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Premier semestre 2015- Rapport Banque d'Algérie

Date de création: 17-06-2018 11:53
Dernière mise à jour: 17-06-2018 11:53
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FINANCES – CONJONCTURE – PREMIER SEMESTRE 2015- RAPPORT BANQUE D’ALGERIE


Les réserves de changes du pays se sont contractées de 34 mds de dollars pour atteindre, à juin 2015, 159 milliards de dollars.
Un niveau qui demeure adéquat, soutient , mardi 8 septembre 2015, le gouverneur de la Banque d’Algérie.
L’Algérie subit au même titre que, les autres pays exportateurs de pétrole, l’impact de la chute du prix du baril de pétrole. Premiers effets attendus, une détérioration des soldes des comptes courants de sa balance de paiement, et une contraction de sa marge de manœuvre budgétaire. Les principaux agrégats de la situation monétaire et financière au 1er semestre de l’année 2015, présentés par le gouverneur de la Banque d’Algérie indiquent, néanmoins que la position financière de notre pays reste soutenable, avec un volume des réserves de changes de 159,027 milliards de dollars, à fin juin 2015, soit une forte contraction de 34 mds de dollars, et une dette externe réduite à 3,3 milliards de dollars à la période sous étude. «En dépit de l’impact du choc externe sur la balance des paiements, le niveau de nos réserves de change reste adéquat pour faire face au choc externe», a affirmé Mohamed Laksaci. L’analyse qui a abordé les principaux indicateurs de la conjoncture ressortent que la chute de près de 50% des prix du pétrole depuis mi 2014 a commencé à impacter l’économie nationale dès le 4e trimestre de la même année. Cette dégringolade des cours s’est poursuivie, a rappelé M. Laksaci, au cours du 1er semestre 2015 pour passer de 109,92 dollars au 1er semestre 2014 à seulement 58,23 dollars au 1er semestre 2015, soit une baisse de 47,02%. Aussi, les quantités d’hydrocarbures exportées se sont rétractées de 4,59% au cours du 1er semestre 2015, soit seulement 18,10 milliards de dollars, ce qui correspond à une baisse de 43,1% par rapport au 1er semestre 2014, et ce, en dépit du fait que les quantités d’hydrocarbures exportées aient progressé de 11,88% entre le premier et le second trimestre de l’année en cours. Aussi, la chute des prix du pétrole a directement impacté la balance des paiements qui a enregistré un déficit de (-13,27 milliards de dollars), un déficit dû aussi à la baisse de quantités d’hydrocarbures exportées et à l’important transfert de dividendes. Ainsi, le solde de global de la balance des paiements a marqué un déficit de 14,39 milliards de dollars contre un déficit minime de 1,32 Mds de dollars au 1er semestre 2014.
Les exportations hors hydrocarbures demeurent structurellement faibles Les exportations hors hydrocarbures ont, par ailleurs connu une légère évolution, passant de 648 millions de dollars au 1er semestre 2014 à 812 millions de dollars au cours de la même période de 2015. Une performance qui demeure «structurellement faible et en deçà du potentiel du pays en matière de diversification des exportations», commentera M. Laksaci. En parallèle, les importations de biens qui ont enregistré un trend haussier, ces dernières années ont connu une baisse, soit 10,11%, pour atteindre 27,086 milliards de dollars au premier semestre 2015 contre 30,134 milliards de dollars durant la même période de 2014. Une baisse, a précisé le gouverneur de la banque d’Algérie, qui n’a pas affecté les biens d’équipements agricoles. A ce propos, M. Laksaci a rappelé que les pouvoirs publics ont pris, en 2015, des mesures destinées à atténuer l’impact de la crise, notamment en ce qui concerne, le resserrement des exigences en matière de normes ainsi qu’un dispositif légal pour l’encadrement des importations par le biais de licences d’importation. Dans le même sillage, a-t-il indiqué, le Banque d’Algérie a entamé le renforcement des conditions au titre de la domiciliation bancaire. La BA a également entrepris la réduction, à deux reprises, du ratio prudentiel des fonds propres des banques par rapport à leurs engagements au titre du commerce extérieur en sus de la consolidation des instruments de contrôle des opérations du commerce extérieur au niveau des agences.
