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Groupe Haddad Temps nouveaux

Date de création: 05-07-2018 10:24
Dernière mise à jour: 05-07-2018 10:24
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COMMUNICATION- GESTION- GROUPE HADDAD TEMPS NOUVEAUX

 

©www.bourse-dz.com, 15-1-2018

Ce sont des moments horribles que vivent les employés du groupe Media Temps Nouveaux, appartenant au magnat des travaux publics Ali Haddad. Et pour cause…

Récemment, le Groupe Media Temps Nouveaux (GMTN) du milliardaire Ali Haddad qui détient les journaux Le Temps d’Algérie et Wakt El Djazair ainsi que les chaînes de télévision Dzair TV (généraliste) et Dzair News (Information) n’aura versé à ses employés que deux mois de salaires sur les trois mois et demi qu’il leur doive. C’est ainsi le remake de la situation vécue trois auparavant où ils n’ont touché qu’une partie de leur rémunération des mois précédents, puisque  les salaires versés en retard sont le lot des travailleurs du groupe depuis au moins une année.

En effet, au moment où l’entreprise investit dans du matériel ultrasophistiqué, au profit de la filiale audiovisuelle notamment, ce sont les employés qui paient les pots cassés. Il y a quelques mois, GMTN a acquis une régie pour les besoins des directs que fait la chaine d’information Dzair News afin de couvrir, entre autres, les activités politiques de Ali Haddad qui, faut-il le rappeler, est président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), la plus importante organisation patronale du pays et soutien indéfectible au président Bouteflika depuis l’intronisation du PDG du groupe ETRHB Haddad à sa tête, en remplacement de l’ancien ministre de la PME Reda Hamiani qui fut plutôt un soutien critique au gouvernement.

Cette régie mobile est donc achetée à coup de milliards de centimes alors que le groupe manque de liquidités pour payer les salaires de ses employés au vu de sa situation économique qui indique d’un déficit chronique depuis 2013 où les annonces légales de l’opérateur public ont commencé à se faire rares, privant les journaux qui bénéficient du portefeuille publicitaire que l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) de l’essentiel de leurs revenus. Un investissement qui n’est pas passé inaperçu par les employés qui s’interrogent désormais  si le groupe a vraiment des difficultés financières. Et l’on se pose désormais la question de savoir si le patron du groupe agit de la sorte pour précariser les postes de travail et pousser une partie des employés à la porte afin de dégraisser les effectifs puisque, spécule-t-on, une telle acquisition envoie au moins le signal selon lequel il y a une volonté de construite un média fort.

Les bilans du Groupe, qui, faut-il le souligner, appartient totalement à Ali Haddad contrairement au groupe des travaux publics ETRHB Haddad où il est actionnaire aux côtés de ses frères, affichent, en tout cas, un déficit de l’ordre de près de 492 millions DZD en 2015 (3,6 millions d’euros). Un déficit qui s’est aggravé comparativement à 2014 où il était de l’ordre de 284 millions DZD (2 millions d’euros) et en 2013 où il était de 327 millions DZD (2,5 millions d’euros).

Par ailleurs, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 758 millions DZD en 2015 (5,5 millions d’euros) en progression de 25% comparativement à 2014. D’autant qu’il dispose d’importants actifs comme les locaux qui abritent les quatre organes médiatiques du groupe ou le matériel lesquels sont comptabilisés, pour l’exercice 2015 à hauteur de 267 millions DZD (2,3 millions d’euros). Il a aussi a bénéficié du report de 480 millions d’impôts différés (3,5 millions d’euro) et détenait d’importantes créances chez ses clients (près de 300 millions DZD, soit 2,2 millions d’euros). L’ensemble des actifs du groupe s’élevait à 1,5 milliard DZD en 2015, soit 11 millions d’euros.

Bref, le groupe de Ali Haddad a vu sa situation s’aggraver en 2016 et 2017 où il a été incapable de mobiliser la masse salariale qui a représenté 376 millions DZD (3,5 millions d’euros), 537 millions DZD (4,6 millions d’euros) et 667 millions DZD (5 millions d’euros) respectivement en 2013, 2014 et 2015. «La pub Anep» s’est presque tarie pour l’ensemble des journaux qui y émargeaient et le groupe n’a pas suffisamment de ressorts pour rebondir. «J’ai assez donné, débrouillez-vous !», aurait dit Ali Haddad, cité par un des employés du groupe.