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Vih/Sida 2018

Date de création: 05-12-2018 18:53
Dernière mise à jour: 05-12-2018 18:53
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SANTE- MALADIE – VIH/SIDA 2018

 

(Extraits d’un  dossier publié par « El Moudjahid » du samedi 1er décembre 2018) :

Le 1er décembre marque chaque année la Journée mondiale de lutte contre le sida. L’occasion d’une mobilisation à travers le pays, pour informer, prévenir et sensibiliser à une maladie qui touche plus de 41 millions de personnes dans le monde.

Cette maladie (le syndrome d’immunodéficience acquise) est mortelle mais traitable. Son poids, aussi bien pathologique que social, est lourd à porter. Elle fait partie de ces maladies taboues qu’on a beaucoup de mal à assumer dans notre société. Aller faire un dépistage est considéré comme une honte ! Se déclarer porteur du sida est un crime pour une société très conservatrice. Le dépistage consiste en un test simple appelé « test ELISA », qui repose sur la détection d’anticorps dirigés contre le VIH dans le sérum du patient. En Algérie, il existe au total 62 centres de dépistage. Tous gratuits. Il y a aussi des initiatives de certaines associations (comme AIDS Algérie) qui organisent des campagnes de dépistage mobiles et communautaires. Le traitement contre le sida est disponible dans notre pays. Il est même gratuit, sans exception. Il est distribué par des centres de référence. Mais ce traitement ne permet pas de guérir de cette maladie. Le but des traitements anti-VIH est d’empêcher la prolifération du virus en bloquant une des étapes de sa prolifération. Mais ces molécules ne permettent pas actuellement de le tuer. La trithérapie n’est efficace que si on respecte à 95% les horaires de prises sans jamais interrompre le traitement. C’est un combat à vie pour le malade qui doit s’astreindre à une hygiène de vie adaptée à son traitement.

 Quelle est la prévalence du sida en Algérie ?

 « Il faut savoir que toutes les personnes vivant avec le HIV en Algérie ne sont pas recensées. Si l’on prend la proportion la plus basse, entre 0,1% et 0,5% de la population serait infectée. Disons qu’il y a 30 000 d’Algériens qui vivent avec ce virus. Les chiffres officiels sont encore plus bas. L’infection est sous-diagnostiquée. 

Beaucoup de personnes découvrent leur séropositivité lors d’un accident ou lors d’une exploration pour une autre maladie. Il faudrait qu’il y ait une culture de dépistage comme dans les pays européens. D’autant que l’examen est libre, gratuit et anonyme. Mais la maladie reste encore taboue parce que le sida est associé dans l’entendement général au sexe », dira le Pr Kamel Sanhadji, chercheur en immunologie. Le Laboratoire national de référence du VIH/Sida (LNRV) de l'Institut Pasteur-Algérie a enregistré 723 nouveaux cas de sida durant la période allant du 1er janvier au 30 septembre 2017 au niveau national. « 58 nouveaux cas de séropositifs de différents âges, dont 14 cas de nationalité étrangère, ont été enregistrés lors du premier semestre 2018, contre 82 cas recensés durant la même période de l’année passée », a affirmé Dr Bourkiche. Depuis la notification obligatoire en 1990 par le Laboratoire National de Référence (LNR) des cas de sida et de séropositivité VIH, le profil épidémiologique du VIH a toujours été celui d’une épidémie de type peu active, avec une prévalence inférieure à 0.1% dans la population générale, mais concentrée dans certains groupes de population les plus exposés au risque : les professionnelles du sexe, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et les consommateurs de drogues injectables. Selon les estimations calculées sur la base des données du LNR en charge de la notification du VIH/sida, le nombre de PVVIH est estimé à 11.300 personnes (5.200 femmes et 6.100 hommes) dont 500 enfants. 

 Stigmatisation, un blocage pour l’accès aux traitements

 On manque cruellement d’outils de mesure de l’ampleur de la stigmatisation, mais des enquêtes existent et sont régulièrement mises à jour par des associations sur le terrain. Si l’on prend deux indicateurs simples comme commérage ou la honte, plus de 60% des patients peuvent s’en plaindre dans notre pays. Les associations d'aide aux malades du Sida plaident pour la défense du droit des malades aux soins, reconnaissant que l'Etat "a assuré la gratuité des soins et a ouvert plusieurs centres de dépistage, mais certaines spécialités comme la gynécologie, la chirurgie générale et la chirurgie dentaire demeurent interdites aux personnes atteintes par le virus, qui se voient exclues dès qu'elles se déclarent porteuses du virus. 

