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Enlèvements d'enfants

Date de création: 10-06-2018 12:30
Dernière mise à jour: 10-06-2018 12:30
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SOCIETE- CRIMINALITE- ENLEVEMENTS D’ENFANTS

Les auteurs de rapts d’enfants, des proches généralement © El Watan/Salima Tlemcani, novembre 2015 Durant ces 12 dernières années (2003-2015), les affaires d’enlèvements d’enfants suivis d’abus sexuel et/ou d’assassinat traitées par les services de police montrent que les auteurs, à quelques exceptions près, se comptent toujours dans l’entourage immédiat des victimes. Les statistiques sont là pour le prouver. Le 14 décembre 2003, les services de police avaient retrouvé le corps inanimé de la petite Habiba, âgée de 7 ans, portant des marques de sévices sexuels. Ses parents avaient signalé sa disparition, quelque temps auparavant, de son quartier situé à Ouled Fayet, à Alger. L’enquête a abouti à l’arrestation de l’auteur présumé, qui n’est autre que son cousin âgé de 17 ans. Le 20 septembre 2006, Walid, âgé de 7 ans, disparaît de son quartier à Hussein Dey, à Alger, avant d’être retrouvé assassiné. L’auteur présumé est sa tante pour une histoire de vengeance familiale. Le 21 janvier 2007, le jeune Ameur, du même âge, est kidnappé à Sétif et ses parents sont contactés par ses ravisseurs qui exigent une rançon contre sa libération. L’alerte n’a pas été immédiatement donnée par la famille. Mais l’enquête a fini par démasquer l’auteur présumé, le cousin de la victime, qui a réussi à filer entre les mailles des services de police. Il quitte le pays pour la Tunisie, après avoir assassiné le petit Ameur. Il rejoint la France, où il sera arrêté par Interpol, en vertu d’un mandat d’arrêt international. Le 19 septembre de la même année, le petit Ahmed, âgé de 6 ans, est enlevé à Ouargla, avant d’être violé et assassiné par son demi-frère, âgé de 15 ans, lequel aurait expliqué son acte par une vengeance familiale. Le 8 novembre 2007, la police retrouve Farid, âgé de 4 ans, assassiné et jeté dans un puits à Tizi Ouzou. Arrêté, l’auteur présumé de ce crime est son cousin âgé de 35 ans. Il aurait avoué avoir étouffé l’enfant avant de le jeter dans le puits en l’attachant à une grosse pierre, avec la complicité d’un ami, pour se venger de son père. Il aurait même demandé une rançon pour fausser la piste. Le 20 décembre 2007, le jeune Abdennour, âgé de 10 ans, disparaît de son domicile à Mascara. Ce n’est que le 3 février 2008 que son corps a été retrouvé enterré près d’un cimetière. Il était ligoté et portait des traces de violences sexuelles, révèle l’autopsie alors que l’enquête n’est toujours pas arrivée à dévoiler le nom de l’auteur. Le 18 janvier 2008, les services de police retrouvent le corps de Yasser, âgé de 4 ans, à El Khroub ( Constantine) 12 heures après son enlèvement par son voisin, âgé de 27 ans, arrêté le jour même de la macabre découverte. Le 25 mai 2008, l’affaire de Ayoub, un bébé de 11 mois, enlevé puis égorgé par un proche parent pour des motifs de vengeance familiale, a ébranlé la ville de Oum El Bouaghi. Le 7 décembre 2008, c’est la ville de Aïn Taya qui est sous le choc. Enlevé par son cousin à la sortie de l’école, Mohamed, âgé de 7 ans, avait été séquestré puis assassiné à coups de gourdin assénés sur la tête. Le mobile n’est autre qu’un règlement de comptes avec les parents de la victime. Le 9 septembre 2010, le corps de Brahim, âgé de 4 ans, est retrouvé après une disparition de 16 jours. Il gisait dans un puits se trouvant dans un verger à quelques centaines de mètres du domicile familial. Agé de 16 ans, l’auteur présumé du crime est arrêté quelques jours après. Il aurait avoué son crime, commis pour se venger du frère de la victime qui