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Essai Mouloud Ounnoughène- "Mohamed Iguerbouchène

Date de création: 23-02-2019 20:40
Dernière mise à jour: 23-02-2019 20:40
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CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI MOULOUD OUNNOUGHENE- « MOHAMED IGUERBOUCHENE.... »

Mohamed Iguerbouchène, une œuvre intemporelle. Essai de Mouloud Ounnoughène. Dar Khettab, Boudouaou  2015, ???? dinars, 127 pages.

« Une personnalité pareille, une sommité pareille devait être « exploitée » ; elle recélait un trésor de connaissances musicales, il fallait tirer de lui le maximum de profit culturel.... ce n’est guère un musicien théoricien ; il était excellent « praticien ».....la Rta est passée à côté d’Iguerbouchène ». Ainsi s’exprime Zoheir Abdelatif, directeur de la chaîne II durant vingt ans (1963-1983) et producteur au sein de la radio et de la télévision algérienne. Le drame c’est que peu ou pas d’archives existantes sur les passages du grand artiste...et il a fallu attendre quelques décennies avant que Boualem Aïssaoui (Cim) lui consacre une série  télévisée .

Du talent ? Bien plus, un génie de la musique universelle puisant dans le patrimoine national.Reconnu par les plus grands mais , hélas, encore assez méconnu ou ignoré par les nôtres, petits et grands. Peut-être, en raison ,de son « autre » dimension ?

Né un vendredi 13 , en novembre 1907, à Ait Ouchène du côté de Azzefoune , ayant fréqauenté l’école primaire des Aghribs (où il suivra aussi une instruction musicale dispensée par un instit’ mélomane) , il habite, avec ses parents la Casbah d’Alger tout en emportant avec lui sa flûte de roseau et quelques airs de folklore....C’est du côté du kiosque  « square Bresson » qu’il rencontre le monde enchanteur des orchestres. Le reste est fait d’un  hasard heureux. Parti en Angleterre , « adopté » en 1919 - après accord du père -   par un vieux seigneur écossais , le comte Ross, ayant « découvert » (à l’école anglaise sise rue du Croissant) le petit prodige ,  sa vie est depuis jalonnée d’études dans les meilleures écoles de musique : Londres, France, Italie, Allemagne. A vingt ans, il écrivait ses premières pages......et durant l’été 1925, se trouvant en Autriche, il présenta (du côté du lac de Constance) deux rhapsodies mauresques sur des thèmes spécifiquement algériens  dont « La Kabylie rhapsodie n° 9 ».

On dénombre  près de 600 œuvres et 86 musiques de films (dont celles de « Pépé le Moko » et de « Les plongeurs du désert » de Tahar Hennache en 1955) ) éparpillées en Europe, aux Etats-unis et en Algérie

Ami de Piaf (dont la grand-mère maternelle était de Kabylie), de Taos Amrouche, de Mohand Tazerout (le philosophe) , de Leila Bensedira ( une très grande cantatrice d’opéra  de l’entre deux-guerres...encore une illustre inconnue en Algérie, son pays ), de Camus , maîtrisant plusieurs langues (anglais,allemand, espagnol, françis et, naturellement, l’arabe) , toujours modeste , malgré sa grandeur et son immense talent, inexploité ou /et mal exploité car ignoré ou méprisé  par l’Algérie indépendante, et travaillant (à la Rta) au cachet , formateur direct ou indirect car exemplaire ,  « il s’en est allé , le 21 août 1966 (à Hydra-Alger), pianissimo, à l’âge de 59 ans, méconnu, avec un petit sourire moqueur au bout des lèvres, comme s’il voulait dire, « Vive l’amour et la liberté »  (Mustapha Sahnoun, témoignage)

 

L’Auteur : Neurochirurgien , musicien, ancien producteur et animateur d’émissions radiophoniques sur les musiques du monde, ayant produit (avec son groupe, Massin’s, un album de fusions musicales , passionné par les effets et les impacts de la musique sur le cerveau ; auteur ,déjà, d’un ouvrage sur les « Influences de la musique sur le comportement humain »....spécialiste  de l’œuvre d’Iguerbouchène

Extrait: « Père du métissage musical en Algérie, Iguerbouchène a synthétisé , voire assimilé, différentes cultures musicales » (p 6)

Avis : La musique du monde....et d’Algérie présentée par un neurochirurgien. Un petit bijou de connaissances.

Citations : « Le théâtre et le cinéma ont largement contribué au développement de la chanson algérienne avec sa diversité tant harmonique, rythmique que stylistique » (p 33), « Iguerbouchène avait la vie pleine de notes ;sa vie était musique, il en maîtrisait pratiquement tous les genres et styles musicaux «  (Témoignage de Mustapha Sahnoun, p 103)