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Presse écrite- El Fadjr

Date de création: 05-07-2018 10:28
Dernière mise à jour: 05-07-2018 10:28
Lu: 1464 fois


COMMUNICATION- GESTION- PRESSE ECRITE- EL FADJR

 

©www.bourse-dz.com, 30-1-2018

 

A en croire le ministre de la Communication  Djamel Kaouane, le journal arabophone El Fadjr, édité par la SARL ERRAID LIL IALAM, serait un véritable tonneau des danaïdes. Le journal, qui a bénéficié selon le ministre de 76 milliards de centimes de publicité de l’opérateur public  gérée par l’ANEP entre 2009 et 2016, a réalisé un chiffre d’affaires cumulé pendant cette période nettement inférieur de ce montant : moins de 60 milliards de centimes.

En effet, El Fadjr qui tirait entre 30000 et 50000 exemplaires/jour pendant ladite période –ce qui rapportait également de l’argent puisque le taux moyen d’invendus oscillait entre 20 et 25%–, a enchaîné plus de pertes que de bénéfices tout au long de son parcours. En 2015, le journal a réalisé 5,5 milliards de centimes de chiffre d’affaires, dégageant 500 millions de centimes de bénéfices. Et ce, après deux années déficitaires. En 2014, El Fadjr a enregistré une perte de 170 millions de centimes pour un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de centimes. En 2013, la perte a été de 150 millions de centimes pour un chiffre d’affaires presque quatre fois plus importants que celui de 2014 : 8,9 milliards de centimes.

Fait saillant durant cette période : après deux autres exercices déficitaires, 2011 et 2012, les associés du journal à savoir Hadda Hazem, Mahmoud Belhimeur et Abdelhafid Damache,  ont augmenté son capital social en 2012. Ils l’ont multiplié par 23, passant ainsi de 50 millions à 1,15 milliards de centimes.

Or, El Fadjr a réalisé un chiffre d’affaires de 9,7 milliards de centimes en 2011, enregistrant une perte d’un milliard de centimes. En 2010, la perte affichée a été de 5,6 milliards de centimes pour un chiffre d’affaires de 8,3 milliards de centimes. Les fonds injectés dans l’entreprise en 2012  n’ont pas amélioré sa situation. Si le journal a dégagé un bénéfice de 360 millions de centimes au bout de cet exercice, ces fonds n’ont pas pu dynamiser la machine rouillée depuis quelques années déjà.

Aussi, il convient de souligner que les bilans de l’entreprise éditrice d’El Fadjr indiquent d’importantes pertes constatées à la clôture d’exercices antérieurs qui n’ont pas été compensées par des prélèvements opérés sur ses fonds propres. Ces pertes qui étaient de 7,4 milliards en 2010 ont doublé au bout de l’année 2015, passant à 14 milliards de centimes. En clair : l’entreprise est en faillite depuis quelques années et son maintien en vie tient à une décision des associés pour annoncer  sa dissolution.  En tout cas, c’est ce que montrent les bilans financiers de l’entreprise. A moins que ses gestionnaires ne comptabilisent pas tout ce qu’elle «produit».

 

Dans ce contexte, il est utile de rappeler la polémique entre le ministre de la Communication Djamel Kaouane et la directrice de publication d’El Fadjr, Hadda Hazem, qui avait suivi la grève de la faim de cette dernière en novembre 2017 laquelle avait protesté contre la privation de son entreprise de la publicité gérée par l’ANEP en guise de punition pour sa position hostile au quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika.  Le ministre de la Communication avait ainsi précisé ce que valaient les bons de commandes de l’ANEP dans le chiffre d’affaires d’El Fadjr : 76 milliards de centimes de 2009 à 2016 et 4 milliards de centimes durant les 7 premiers mois de l’année 2017. Il a également rappelé qu’El Fadjr devait 10 milliards de centimes aux imprimeries publiques et 300 millions de centimes à la maison de la presse, où El Fadjr louait des locaux, cumul de ses impayés du loyer depuis 13 ans. Et à Hadda Hazem de menacer le ministre de l’attaquer en justice, interprétant ses déclarations en réponse aux journalistes qui l’ont interpellé par rapport à sa situation comme étant de perfides insinuations, suggérant qu’elle détournait l’argent de l’entreprise. Deux hypothèses : soit Hadda Hazem détourne l’argent de l’entreprise, soit le ministre de la Communication est un menteur.

Ceci dit, dans une situation normale le journal aurait cessé de paraître, parce que quand les capitaux propres à la clôture de l’exercice deviennent inférieurs à la moitié du capital social du fait des pertes enregistrées dans les états financiers, les associés devraient statuer s’il y a lieu ou non de dissoudre par anticipation la société.