Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Roman Khaled Graba- "Le chemin de traverse"

Date de création: 06-02-2019 12:40
Dernière mise à jour: 06-02-2019 12:40
Lu: 966 fois


HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN KHALED  GRABA- « LE CHEMIN DE TRAVERSE »

Le chemin de traverse. Roman de Khaled Graba. Casbah Editions, Alger 2016, 814,95 dinars (+ 14,95 : bienvenue à la nouvelle Tva)  dinars, 150 pages

 

C’est le roman de la Kabylie « heureuse »( !?) à la veille de la Révolution armée, mais ceci  personne ne le savait. Tout juste le pressentait-on à l’appoche du 1er Novembre. Ainsi, le geste de Idir, 25 ans à peine,  se débarassant, d’un bon coup de fusil bien ajusté, de Bob le garde-champêtre , un Algérien « pourri » jusqu’à l’os,  faisant régner la terreur est , peut-être , le signe annonciateur du grand soulèvement. Il est vrai qu’il avait, par le passé, fréquenté l’école coranique du coin et même l’école publique, rattrapé par les besoins de la famille en main-d’oeuvre agricole.  Il est vrai qu’il avait connu –en tant qu’apprenti couturier - Alger et la misère  des « réfugiés » à la Casbah, entassé dans des chambrettes san  aération. Il est vrai qu’il avait assisté, tout petit, à un meeting de Messali Hadj. Il est vrai qu’il était parti en France ramener son père, malade et brisé par la dure vie d’émigré .Il est vrai, qu’il avait assisté, juste avant sa mésaventure avec Bob, en route pour Akbou afin de vendre les produits de sa récolte de tabac (interdite par la colonisation qui en avait le monopole) , par hasard, dans un refuge de montagne , à une sorte de « réunion » de trois personnes assez étranges....préparant un « coup »....et qui , déjà, parlaient d’une échéance toute proche

Pas si heureuse que ça , la Kabylie sous la colonisation. N’empêche. Il  y avait, tout de même , une certaine vie, faite de labeur ininterrompu, sur des morceaux de terre chiches mais suffisants pour survivre. Il y avait le village  et son organisation millimétrée vivant au rythme des anciens  , de la dignité  et de l’honneur.....avec une révolte qui couve, qui couve.

C’est l’histoire, donc , des Ath Ourlane  de Thagouts, un village haut perché .....déjà créé après une révolte, ce qui est tout dire. Trois frères en fuite, trois clans...qui, au fil du temps ont donné des « hommes », fidèles , encore une fois, au rendez-vous de l’Histoire.

L’Auteur :Né en 1946, à la Casbah d’Alger, mais une bonne partie de son enfance au village de Kalâa Nath Abbas (une citadele abritant le tombeau de Mohamed El Mokrani) . Diplômé de l’Ena, une longue carrière dans la Fonction publique...et une retraite bien méritée ,partagée entre Alger et le village natal.......avec , au bout, ce roman.

Extraits : « Cela se passe ainsi dans nos montagnes austères. Les sentiments sont souvent tus ; ils s’expriment seulement dans les actes, froidement. Jamais d’effusion dans le propos ou dans le geste » (p 25) , « C’était (le fusil) plus qu’un ami fidèle, une partie de lui-même. En ces lieux hostiles, le fusil était un moyen de défense, mais aussi un symbole. La consécration de la virilité » (p 115)

Avis : Bien écrit, dans un style simple, peut-être le style des sexagénaires et plus. Un histoire émouvante et instructive.....tout particulièrement quand le mode de vie du village et de ses habitants est décrit de manière méticuleuse.

Citation : « Dès qu’elle cesse d’abriter la vie, la maison se meurt » (p 56)