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Roman Saad Khiar - "Le soleil n'était pas obligé"

Date de création: 04-02-2019 12:26
Dernière mise à jour: 04-02-2019 12:26
Lu: 967 fois


POPULATION- BIB LIOTHÈQUE D’ALMANACH- ROMAN SAAD KHIAR-« LE SOLEIL N’ETAIT PAS OBLIGÉ »

Le soleil n’était pas obligé. Roman de Saad Khiari. Hibr Edition, Alger 2017. 650 dinars, 174 pages

 

Une courte histoire d’un très vieille dame , un dame, « algérienne » d’origine européenne (une pied-noir !).......qui, en 1962, est devenue brusquement (elle ne sait d’ailleurs pas pourquoi et le comment fut un déchirement ) une « rapatriée » . Pourtant , elle n’avait rien à se reprocher d’autant qu’elle faisait partie de la couche la plus pauvre et ses amis les plus proches étaient soit des « communistes » , soit  des syndicalistes de la banlieue ouest algéroise , censés être proches des « Arabes » ( des familles de travailleurs, des dockers, des petits commerçants, des marins.... aucun rapport avec les grands domaines agricoles, les grands viticulteurs et les riches propriétaires »)

En fait, ce n’est autre que Marie Cardona, la fameuse fiancée du fameux Meurseault de « L’Etranger » de Camus . Pensionnaire d’une maison de retraite dans le sud de la France, elle a eu vent de l’ouvrage de Kamel Daoud et a cru comprendre que l’Arabe en question assassiné n’était autre que le « frère » (l’unique frère )  de K. Daoud.  ....Donc,  elle voudrait  rencontrer ce dernier  pour lui expliquer que son fiancé d’alors, exécuté pour meurtre, ne méritait pas un tel sort..... le hasard, la malchance et le soleil ayant joué un mauvais tour aux destins  . Elle se fera donc inviter en Algérie ; un pays (nouveau) qu’elle redécouvre plus de cinquante ans après.  Un périple, en compagnie d’une plus jeune amie, tenant de la découverte, du pèlerinage et de la grande explication..........et de l’amour .

Marie ne rencontrera pas K. Daoud, trop pris par ses activités journalistique et d’écrivain à succès, mais rencontrera la nouvelle Algérie : parfois déçue de ne pas retrouver les odeurs , les senteurs , les souvenirs et  les paysages de sa jeunesse , mais ravie de découvrir un pays au soleil et aux hommes toujours chaleureux et accueillants . Sa jeune amie trouvrera même  « chaussure à son pied » !Le temps des incompréhensions et des drames serait-il révolu ? Et, le temps de l’oubli et de la réconciliation serait-il donc venu ? Pour l’instant ce n’est qu’un roman et de la fiction. Mais , qui sait ?

 

L’ Auteur : Cinéaste diplômé de l’Idhec de Paris....Collaborateur de plusieurs titres de presse. Premier livre sur le dialogue interreligieux.

Extraits : « Il faut éviter d’aller seul au cinéma pour voir des films comiques ou des films d’horreur . Pour les films comiques, on a l’air bête de rire tout seul et pour les films d’horreur, on a besoin d’être avec quelqu’un pour se rassurer » (p 27), «Je ne peux m’interdire de penser qu’en privant l’Arabe d’un nom on l’ait condamné à la double peine, puisqu’après lui avoir pris sa terre, on lui enlève son nom » (p 172) 

Avis : Un livre à l’écriture simple, fluide et juste. Une histoire qui « fait très vrai » ............. et qui incite à la « réconciliation ». Plaisant à lire.

Citations : « Les gens qui ne vivent  pas au soleil ne connaissent rien de la vie parce qu’ils ne vivent pas dehors. Ils vivent dedans et quand on vit dedans on ne voit pas le soleil et quand on ne voit pas le soleil, on ne voit pas la vérité » (p 17) , « Dans un couple , il y a deux personnes distinctes et deux parcours différents  y compris chez les personnes les plus solides et qu’il faut accepter parfois d’être seul quand on est ensemble »  (p 131)