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Conférence Inesg 2015- Amar Belhimer

Date de création: 14-06-2018 09:47
Dernière mise à jour: 14-06-2018 09:47
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VIE POLITIQUE- ETUDES ET ANALYSES- CONFERENCE INESG 2015 - AMAR BELHIMER

Quel impact du printemps arabe sur l’Algérie ? Quels sont les facteurs ayant contribué, d’une manière ou d’une autre, à la mise «à l’écart» de l’Algérie dans ce qui se passe dans le monde arabe, depuis l’étincelle allumée par Mohammed Bouazizi à Sidi Bouzid en Tunisie ? L’explication de l’universitaire Ammar Belhimer. © Salah Benreguia - Alger (Le Soir) Animant jeudi dernier 26 février une conférence-débat portant le thème «les bouleversements dans le monde arabe et leurs répercussions sur l’Algérie», à l’Institut national des études de stratégie globale, Ammar Belhimer, également journaliste, est revenu, d’une manière académique mais surtout «du point de vue de droit», sur l’impact de la révolution arabe sur l’Algérie. D’aucuns attendaient l’Algérie, dès le début de ce mouvement de révoltes, basculer dans «son» printemps arabe, mais hormis les quelques émeutes «contre l’envolée de certains produits alimentaires» enregistrés au début de l’année 2011, Alger s’en est sortie «indemne». «Tout d’abord, il faut dire que l’Algérie n’est pas le seul pays épargné par cette mise en conformité violente qui a visé la région MENA, a fait savoir M. Belhimer citant notamment le Maroc, la Jordanie et les pays du Golfe. S’il est vrai que depuis le début du déclenchement de ces révoltes, programmées dans le cadre du Grand-Moyen-Orient (GMO) cher à l’ancien président Bush, les analystes ont axé globalement leurs explications sur les facteurs géopolitiques. Pour l’universitaire Belhimer, le cas de l’Algérie est un peu exceptionnel compte tenu de certains paramètres. Se basant sur un sondage réalisé avant avril 2014 (donc avant les élections présidentielles) par l’institut de sondage Arab Barometer, l’orateur a indiqué que «l’impact de cette révolte arabe» sur l’Algérie est ressenti via 4 niveaux. Le premier a trait au besoin de sécurité. «Le printemps arabe a accru, accentué et approfondi l’aversion des Algériens pour la violence. Comme s’ils sont tétanisés, vaccinés et immunisés contre la violence. Le printemps arabe n’a fait que confirmer cette tendance et revendication de paix. Le besoin de sécurité est le premier besoin exprimé par les Algériens. Le deuxième besoin est de lutter contre la corruption», a-t-il souligné. En d’autres termes, en sus du traumatisme de la «décennie noire» et la guerre en Syrie et surtout en Libye et ses conséquences, avec le renforcement de cellules terroristes dans le Sahel comme au nord du Mali, les Algériens ont encore renforcé le désir sécuritaire. Le deuxième impact a trait, selon l’orateur, à «la contraction des libertés pour rendre maîtrisable la situation». En effet, depuis l’avènement de ce printemps arabe, le gouvernement algérien a encouragé la multiplication des associations et partis politiques, sans toutefois qu'ils parviennent à se structurer réellement en force commune. «Pour ce qui est du troisième impact, il s’agit de l’ajournement malheureux des impératifs de sécurité juridique qui est de construction de l’Etat de droit par le passage d’une régulation par la violence à une régulation par le droit». L’universitaire et journaliste-chroniqueur Ammar Belhimer a cité le quatrième impact qui concerne, cette fois-ci, le volet socio-économique. «Le printemps arabe a contraint les pouvoirs publics au relâchement budgétaire et accentué les transferts sociaux qui représentent actuellement autour de 14% du PIB», selon la même source. Par ailleurs, au cours du débat, Ammar Belhimer a insisté sur le fait que le «relâchement de la contrainte budgétaire» n’a été rendu possible qu’à travers le remboursement anticipé de la dette extérieure algérienne. «Il faut reconnaître au gouvernement l’audace d’anticiper le remboursement de la dette extérieure. Car avant, le FMI s’est ingéré directement dans la gestion interne de notre économie conformément aux articles 30 et 8. Maintenant, l’Algérie a pu recouvrer les instruments de la décision économique à travers le remboursement anticipé de la dette extérieure, mais cela ne peut pas durer longtemps car la conjoncture pétrolière ne le permet