Malgré toutes les avancées médicales, le sida reste en Algérie une maladie encore taboue. Les personnes atteintes par le virus, qui pour la plupart ne révèlent pas leur maladie à leur entourage, vivent dans la stigmatisation, la solitude et souffrent d’une grande fragilité psychologique.

 

Aids Algérie est une association très active, à travers des actions d’information, d’éducation et de communication auprès des populations ciblées. Elle soutient les personnes vivant avec le VIH, et parvient à mobiliser des partenaires nationaux et internationaux en faveur de la lutte contre le VIH et le sida. Elle a pour but de freiner l’extension de l’épidémie à long terme, d’inciter la population au dépistage volontaire, à développer la solidarité avec les personnes infectées par le VIH et à créer un espace de prévention autour des IST/VIH/SIDA.. 

 L’association Aids-Algérie a réalisé une étude en 2017 sur la prévalence du VIH-Sida sur des populations à risque, notamment les jeunes et les femmes.

Cette étude, lancée en octobre 2017, a été effectuée sur un échantillon de 1.363 personnes entre femmes et hommes, de tous les niveaux scolaires, des quatre régions du pays, âgés entre 15 et 24 ans. Ce qui ressort de ce travail mené par nos experts, c’est que les connaissances des jeunes interrogés concernant les modes de transmission du VIH Sida sont dans beaucoup de cas erronées, et pour preuve, 31,1 %, donc le tiers des jeunes concernés par l’étude, pensent que prendre un repas avec une personne atteinte du VIH Sida peut être contagieux et que seuls 15% des jeunes algériens âgés entre 15 et 24 ans ont des connaissances "correctes" sur les moyens de prévention du VIH Sida et que 51% d’entre eux ont reconnu qu’ils n’utilisaient pas de préservatifs lors des rapports sexuels sachant que l’étude a prouvé que le premier rapport sexuel d’un jeune se fait à partir de l’âge de 17 ans. Sur un autre volet concernant l’accès aux soins, l’étude a révélé que 43,5% des jeunes de 15 à 24 ans (47,5 % femmes et 40,2 % hommes) ont des attitudes discriminatoires à l’encontre des personnes atteintes du VIH Sida.

 

Le Plan national 2016-2020, une véritable stratégie de riposte

 

Le plan national stratégique de lutte contre les IST/VIH/Sida (2016-2020) a inscrit comme priorité, la réduction des taux de mortalité et de transmission mère-enfant, ainsi que celui des nouvelles infections. Ce document se caractérise par trois résultats d'impacts clés, que sont la réduction, à hauteur de moins de 5%, du taux de mortalité et celui de la transmission mère-enfant. 

Il s'agit, à ce propos, de maintenir en vie, 90% des mères séropositives et des enfants séropositifs. L'autre priorité consiste à ramener à moins de 500 nouveaux cas d'infections, l'enjeu étant d'atteindre, à l'horizon 2030, l'objectif 3 du développement durable (ODD) prônant la «bonne santé et le bien-être pour tous». La mise en œuvre du plan anti-sida, lequel est une «extension» du précédent (2013-2015), nécessite une estimation financière de l'ordre de 157 millions de dollars. l'État en endossera 95%, tandis que le montant restant sera pris en charge par le Système des Nations unies (Onusida), ainsi que des bailleurs de fonds internationaux. Le secteur privé devra être impliqué, s'agissant de l'apport national, dont la contribution concernera, notamment, les actions de prévention et de sensibilisation contre la maladie. Ce nouveau plan s'articule autour de cinq axes principaux : la prévention, le dépistage, le traitement, le suivi et enfin, l'évaluation de l'information stratégique. Il s'agit du quatrième plan élaboré par l'Algérie pour endiguer la propagation de cette pathologie, après ceux de 2002-2006, 2008-2012, et enfin celui de 2013-2015. Ce nouveau plan «s'inscrit résolument dans les recommandations internationales, à savoir les 90-90-90 de l'Onusida, ainsi que dans la Déclaration d'Alger sur l'accélération du dépistage du VIH dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), adoptée à l'issue de la rencontre régionale organisée en décembre 2015.