Le dinar s’est déprécié de 22%, et un taux d’inflation de 5,18% L’impact du choc externe s’est également répercuté sur le dinar qui s’est déprécié de 22% par rapport au dollar américain. Son cours s’est, par contre légèrement apprécié de 0,60% par rapport à l’euro. Cependant, précise le gouverneur de la banque d’Algérie, le taux de change effectif réel du dinar à juin 2015 reste apprécié par rapport à son niveau d’équilibre de moyen terme et est déterminé sur le marché interbancaire des changes depuis 1996. Aussi, la flexibilité relative du cours du dinar sur le marché interbancaire permet d’absorber, en partie, l’effet de la chute des prix du pétrole, a affirmé M. Laksaci.
D’autre part, le processus de désinflation entamé en février 2013 s’est rompu passant de 1,60% à septembre 2014, en moyenne annuelle, pour atteindre 2,92% en décembre 2014 avant d’évoluer à 4,97% à juin 2015 (4,06% à mars 2015). Ce taux est considéré comme étant la plus forte hausse annuelle depuis 201 mois.
Crédits à l’économie, en phase ascendante En dépit de la contraction des ressources, la tendance haussière des crédits à l’économie a été maintenue à la période indiquée. Une tendance qui devrait amener certaines banques à recourir au refinancement auprès de la banque d’Algérie, fera remarquer M. Laksaci.
Ainsi, les crédits accordés au secteur public ont augmenté de 8,55%, contre 8,58% pour le privé. De ce fait, la part des crédits accordés au privé s’est établi à 48% à fin juin 2015 dans une situation de contraction de la liquidité bancaire. A ce propos, la liquidité globale des banques a totalisé 2104,96 milliards de dinars contre 2730,88 Mds à fin décembre 2014, soit une forte contraction induite par une forte baisse des dépôts de Sonatrach. Par conséquent, les banques seront appelées à mobiliser de nouvelles ressources par l’encouragement de l’épargne publique, recommandera le gouverneur de la Banque d’Algérie. «Les banques doivent proposer de nouveaux produits nécessaires au développement de l’inclusion financière en matière de services et de qualité, développer les ressources internes et encourager les dépôts à terme pour soutenir le financement de l’économie». En fait, les banques devront « développer leur capacités à accompagner la création et le développement des PME productives, dynamiser leur activité de conseil à la clientèle notamment l’expertise en matière d’analyse de projets pour promouvoir le développement des crédits d’investissements» insistera M. Laksaci.
Crédits à l’économie : La nouvelle centrale des risques opérationnelle mi septembre 2015 "L'entrée en production de la nouvelle centrale des risques de la Banque d'Algérie est prévue pour la mi septembre 2015", a affirmé M. Laksaci.
La nouvelle centrale des risques qui constituera "un important outil d'aide à la gestion des risques de crédits par les banques de la place» devra également contribuer "à la reprise effective du crédit à la consommation", précisera M. Laksaci. Ainsi, le citoyen pourra enfin accéder au crédit à la consommation qui a obtenu l’aval de sa relance lors de la tripartite par la Tripartie de février 2014, étant suspendu depuis 2009 pour motif d’insolvabilité des ménages. Le crédit à la consommation aux ménages, pour rappel a été rétabli à la faveur d'un décret exécutif publié au journal officiel en mai dernier, et englobe les biens fabriqués par des entreprises exerçant une activité de production ou de service sur le territoire national et qui produisent ou assemblent des biens destinés à la vente aux particuliers.
