Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Apulée de Madaure

Date de création: 28-09-2018 17:40
Dernière mise à jour: 28-09-2018 17:40
Lu: 1084 fois


CULTURE- PERSONNALITE- APULEE DE MADAURE

 

Afulay Memmis n Madaure, universellement connu sous le nom d’Apulée de Madaure, est né vers 123 dans la cité éponyme, qui se trouve à quelques kilomètres de l’actuelle M’daourouch, commune de la wilaya de Souk Ahras (ancienne Thagaste) et dont les ruines sont encore visibles de nos jours. C’est d’ailleurs dans cette ville universitaire que saint Augustin, philosophe et théologien, né à Thagaste, près de deux siècles après la mort d’Afulay vers 170, étudiera durant sa jeunesse.
Cela révèle le rôle civilisationnel que jouait à l’époque cette partie de la Numidie annexée à l’empire romain. Les écrits de saint Augustin, dont on peut citer Les Confessions, La Cité de Dieu, De la Trinité, continuent d’influencer la pensée universelle jusqu’à nos jours. Lui-même s’était inspiré de la philosophie de son ancêtre Apulée de Madaure qui aura d’ailleurs précédé saint Augustin dans l’itinéraire scolastique et professionnel qui mène de Madaure à Carthage et à Rome, avant de revenir au pays jusqu’à la mort. Après une enfance à Madaure, Afulay (Apulée) poursuit ses études à Carthage. Durant ses séjours à Athènes et à Rome, il s’est intéressé aux sciences, à la philosophie, à la religion et même à la magie, mais, précise-t-il pour cette dernière, “c’est juste pour comprendre le secret des choses” et non pour la pratiquer. Grand conférencier, maîtrisant le grec et le latin, il a écrit des poèmes, des traductions, des traités techniques sur la nature, sur la médecine, sur l’astronomie ainsi que plusieurs traités philosophiques. Influencé par le platonisme, il a écrit De Platone et eius dogmate libri, qui est un résumé de la doctrine de Platon (428-347 avant J.-C.). Apulée de Madaure a également écrit L’Apologie, transcription de sa plaidoirie pour se défendre de l’accusation de magie qui a été utilisée par sa belle-famille en Libye pour l’obliger à divorcer de leur fille au motif qu’il l’avait ensorcelée. En réalité, les parents de sa femme ne voulaient pas partager l’héritage de celle-ci avec un étranger. Cet ouvrage nous apprend beaucoup de choses sur la vie quotidienne de l’époque. Un autre livre, Les Florides, publié en 160, est un recueil des conférences données par Afulay, ouvrage doctrinal où l’auteur présente les pensées philosophiques de l’époque et la sienne propre. De Mundo est un livre qui traite de la théologie et de l’astronomie. Cependant, l’œuvre majeure d’Apulée (Afulay) reste Les Métamorphoses ou L’Âne d’Or. Lucius est transformé accidentellement en âne par sa maîtresse Photis. Il doit manger des roses pour retrouver sa forme humaine. Il part alors à la recherche de ces précieuses fleurs, aventures qui sont un prétexte pour Afulay d’aborder, en 11 volumes, les sujets les plus divers relatifs à la vie sociale de son époque. Il en profite pour laisser libre cours à son imagination, développer son goût pour la parodie et étaler ses larges connaissances en philosophie, sciences, histoire, métaphysique, cosmologie… Ce roman, écrit en latin, qualifié de “brèche de liberté aux littératures de l’imaginaire”, est disponible aujourd’hui dans certaines bibliothèques, librairies et maisons d’édition en France, au même titre d’ailleurs qu’Opuscules philosophiques, Fragments de Dieu de Socrate, Platon et sa doctrine du monde. Des critiques et chercheurs sur la littérature ancienne voient en Apulée “un des écrivains les plus romantiques des temps anciens. Il florissait à l’époque même qui sépare les âges du goût des âges de l’imagination”. Chez Afulay, l’esthétique est celle de l’inspiration. Elle s’intéresse aux valeurs humaines et englobe le patrimoine ancestral. Au sujet de ce dernier, Afulay, érudit d’expression latine, est très précis : “Je suis mi-Numide, mi-Gétule”, rappelant ainsi son attachement à ses racines berbères. Même écrite dans une langue différente de sa langue maternelle, son œuvre est imprégnée de l’âme de sa culture originelle, à l’instar d’écrivains amazighs contemporains qui, tout en s’exprimant en arabe ou en français, emplissent leurs œuvres de la marque de leur culture ancestrale. Grâce à son esprit brillant, les œuvres d’Afulay (Apulée de Madaure) ont marqué l’histoire de la pensée philosophique universelle et continuent de faire école dans les universités aux quatre coins du monde. Une fantastique trajectoire pour Memmis n M’daourouch pour lequel une statue a été élevée de son vivant à Carthage et des pièces de monnaie frappées à son effigie à Rome (disponibles à la Bibliothèque nationale).