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Roman Saad Taklit- "L'Allemande de mon village"

Date de création: 23-02-2019 20:30
Dernière mise à jour: 23-02-2019 20:30
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POPULATION – BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN SAAD TAKLIT- « L’ALLEMANDE DE MON VILLAGE »

L’Allemande de mon village. Roman de Saâd Taklit. Editions Dahlab, Alger 2016, 650 dinars, 271 pages .

Faits authentiques....romancés , cela va de soi. Un homme (Abdallah Kahla, née en 1917) , une femme (Edith Ursula Scherzer, née en 1927), ! Une très belle, très grande et interminable histoire d’amour à la fin de la 2ème guerre mondiale entre un Algérien d’El Kherba , près de Bougaâa (ex-Lafayette) , soldat (car ayant fui le pays pour échapper à la vengeance d’un Caid zélé qui l’avait giflé et qu’il avait « assommé »...en octobre 1939) faisant partie alors des forces armées françaises ayant fait plusieurs campagnes)  ....et une très charmante allemande, jeune photographe de son état . Première rencontre presque par hasard, premier regard, grand flash.....un amour prédit il y a très longtemps par le guezenna de Bougâa .

Quelque temps après, il l’épouse,  vivent ensemble en Allemagne puis en France (içi dans une atmosphère de « racisme » anti-« boche ») , puis partent au pays du mari, acompagnés de leurs  trois enfants , Fatima, Said et Kiltum (l’épouse de l’auteur)

Ursula gère un laboratoire de photographie, le premier du genre dans la région ; le couple gère aussi une salle de cinéma (où Ursula, devenue ‘Amti Saleha pour les habitants , crée une séance destinée aux seules femmes. Premier film projeté aux femmes : Mangala , fille des Indes).

Dotée d‘une forte personnalité et de qualités humaines indéniables, femme simple généreuse, charitable, compréhensive, ayant dès son arrivée l’Algérie au cœur, devenue musulmane (dans la discrétion la plus absolue, par modestie et par prudence se sachant dans le viseur des forces coloniales d’occupation) ,Amti Saleha , « l’Allmania »,  devenue algérienne en 1964,  a laissé , aujourd’hui encore, le souvenir d’une sainte.Le merabet Sayed ne s’était pas trompé !  Elle est décédée début mars 1991....et Kahla Abdallah est mort en 1998. Un couple dont la mémoire collective garde encore un souvenir intense.

 

 

L’Auteur :Né à Bougaâ en avril 1948 (wilaya de Sétif), élève du Lycée Mohamed Kerouani, diplômé en Sciences économiques de la Faculté d’Alger ....et, déjà, deux romans (2012 et 2015). Celui-ci est le troisième

Extraits : « Ce qu’a vécu la population durant l’année 1945 restera gravé à jamais dans notre mémoire. Une année maudite, un hiver épouvantable » (p 151),  « Oui l’Algérie , c’était son pays d’adoption. Un pays qu’elle aimait plus que tout, depuis ce jour béni où elle avait posé ,pour la première fois, le pied sur les quais d’Alger » (p 226)

Avis :Un livre simple, une histoire émouvante (d’un couple, d’une famille d’une région, d’une société ouverte sur le monde...) ,une écriture maîtrisée, un style sans prétention, peut-être trop de digressions avec une impression (peut-être fausse) de remplissage.

Citations : «  Dans cette campagne déshéritée......dans ce monde où les loisirs et les distractions n’existent pas, l’oisiveté est considérée comme une honte, un déshonneur. Se coucher tard, se lever tôt....En ces temps de misère (1930...) , ces fiers campagnards ne connaissent ni repos, ni sorties, ni vacances » (p 50)