimension humaine qui devra le mieux caractérieser l’acte. En effet, la transmission n’obéira pas uniquement au bon gré ou aux désirs des contractants. Le collectif encadre, bloque, entrave ou oriente les gestes et les actes »  (p 169)