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Violences contre enfants

Date de création: 06-12-2018 18:40
Dernière mise à jour: 06-12-2018 18:40
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SOCIETE- CRIMINALITE- VIOLENCES CONTRE ENFANTS

“La banalisation de la violence a atteint son summum et de nouveaux standards en Algérie, à tel point que le discours brutal est devenu un mode de communication, y compris à l’intérieur de la famille, dont les membres prennent goût à s’exprimer avec des comportements brusques. Nous avons une société complètement déboussolée.” C’est ce qu’a indiqué,mercredi 21 novembre 2018, ;  au forum organisé par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem). Estimant que “notre école forme, mais n’éduque pas”, le Pr Khiati a affirmé que “l’Algérie ne serait pas tomber dans l’autosatisfaction si on avait réalisé quelques avancées”. Abordant les violences faites aux enfants, à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’enfant, le président de la Forem a révélé que les enfants sont non seulement victimes de la déperdition scolaire avec un taux d’analphabètes de plus de 15% pour des élèves âgés entre 14 et 16 ans, mais aussi d’un système de santé qui ne répond guère à leurs attentes. Pour M. Khiati, l’Algérie devra changer de stratégie de prise en charge des enfants et lance un appel à la société pour protéger cette frange vulnérable. “La dénonciation ne signifie pas la délation. C’est un devoir”, a indiqué le conférencier, révélant que près de 12 000 enfants font l’objet de maltraitance et plus de 2 000 enfants subissent des violences sexuelles, dont 80% des cas sont constatés à l’intérieur des domiciles familiaux. “La violence faite aux enfants a gagné beaucoup de terrain et nous sommes en train de la transférer aux futures générations”, a développé le Pr Khiati qui avoue que le relogement des milliers de familles anonymes dans les nouvelles cités a fragilisé la tissu social. Parallèlement, explique le conférencier, l’Algérie fait face aux enfants de la rue, qui passent leurs nuits dans des abribus, voire même dans des cimetières. Plus de 25% s’adonnent à la drogue et ont consommé leur rupture avec leurs familles. “Nos enfants sont exploités même dans des oueds dans le pillage de sable en nocturne”, déplore encore le Pr Khiati. Abordant les violences faites aux femmes, Yasmine Khouas, chef du bureau de protection de l’enfance à la DGSN, a indiqué que la violence est, malheureusement, devenue l’outil de communication envers les femmes. Avec 7 081 cas de violence enregistrés de janvier à fin octobre 2018, ce sont plus de 5 000 cas de violence physique perpétrée contre les femmes qui ont été constatés par la DGSN, dont 58,26% dus aux conflits sociaux. Les victimes, majoritairement âgées entre 26 et 35 ans, sont violentées à la maison (65,10%) par leur mari, dont 35,91% travaillent et 30,23% sont au chômage. Selon Mme Khouas, une étude analytique de la DGSN a révélé que 87,57% des cas de violence sont enregistrés dans les quartiers populaires, les bidonvilles et les habitations précaires, affirmant que 170 des victimes souffrent d’un handicap physique, 12 autres d’un handicap psychique, 130 autres victimes de maladies chroniques et 781 femmes, âgées de plus de 60 ans, à cause des conflits sociaux et de la malvie. En outre, révèle la conférencière, 1 670 femmes, victimes de ces violences, exercent dans des entreprises, des écoles ou encore dans des hôpitaux, 4 autres victimes sont des cadres supérieurs, 317 victimes ont un niveau universitaire et 110 jeunes femmes sont au chômage. En revanche,
Mme Khouas regrette que les femmes violentées n’aillent pas jusqu’au bout de leurs plaintes déposées au commissariat de police. Elle a révélé que sur les 733 plaintes déposées en 2018, plus de 410 ont été retirées par les victimes, et ce, par peur de représailles de leur époux ou encore de leur famille.