Réescompte: La Banque d’Algérie reprendra l’activité à partir d’octobre La Banque d’Algérie prévoit de reprendre le refinancement des banques à partir d’octobre prochain. Ainsi, a expliqué M. Laksaci, la BA injectera des liquidités dans l’économie nationale. Bien évidemment, pour ce faire, il est attendu que les banques aient dans leurs portefeuilles des effets de qualité éligibles au refinancement, notamment des effets privés acceptables au réescompte. M. Laksaci précisera, néanmoins que, les liquidités qui en résulteront ne devraient pas constituer une source additionnelle d’érosion des réserves de change.

Résistance au choc externe : des stress tests à l’agenda de la Banque d’Algérie Ces exercices de tests des banques de la place qui seront menées par la Banque d’Algérie en novembre et décembre 2015 porteront sur l’évaluation des degrés de résistance à la contraction des ressources conséquemment au choc externe, a déclaré Mohamed Laksaci. Ces tests s’effectueront sur la base des résultats et des audits financiers en cours, a-t-il précisé. En fait, cette démarche s’inscrit dans le cadre de la consolidation des instruments de surveillance macro prudentielle.
Les finances publiques face à l'impact de la chute du prix de pétrole Les finances publiques de l'Algérie ont été fortement affectées par la chute des prix mondiaux de pétrole à travers, notamment le creusement du déficit budgétaire et la baisse des avoirs du Fonds de régulation des recettes (FRR) au premier semestre 2015, a affirmé le gouverneur de la Banque d'Algérie.
"L'impact du choc externe sur les finances publiques, fortement tributaires de la fiscalité pétrolière, se reflète dans le creusement du déficit budgétaire et l'érosion des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR)", a indiqué M. Laksaci à l'occasion de la présentation des principales tendances financières et monétaires durant le premier semestre 2015. Ainsi, les recettes de la fiscalité pétrolière ont atteint 1.254,9 milliards de dinars à fin juin 2015 contre 1.518,3 milliards de DA au second semestre 2014 et 1.870 MDS DA au premier semestre de la même année. Parallèlement à la contraction des recettes de la fiscalité pétrolière, le solde global du Trésor s'est détérioré davantage pour atteindre un déficit de 902,8 milliards de DA à fin mai 2015 contre un niveau de 463 milliards de DA au premier semestre 2014. En conséquence, les ressources du FRR ont chuté à 3.441,3 milliards de DA à fin juin 2015, subissant une érosion drastique de l'ordre de 1.714,6 milliards de DA entre fin juin 2014 et fin juin 2015, soit une réduction de 33,3% en l'espace de douze mois après plusieurs mois d'efforts soutenus d'épargne budgétaire. En outre, la chute des prix du pétrole s'est traduite aussi par une forte baisse des exportations des hydrocarbures passées de 31,79 milliards de dollars au premier semestre 2014 à 18,1 MDS DA à la même période de l'année en cours (-43,1%), au moment où les exportations hors hydrocarbures ont légèrement progressé pour atteindre 812 millions de dollars à fin juin 2015 contre 648 millions de dollars à fin juin 2014. Concernant les importations, ces dernières qui ont connu un trend haussier ces dernières années, ont reculé à 27,086 milliards de dollars durant les six premiers mois de 2015 contre 30,134 MDS USD à la même période de 2014, relève le document présenté par le gouverneur de la Banque centrale algérienne. Toutefois, ce repli des importations n'a compensé que partiellement la baisse des exportations des hydrocarbures. Il en a résulté un déficit de la balance commerciale de 8,18 milliards de dollars contre un excédent de 2,31 milliards de dollars au premier semestre 2014. Dans le même sens, le solde global de la balance des paiements a affiché un déficit de 14,39 milliards de dollars au premier semestre 2014 dont 10,73 au premier trimestre et 3,66 MDS USD au second trimestre, contre un déficit de seulement 1,32 milliard de dollars sur l'ensemble du premier semestre 2014.
D. Akila www.elmoudjahid.com)