Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Aln- Hommes grenouilles

Date de création: 17-06-2018 10:15
Dernière mise à jour: 17-06-2018 10:15
Lu: 1578 fois


HISTOIRE- GUERRE DE LIBERATION- ALN- HOMMES GRENOUILLES


Le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’association Machaâl Echahid, a organisé, mercredi 2 décembre 2015, une conférence à caractère historique consacrée à la participation du commando des hommes-grenouilles de l’ALN à la Révolution de Novembre 1954.

Dans deux allocutions, présentées en cette occasion, Athmane Damardji et Abdellah Debbagh, des anciens hommes-grenouilles de l’ALN, ont fait une rétrospective sur l’histoire de ce commando durant la guerre de Libération. D’emblée, l’on soulignera que s’il fallait « attendre plus d’un demi-siècle pour dévoiler l’histoire du commando des hommes-grenouilles durant la Révolution, c’est pour la bonne raison que leur mission, tant souhaitée, ne s’est pas réalisée à trois tentatives ». Avant d’évoquer ces tentatives, l’on signalera que c’est à partir de Rabat, un samedi 14 juillet 1956 plus précisément, que cinq jeunes volontaires — Abdellah Debbagh, Abdelkader Djouti, Benamar Cherbal, Yahia Rahal et Athmane Damardji — ont été conduits à Tétouane, par le Dr Tidjani Damerdji, chez Mohamed Boudiaf. Ces nageurs de combat qui avaient d’abord été dirigés vers Madrid puis Le Caire, ne connaissait pas dans un premier temps la nature de leur mission, discrétion oblige. « Par la suite, c’est Ahmed Ben Bella qui nous appris que nous étions destinés à recevoir une formation de nageurs de combat. Pour ce faire, il a désigné Othmane comme responsable du commando », a relevé Damardji. Cela dit, au niveau de l’école des hommes-grenouilles d’Alexandrie se trouvait déjà trois autres Algériens, a-t-on précisé. Il s’agit de « Messaoud Bezza de Sétif, Ahmed Chibane, étudiant au Caire et Ahmed Bendriss de Annaba », et d’ajouter qu’aujourd’hui, seuls trois membres de l’unité des hommes-grenouilles de l’ALN sont encore en vie, en l’occurrence, Abdellah Debbagh, Ahmed Chibane et Othmane Damardji. Il a également été mis en exergue lors de cette rencontre le fait que le général Fethi Dib, responsable sur la sécurité militaire en Egypte, devait équiper complètement les nageurs de combat algériens avec des bombes artisanales de fabrication égyptienne alors que le leader algérien Ben Bella gardait les secrets du plan d’attaque au jour J. Le groupe d’hommes-grenouilles algériens était pris à l’école pour des « Palestiniens », car « portant de fausses identités». Dès son installation, le commando a été pris en charge par l’adjudant Ali Abderezek, l’un des premiers instructeurs égyptiens. Etant donné que l’instruction devait se faire en un laps de temps ne dépassant pas deux mois, l’instruction a été très intensive. Pour ce qui est des tentatives, Damardji a déclaré : « L’arrestation de Ben Bella, et de ses compagnons, annoncée par la radio à quelques jours de notre mission nous a profondément attristés. Nous avons pleuré car notre mission est compromise. Pour rappel, ce mois d’octobre 1956 avait connu la triple agression contre l’Egypte suite à la nationalisation du canal de Suez à cause de l’aide accordée par l’Egypte à la Révolution algérienne. Notre instruction a cessé mais nous étions fiers de porter les armes pour poursuivre la lutte ».
Après cela, une lettre au nom de tout le groupe a été adressée au CCE pour exprimer la volonté du commando des nageurs de combat de réaliser leur mission, tant souhaitée. « Le colonel Ouamrane nous a regroupé dans une maison au bord de la mer à une vingtaine de kilomètres de Benghazi et nous avons repris notre entraînement. A notre retour d’Alexandrie, le commandant de l’école de nageurs de combat, Fawzi Abderrahmane, nous a montré les photos de grands plans des ports que nous devions garder en mémoire », a poursuivi M. Damardji. « Cela étant et pour des raisons de mauvaise coordination avec les fournisseurs d’armes, l’action projetée n’a pas pu voir le jour. » Après un regroupement au Nador près d’Oujda, le commandant Slimane a pris en charge le groupe afin de transporter des armes par la mer. Mais la mission était irréalisable « le commandant Slimane avait acheté des bouées circulaires de sauvetage qui ne pouvaient pas avancer dans l’eau ».
Cela dit, il y a lieu de signaler que les hommes-grenouilles de l’ALN se sont distingués durant cette époque en sauvant une grande partie de bateaux égyptiens et ce, en remontant nombre de bombes tombées dans les profondeurs de la mer.
Lors de son brillant exposé, Abdellah Debbagh a mis en relief notamment toute l’importance de l’impact psychologique qu’a causé la formation des hommes-grenouilles de l’ALN sur les colons français.
Il faut dire que ce premier noyau de la marine nationale a été créé par l’Armée de libération nationale (ALN) en 1956, pour contrer les attaques ciblées des forces d’occupations françaises contre les bateaux acheminant des armes vers l'Algérie. La formation maritime s’inscrit également dans la stratégie de l’ALN, affichée depuis le congrès de la Soummam en 1956, pour doter la Révolution d’officiers et de cadres qualifiés dans les trois forces terrestres, aériennes et maritimes. Le commandement de l’ALN a procédé, au début de l'année 1961, à la création d’une école d’hommes-grenouilles au Maroc. C’est Abdellah Debbagh qui a pris la responsabilité d’ouvrir une école de formation d’hommes-grenouilles au Maroc. Trois sections successives de jeunes Algériens ont été formées par quatre les instructeurs faisant partie du commando des hommes-grenouilles de l’ALN.