aurait, selon lui, abusé de lui sexuellement. Le 9 septembre 2013, Haroun et Brahim, âgés de 9 et 10 ans, disparaissent et 3 jours plus tard, ils sont retrouvés assassinés, après avoir été violés dans un chantier. Les auteurs ont été arrêtés par la police. Le 27 mai 2014, un nouveau-né, Layth, est enlevé de l’hôpital Ibn Badis, à Constantine, après avoir été admis pour une hépatite C. Les auteurs de ce rapt ont été arrêtés et le bébé récupéré. Le 1er juin 2015, Ali, âgé de 6 ans, est enlevé par un ressortissant marocain à Aïn Témouchent. Maçon en situation irrégulière en Algérie, l’auteur présumé a commis le rapt pour obliger la famille de la victime à lui payer l’argent qu’elle lui doit. Le 25 septembre dernier, les gendarmes ont découvert les restes humains d’un mineur de sexe masculin en décomposition à El Eulma, l’expertise a révélé qu’il s’agit de Abderrahim, âgé de 2 ans, assassiné par son père à la suite d’un litige avec son épouse. A l’exception d’une seule, toutes ces affaires ont été élucidées et les auteurs présentés devant la justice sur la base de preuves scientifiques irréfutables et qui démontrent, à chaque fois, que les auteurs de rapt et d’assassinat d’enfants sont à chercher dans l’entourage des victimes. Salima Tlemçani Extrait d’un entretien de Kheira Messaoudène, commissaire divisionnaire, El Watan, mercredi 28 octobre 2015) Quelle interprétation faites-vous de ces rapts suivis d’agression sexuelle puis d’assassinat ? Ce sont ces violences qui doivent nous inquiéter et nous interpeller tous en tant qu’Algériens. Le phénomène est en train de prendre des proportions alarmantes. Les parents doivent impérativement surveiller leurs enfants, leur apprendre à être méfiants vis-à-vis des personnes étrangères ou de celles qui touchent à leurs parties intimes. A l’école, dans la rue, partout, on doit être très vigilants. Le pédophile est Monsieur Tout-le-monde. Il peut être un proche, un membre de la famille, un voisin, un enseignant ou un simple passant. En 2014, nous avons enregistré 1663 cas d’abus sexuel, dont 949 sur des filles, alors que le nombre de cas d’enlèvement a été arrêté à 195, dont 142 filles, et celui des homicides à 12, dont 5 filles. Vous remarquez que les cas de pédophilie sont beaucoup plus importants. Durant le 1er semestre de l’année en cours, il y a eu 831 cas de violences sexuelles dont 471 ont été exercées sur des filles, 52 enlèvements dont 39 ont ciblé des filles, 12 homicides, parmi lesquels 10 ont ciblé des garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Nous avons également une hausse inquiétante des violences physiques avec 3733 cas, dont 897 filles en 2014, et 1612 uniquement durant les six premiers mois de cette année, dont 881 fillettes. En tout, il y a eu 6151 enfants victimes de violences, dont 2268 filles. La tranche d’âge la plus exposée est celle des 16-18 ans avec 2093 cas dont 912 filles, suivie des 13-16 ans avec 1928 cas dont 745 filles, des moins de 10 ans avec 1082 cas dont 335 filles, et des 10-13 ans avec 1048 cas. Durant le 1er semestre 2015, nous avons enregistré 2790 enfants victimes de violences et, toujours, la tranche des 16-18 ans vient en tête avec 998 cas dont 432 filles, suivie des 13-16 ans avec 860 cas dont 332 filles, et des moins de 10 ans avec 495 victimes dont 151 fillettes. Ces violences ont tendance à augmenter chaque année. En 12 ans, (2003-2015), les statistiques des enlèvements suivis d’abus sexuel et/ou d’assassinat, établies par les services de police, font état de 15 cas qui ont suscité une médiatisation importante. En fait, il faut savoir que quand il y a assassinat, c’est que l’auteur de l’enlèvement doit faire partie de l’entourage immédiat de la victime. Ce qui rend l’enquête souvent très compliquée.